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Italie : 25 avril 1945 La libération (videos - bellaciao)

Publie le vendredi 25 avril 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

de Roberto Ferrario

Le 25 avril 1945, les partisans libèrent Milan de l’occupation des nazis et des fascistes. Même la population civile s’insurge et de vastes zones de l’Italie du Nord - et un grand nombre de villes - seront libérées avant l’arrivée des troupes anglo-américaines qui, une fois surmonté le dernier obstacle de la Ligne Gothique en Toscane, harcèlent les troupes allemandes qui battent en retraite dans la plaine du Pô.

Pendant ce temps, en Europe, l’Armée Rouge soviétique déferle en territoire allemand et parvient aux portes de Berlin tandis que les Anglo-américains, après leur débarquement en Normandie, avancent à travers la Belgique ; Hitler, devant la défaite, se suicide dans son bunker.

Plus de cinq ans, donc, après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, la guerre mondiale touche à son épilogue (le Japon, par contre, ne se rendra qu’en septembre, après le largage de deux bombes atomiques par les Américains).

En Italie, le dernier hiver de la guerre est terrible. Les Alliés sont bloqués sur la Ligne Gothique qui coupe la péninsule d’Est en Ouest à la hauteur de la Toscane tandis que les atrocités des nazis à l’encontre de la population civile se multiplient.

Ce n’est qu’au début du printemps que le général Alexander lance l’offensive finale : le 21 avril, les Anglo-américains entrent à Bologne, s’ouvrant définitivement la route vers la plaine du Pô. Au même moment, les bandes de partisans attaquent les villes encore occupées, où la population civile se soulève contre les nazis et les fascistes. Le 25 avril, les centres les plus importants seront déjà libérés, quelques jours avant l’arrivée des troupes alliées.

Le dernier acte du fascisme, c’ est la tentative de fuite d’abord, l’exécution ensuite de Benito Mussolini. Au début de l’insurrection de Milan, le dictateur se trouve encore en ville et, face à la précipitation des évènements, il tente de se mettre d’accord avec le Comité de Libération Nationale, pour une reddition honorable. Mais les dirigeants du CLN-AI sont inébranlables et exigent une reddition sans condition. Mussolini décide alors de s’enfuir en Suisse, déguisé en soldat allemand et sous l’escorte des SS (projetant de se réfugier ensuite en Espagne, toujours gouvernée par le général Franco). Mais, arrivé aux abords de la frontière et à cause des difficultés à la franchir, le groupe se joint à un détachement allemand qui se retire. A Dongo, le dictateur est reconnu et fait prisonnier par un groupe de partisans.

La reconstitution détaillée des dernières heures de vie du "Duce" après sa capture et les circonstances de son exécution sont aujourd’hui encore au cœur d’un débat serré entre historiens et de nombreux détails n’ont toujours pas été élucidés. Selon la version officielle, il est immédiatement fusillé sur ordre du CLN-AI, en même temps que sa maîtresse Claretta Petacci qui l’a suivi dans sa fuite. Le 29 avril, leurs corps sont exposés, ainsi que ceux d’autres dignitaires du fascisme, Piazzale Loretto à Milan, pendus la tête en bas à l’auvent d’une station service (à l’ endroit même où avaient été entassés, quelque temps auparavant, les cadavres de 15 partisans).

Durant les jours qui suivent, plusieurs exécutions sommaires ont lieu et de nombreuses vengeances s’exercent contre des "repubblichini" (soldats de la republique sociale italienne) et des collaborateurs, tenus pour auteurs ou complices des violences commises sous l’occupation.

C’est ainsi, par ce tragique épilogue, que se conclue une période caractérisée par vingt ans de dictature fasciste, cinq années de guerre et surtout par les deux dernières années où les Italiens sont acteurs et victimes de cette guerre dans la guerre que le jugement historiographique le plus récent (Claudio Pavone) définit comme une véritable guerre civile.

ANPI

Messages

  • Trois vidéos très émouvantes de la libération du peuple italien, comment comprendre qu’aujourd’hui ils remettent en place le même dictateur que pendant ces années sombres.

    Varenne Louis

    • Ce n’est pas le même dictateur, parce qu’il existe tout de même des garde-fous (garde-fumiers serait un terme plus approprié, mais bon...) institutionnels, et que l’époque ne le permet plus (ou tout du moins plus de la même manière).

      Mais il est vrai aussi que cette re-réélection nous fait honte, et nous promet bien des misères. Desormais, même l’hypothèse d’un semblant de dialogue avec un être aussi politiquement répugnant et non-avenu que Berlusconi (allié une fois encore à la pire engeance facho-réactionnaire transalpine) n’a plus aucun sens.
      Et ce n’est pas être anti-démocrate que de le dire...

      La lutte sera longue et âpre...

      Brunz

    • Non seulement ce n’est pas le même dictateur, mais ce n’est pas la même

      population au point de vue "tranche d’age". Les nouvelles personnes qui

      constituent la population actuelle ne se rendent pas compte du danger car

      beaucoup n’ont pas vécu ces périodes, et, de ce fait sont prêtes à refaire

      les mêmes erreurs par inconscience.