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CESARE BATTISTI : INVITATION SOIREE-DEBAT le 26 mai 2004 - 19h Mairie du 2ème arrondissement de Paris

Publie le mardi 11 mai 2004 par Open-Publishing

8 rue de la Banque - métro Bourse

Contre l’extradition des réfugié-e-s italien-ne-s,
pour un droit d’asile européen, pour une Europe sociale.

Le Comité de soutien contre l’extradition des réfugié-e-s italien-ne-s et des élu-e-s Verts, Communistes et Socialistes parisien-ne-s sont heureux de vous inviter à une soirée de solidarité contre les menaces d’extradition des réfugié-e-s italien-ne-s.

L’Italie a réclamé à la France l’extradition de Cesare Battisti. Apres vingt-trois jours d’emprisonnement, Cesare attend libre son jugement. Il est à craindre que le cas Battisti ne reste pas isolé, et que l’Italie entame les mêmes procédures pour nombre des autres exilé-e-s italien-ne-s vivant en France. Enrico et Roberta figurent en tête de cette sombre liste. Vivant en France depuis quinze ou vingt ans ces italien-ne-s " des années 70 " ont trouvé sur le territoire français l’asile qui leur a permis de rompre avec les choix politiques qu’ils avaient fait durant la longue période de conflit sociaux qui a secouée l’Italie dans les années 70/80. Ils et elles ont choisi la voie de l’exil pour rompre avec la lutte armée et pour se soustraire aux poursuites judiciaires aggravées par les "lois spéciales ".

L’asile de fait, accordé par la France à des dizaines de personnes, consolidé par des régularisations administratives, a démontré que le choix d’une "autre" vie est possible. Aujourd’hui les orientations du gouvernement français remettent en cause cet asile de fait, et font craindre à Cesare, Roberta, Enrico et à quelques dizaines d’autres une extradition d’un jour à l’autre. Pour eux, extradition veut dire prison certaine, la justice italienne ne leur ouvrant aucun recours. Pour eux, extradition veut dire repli sur le passé, négation du parcours humain qui leur a définitivement fait tourner la page de la lutte armée. Pour nous, extradition veut dire reniement de la parole de la France.
Pour nous, extradition veut dire tirer un trait de plume sur la liberté de dizaines de femmes et d’hommes qui ont fait le choix de sortir de la clandestinité, de déposer les armes, de renoncer à la violence, de renoncer a vivre dans leur pays au milieu de leurs amis et de leur famille.

Le choix de la France a été celui d’une politique d’apaisement fondé sur les principes de l’amnistie, principe pratiqué à plusieurs reprises par la Vème République, et du droit d’asile. La Convention de Genève de 1951 a fait du droit d’asile un droit universel, qui est devenu le dernier espoir de milliers ’individus dans le monde. Nous sommes très inquiets des conditions de plus en plus restrictives, expéditives et inhumaines dans lesquelles il est accordé notamment au sein des pays membres de l’Union européenne.

Européens convaincus et persuadés que l’Union européenne élargie doit se construire sur le principe de l’ouverture, sur le respect des droits humains
et sur la nécessaire solidarité avec les pays du sud de la planète, nous refusons les logiques sécuritaires et répressives qui président actuellement à l’établissement des politiques européennes en terme d’immigration, d’asile et de création d’espace judiciaire européen. Ces logiques fondées sur les égoïsmes nationaux, organisent une compétition entre les Etats membres contraint de concourir au triste titre " de pays le moins accueillant de l’Union ".