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MP15 Hegel et les anti-Chinois. Monde de la philo (zaz)

Publie le lundi 5 mai 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

1. Pourquoi Hegel maintenant ? Pour le fun et puis ensuite pour l’efficacité analytique

Ah dis donc, Le Monde ! rude avec les Français sur ce coup ! leur inculquer Hegel, schpaff ! leur faire lire froidement "La Phénoménologie de l’Esprit", en combien de temps ? en une semaine chrono, avant de glisser à un autre héros. On te le dit, il est a priori costaud le lecteur nemo incognito du Monde !

Gianni Vattimo, qu’on est allé cherché en Italie pour officier sur le sujet, Gianni n’est d’ailleurs pas plus que ça emballé par l’illustre "Phénoménologie" : oeuvre de jeunesse dit-il, oeuvre dans sa forme et son fond un poil faussée sans doute par rapport à la doctrine pleine élaborée plus tard ! Gianni, lui, en tout cas, a été beaucoup plus influencé par "l’Esthétique", laquelle "Esthétique", nous, à l’Ocséna, tu imagines si on s’en tape ! Donc ok pour la "Phéno", l’essentiel est que le lecteur en bave. Lecteur ! je vois pas trop comment tu vas pouvoir y entrer sans une bonne et exhaustive introduction, mais avec ou sans introduction, tu vas pour commencer pas te rater la langue en propre et la discursivité verbale de Hegel : tout a été dit sur sa difficulté, sur son obscurité très travaillée. Peut-être bien faut-il lire après tout Hegel dans le first mouvement comme un poème, pour la magie, sans s’effrayer, et puis voir l’exact problème des concepts ensuite à tête très reposée sur toute l’année, avec du café, beaucoup de café !

Gianni Vattimo, ce dont il ne doute pas, c’est que Hegel, même aujourd’hui, après deux siècles, ça reste incontournable en perspicacité, en heuristique, en déboulonnage "vicieux", "jouissif" des trucs complexes les plus grippés (Tiens pour exemple, Ophélie Desmons sa partenaire du Lycée de Lens dans le Monde de ce vendredi 2 mai, t’explique grâce à Hegel que le travail si tu sais le comprendre, c’est que du plaisir, contrairement à l’impression négative première et spontanée. Bref sans Hegel on voit pas bien, on verrait pas bien, notamment les choses qui se changent en douce en leur contraire.)

On va pas vous expliquer Hegel, à supposer qu’on le puisse, Gianni Vattimo ne le fait pas non plus vraiment, ils se contente de deux trois mots ou formules, mais qui ne sont pas rien : qu’on ne peut sans doute pas sortir de l’hégélianisme au sens où il faut bien admettre la nature historique et sociale de la vérité, même quand elle est brevetée résolument objective, qu’il faut bien admettre cette historicité de la vérité, même quand on ne suit pas Hegel jusqu’au bout dans sa doctrine du "Savoir absolu" (c’est à dire dans cette théorie qu’il existerait une ligne d’arrivée définitive du Savoir, un horizon enfin déterminé du Savoir que l’on a bien entendu par ailleurs à travailler). Dernière formule de Vattimo, c’est l’émancipation, la "Spiritualisation" du monde comme preuve par neuf de son hégélianisation.

Donc, la dialectique hégélienne, la Aufhebung, l’aliénation, la lutte et l’union des contraires, la ou les ruses de la raison, l’Esprit qui se fait, à sa façon, le Savoir absolu déjà dit, et tutti quanti qu’on en oublie, etc. on va pas vous en faire, à la sueur du front, avec suffisance, imprudemment le dictionnaire dans le parfait respect supposé de l’exacte doctrine hégélienne. Et puis d’abord, Hegel, notre Hegel personnel, on serait bien embarrassé ! on sait plus trop de quoi et de quelles couches il est fait : de Hegel lui-même, de ses commentateurs-traducteurs, de ses grandes interprétations, du marxisme, du léninisme, d’Engels, de la systémique et d’Yves Barel peut-être bien. On se tamponnera donc ici, pour aller vite, de nos faux-sens possibles, dévoiements, contre-sens... Au contraire, même ! ajoutera tel ou tel d’entre nous, pris dans les plus pervers, hein Sylvester ?!

Passons, dans cette sérénité postulée, à la pratique. Vattimo voit Hegel comme majeur pour essayer de comprendre le conflit entre pensée anglo-saxonne et pensée continentale. Nous, on voit Hegel comme majeur pour penser non pas les Chinois, mais les Français pensant les Chinois dans le conflit qui les oppose (car il peut penser les Chinois, Hegel, no problem, mais il peut en même temps penser aussi les Français, évidemment, en tant qu’ils pensent les Chinois !). Si on veut penser ici les Français, c’est qu’on s’en est donné incidemment le programme auparavant. On vous renvoie sur ce plan, sans vous y obliger, à -"La question chinoise aujourd’hui (zaz)" et - "Pascal, l’esprit de finesse et les Chinois (re-zaz)", que vous pourrez retrouver sur ce site ou sur celui d’Ocséna.

On ne vous en refait pas la matière : mais, pour se résumer, les Chinois nous étonnaient et les Français non moins, et de loin ! c’est à dire plus encore. Mais voyons ci-après plus attentivement.

2. Hegel et les anti-Chinois français

Si tu prends le leitmotiv conducteur des anti-Chinois, tu trouves en premier en ce moment le Tibet, sa liberté (free Tibet), les coups méchants pris dans la gueule par les Tibétains protestataires à Lhassa. Par extension, d’une manière générale, tu trouves supposément tous les Chinois pas contents, en taule par exemple, et, si tu es Français pour les y mettre, tu trouves tous les Chinois même les contents qui font ordinairement la visite des supermarchés français un peu partout en Chine. Le truc conducteur ce sont les Droits de l’homme ainsi que chacun sait.

Les Droits de l’homme, a priori, sur un plan hégélien, ça devrait, ça doit être légitime. L’Esprit se fait, l’Esprit souffle en ce sens, il souffle depuis 1789 avec les Français, disent les Français et quelques autres plutôt sympa avec nous. Même sans aller très profond dans les fondements, de toute façon il paraît assez normal et spontané que l’on soit pour le faible contre le fort, pour la victime contre la brute ou le bourreau. Du coup, une fois que t’as posé où souffle le vent de l’histoire selon Hegel, où est le Vrai donc, ça coule de source que le Chinois est positionné résolument dans le mauvais. Corollaire, les JO sont pas sympa, d’ailleurs te disent les anti, les Jeux ont jamais été sympa, c’est de la gonflette, du business, du dopage qui rend malade, et c’est encore du CIO qui vu les Droits de l’homme qu’on a posés sont résolument du très mauvais côté.

Jusque-là qu’imagines-tu qu’on dise, on ne dit rien, ça se tient ! Nous on rencontre tous les jours des gens sympa qui vont plus loin, ils te dépècent la Chine en 650 peuples ou ethnies étrangers entre eux, l’Empire chinois au nom des Droits de l’homme, c’est pas l’excès, ni l’excès de chance, pour lui dans la survie.

Donc voilà le tableau. Or d’un point de vue hégélien et français c’est le Savoir absolu, le Savoir absolu connu, lequel s’achève dans la Démocratie, autrefois dite démocratie libérale (on tait un peu le vieux mot), dans l’Etat de droit (Rule of law, lawful state), et dans les Droits de l’homme dont on causait et dont la liste est dûment répertoriée à l’ONU.

Nous savons en 2008 où la Civilisation conduit, il est regrettable que les Chinois ne le sachent pas assez malgré des promesses qu’ils auraient faites.

Donc la fin de l’histoire est claire, la fin dans les deux sens du terme achèvement et de but.

Cela posé, a-t-on du plus à dire sur les porteurs du message fondamental, les porteurs de l’Esprit, les Français. Puisque c’est la fin du chemin qui dit la vérité du parcours malgré ses erreurs partielles momentanées.

Il nous manque peut-être une analyse du moment français.

Mais si c’est le moment du moment ce n’est alors qu’un moment ! Serait-il critiquable ? il est vrai pris dans le tout qui lui donne sa dimension totale et définitive laquelle est le vrai de l’Esprit et le vrai de l’histoire.

Ouais ouais ! là, hégéliennement, évidemment y a une difficulté pourquoi s’emmerder à disséquer, et pourquoi, un moment de l’Histoire dont on saurait qu’il est perdu d’avance dans le grand vrai ?

3. Y a-t-il une leçon (transitoire) à tirer du "moment" (hors durée) antichinois français supposément vrai comme on a dit dans son ultime finalité ?

Tu vas voir que déjà certains vont ici abandonner. On vous l’a pourtant dit, Hegel c’est pas de la tarte, et puis Hegel ça se mérite !

Si tu remontes au début du moment français, à la Révolution et à Hegel son contemporain, le dessert de la révolution c’est, c’était, évidemment la liberté, on suppose que les péquenauds et les poissonnières révolutionnaires de Paris attendaient ça impatiemment. Hegel lucide reconnaît toutefois que cette révolution est bourgeoise. Lui-même un peu bourge quoique fauché n’en tire pas les conséquences complètement logiques qu’en tirera sa descendance marxiste. Le peuple dans la pratique va sans doute la tirer, qui trouve que la liberté c’est super-bath, mais que la bouffe est un problème pressant et immédiat de survie. Plein de mini-révolutions viendront jusqu’à ce qu’on calme les affamés contre le mur des fédérés. Après c’est l’URSS, 37 ans plus tard, mais c’est une toute autre histoire.

De ces toussotements sanglants, pas gentils, qui n’eussent pas dû se produire, certains en tirèrent que les libertés formelles n’ont rien de matérielles, et que la vraie liberté commence par une forme d’égalité concrète. Radicale.

On sait aujourd’hui, je crois, en Occident, en France et à Paris, surtout si on a une paire de rollers, que là-dessus les socialo, communistes, babouvistes ou autres partageux avaient complètement tort. et qu’ils étaient dictatoriaux et criminogènes. Les anarchistes aussi apparemment la savent, cette odieuseté rouge très négative.

Donc les Français qui sont au moment 2008 présent (et on pense que c’est vrai aussi pour les Allemands, Américains, Australiens, etc.,) donc les Français pensent que la liberté c’est premier. Absolument premier. Ils pensent donc que les Chinois, même s’ils sont mieux fringués qu’avant, que les Chinois en sont restés à un stade dépassé de l’’histoire, singulièrement archaïque. Chinois c’est fou ce que vous avez tort ! D’abord tort d’être communistes, nominalement communistes, alors qu’il serait si facile d’être nominalement normaux ! Vous avez tort d’être matérialistes et de ne penser qu’à votre niveau de vie (assez minable d’ailleurs, pour parler objectif.)

Donc pourquoi diable serait-on aller respecter des Chinese porteurs de flamme moderne mais en réalité complètement dépassés et en retard sur l’évolution de histoire et l’élévation de l’Esprit ?

Ah ben ouais ! mais rétorque Chen parmi nous, qui a du sang chinois et qui est donc coupablement de parti-pris ; vous voilà bien les Parigots ! avec vos Droits de l’homme, fort bien, mais cordonniers vous êtes mal chaussés, faut-il vous rappeler Outreau, Fourniret, la petite Suédoise violée et l’autre, 19 ans, qui a été tuée, en sortant des Champs-Elysées, ça ne vous gêne donc pas ? Sont-ce des bavures de l’Histoire ? Tu sais qu’à Pékin nous ça nous ferait très chier qu’on viole ou tue les belles filles blondes ! : On inviterait gratos les Suédois pendant au moins quinze ans !

En fait les Français ont sans doute mille qualités, de coeur notamment, ils ont la liberté, l’extrême liberté, aucun pouvoir politique sur leurs hommes et femmes politiques mais ils ont en contrepartie la libre réflexion à gogo, critique, verbale surtout, contre tout, contre tout ce qui est pouvoir chez eux.

Les Français sont-ils orientés dans un sens hégélien ? Portent-ils la vérité en eux ? Possible ! La démarche française est devenue hautement éthique ! et d’une grande perspicacité !

Hegel te le dirait, sur l’affaire chinoise les Français sont de "belles âmes" ! Chez Hegel ça signifie deux choses contradictoires : du mépris terrible sur la manière, mais ça n’exclut en aucun cas la vraie vérité sur le fond.

Amis hégéliens démerdez-vous, démerdons-nous avec ça !

Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l’Ocséna vous saluent bien !
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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)
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