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Bolivie : Evo relance ses deux référendums

Publie le mercredi 7 mai 2008 par Open-Publishing
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Après la victoire du "oui" autonome de Santa Cruz, le président bolivien a recommencé à mettre sur la table la consultation pour approuver la Constitution surgie de l’Assemblée Constituante et un autre pour déterminer de combien de terre une personne peut disposer.

Dimanche dernier, ont été présents lors de son homélie, le préfet du département, Rubén Costas ; le leader du parti d’opposition Poder Democrático Social, Podemos, Jorge "Tuto" Quiroga, aussi vice-président de Hugo Banzer quand il a repris le gouvernement en 1998 avec l’habit démocrate - président finalement quand le dictateur est mort en 2001-. Un autre dans la basilique était Oscar Ortiz, de Podemos, président de la Chambre des Sénateurs et ex-gérant de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Orient (Cainco). Quand il en a eu fini, le cardinal Julio Terrazas a été escorté par la presse pour émettre son vote sur le statut (d’autonomie). "Nous espérions compter sur l’Église pour une négociation dans les jours suivants, mais il est certain que -par volonté propre- elle a fait un pas sur le côté", a dit le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana, en allusion à Terrazas.

Enhardi par l’évidence que la moitié de Santa Cruz ne veut pas de statut autonome, le président Evo Morales a osé promouvoir deux référendums : un pour que les boliviens décident combien de terre peut avoir une personne (5 mille ou 10 mille hectares) et un autre pour approuver la nouvelle Constitution qu’il a reçue de l’Assemblée Constituante le 15 décembre 2007.

La Conférence Épiscopale Bolivienne a répondu à Quintana que "le cardinal Julio Terrazas est citoyen bolivien et cruceño et comme tel il a le droit légitime d’exercer son vote. Cette responsabilité citoyenne n’est pas incompatible avec sa fonction de président de la Conférence Épiscopale Bolivienne et leader de l’Église Catholique". Et il a affirmé :"l’Église continuera de servir la population, en veillant à l’unité et au bien commun de tous les boliviens".

Le sénateur du Mouvement Au Socialisme (MAS), Félix Rojas, a rappelé qu’une nouvelle Constitution attend un référendum pour entrer en vigueur. Elle a été approuvée en décembre 2007 par 164 des 255 congressistes. Les deux tiers (170 congressistes), réclamés par les congressistes de droite pour couper le pouvoir de décision du MAS, avec sa majorité absolue dans l’Assemblée, ont presque été atteint. "Ne suivons pas le jeu de ces loges de Santa Cruz qui ont déjà manifesté leur réticence au dialogue jusqu’au 23 juin (pour les référendums autonomiques de Beni, Pando et Tarija). Il n’y a pas de nécessité de continuer d’attendre. S’ils ne veulent pas de dialogue, et bien il n’y a pas de dialogue", a-t-il dit. Et Diaz a commenté à la radio Fides, de l’Eglise : "Nous ne devons pas entrer dans la discussion de les rendre compatible (la nouvelle Constitution et les statuts ("adoptés" par Santa Cruz dimanche, NdT). Voyons si les gens sont d’accord ou non avec la proposition de Constitution, parce que s’ils sont d’accord, les statuts n’auraient alors aucun validité. Pour cette raison, je me demande pourquoi voulons-nous un dialogue".

Le membre de Podemos, Leopoldo Fernandez, préfet de Pando, a donné raison au sénateur d’Oruro : "Pour dialoguer, nous devons attendre que culmine ce processus dans les quatres régions. Mais il semble que cela ne va pas se passer ainsi, parce qu’Evo Morales ignore ce résultat, en recherchant des artifices. Ainsi il sera difficile de générer un scénario de discussion pour concerter une sortie. Il n’y a pas un seul iota de réflexion au gouvernement. Nous voulons faire tous les efforts pour rendre compatible deux visions différentes", a-t-il dit au journal cruceño El Deber.

Quant à lui, Quintana a déclaré qu’ "il y a des temps politiques fatals, nous ne pourrions pas passer l’année 2008 sans convoquer au référendum, ceci est très clair". Sur la possible compatibilité entre la Constitution et les statuts, il a prévenu que "dans une première ligne de négociation, il y a les préfets pour la construction du dialogue. Et s’ils n’ont pas l’ouverture, alors nous allons construire la deuxième ligne de négociation, avec laquelle nous devrons finalement concerter le référendum pour l’approbation de la nouvelle Constitution Politique de l’État".

Les indigènes "chiquitanos", présents dans cinq provinces de Santa Cruz, ont évalué le référendum comme un "échec des séparatistes", vu "le rejet contondant de la population du statut". Rodolfo López Cuchuí, premier Grand Cacique Général de l’Organisation Indigène Chiquitana (OICH), a dit à Página/12 que "aucun frère n’y a participé. Dans quelques communautés, ils ont fait entrer des urnes, mais ils les ont récupérées vides". Hier, ils attendaient que la Cour Départementale Électorale (CDE) donne les résultats de leur région pour confirmer ce qu’ils espèrent : "Fraude", selon Cuchuí. Mais - avec 75 pour cent des bureaux de vote comptabilisés -, la CDE n’avait pas encore de données sur les provinces chiquitanas Velasco, Sandoval et Busch. Ils avaient seulement révisé 2700 votes à Chiquitos et 48 à Chávez. Les résultats préliminaires sont de 86 pour cent pour le Oui et 14 pour cent pour le Non. Dans la Cour, ils disent qu’ils auront les résultats définitifs demain.

Sebastián Ochoa, Pagina12, 07 mai 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-103671-2008-05-07.html

Messages

  • "Après la victoire du "oui" autonome de Santa Cruz,"= referendum illegal et scrutin trafiqué confié à une entreprise privée l

    Il s’agit d’un article d’El Mundo qui, même s’il dit ensuite que beaucoup ne sont pas d’accord (c’est le moins qu’on puisse dire) commence malgré tout son article de cette façon mensongère. El Mundo... ben ça vaut notre "Monde" !

    Ici, en France, on attend toujours des communiqués de la LCR et du PC condamnant l’atteinte à une constitution démocratique que représente le referendum illégal en Bolivie. De la même manière que ces deux partis ont pris position pour défendre les droits des Tibétains, quand ils étaient exprimés par leur Chef Religieux .

    NB : Evo Morales a refusé l’offre de médiation de l’Eglise avec Santa Cruz (défense de rire.) Uribe voulait déjà absolument fourguer l’Eglise comme médiateur avec les FARC (re-défense de rire). Même refus, évidemment. Qui a dit que ça "sentait" l’eau bénite ? La religion comme lubréfiant ?