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Israël, une puissance nucléaire en extension

Publie le mardi 11 mai 2004 par Open-Publishing

Rencontre - Débat
Jeudi 13 mai 2004
Uni Mail, salle MS 060 ( 102 bd Carl-Vogt, Genève )

Pourquoi ce régime d’exception ?
Ses origines et ses dangers ?

Auteur des Coulisses de la terreur (Grasset, Paris 2003) et rédacteur en chef de Radio France internationale,
Richard Labevière se penchera sur ces questions jeudi 13 mai, à Genève,
dans le cadre des conférences sur les relations entre Israël et l’Afrique du Sud [1]
organisées par le Centre Europe-tiers monde et l’Institut universitaire d’études du développement.

Note : [1] Uni Mail, salle MS 060 (102 bd Carl-Vogt, Genève),
jeudi 13 mai à 20h. Entrée libre.
Renseignements : www.cetim.ch

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ENTRETIEN - Sixième puissance nucléaire mondiale, Israël continue de produire des armes de destruction massive en toute impunité. Explications de Richard Labevière, rédacteur en chef de Radio France internationale.

En 1974, Moshe Dayan, alors ministre de la Défense de l’Etat d’Israël, se rend en Afrique du Sud pour discuter d’une possible coopération nucléaire, entamée déjà en 1967 avec l’acheminement régulier d’uranium sud-africain vers le complexe de Dimona, dans le désert du Néguev. Il s’ensuit en 1976 la signature d’un accord de collaboration et, en 1979, un premier essai commun au sud de l’Océan indien.

Si depuis 1991 l’Afrique du Sud a ratifié le Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) et a interdit, en 1995, les armes biologiques et chimiques, Israël continue de fabriquer chaque année un véritable arsenal de destruction massive. Classé sixième puissance nucléaire mondiale, le pays possèderait aujourd’hui, selon une note confidentielle du Pentagone, plus de 200 ogives nucléaires. Et serait en train de développer un nouveau missile à très longue portée -de 1500 à 4000 km- pour étendre sa zone d’« influence ». Il maintiendrait par ailleurs sa production d’armes biologiques et chimiques.

A ce jour, ces faits n’ont pourtant fait l’objet d’aucune reconnaissance officielle -on se souvient d’ailleurs du sort réservé au « délateur » Mordechaï Vanunu, libéré le mois dernier après 18 ans de détention- et Israël refuse toujours de se soumettre à de nouvelles inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et de signer le Traité sur la non-prolifération nucléaire.

Pourquoi ce régime d’exception ? Ses origines et ses dangers ? Auteur des Coulisses de la terreur (Grasset, Paris 2003) et rédacteur en chef de Radio France internationale, Richard Labevière se penchera sur ces questions jeudi 13 mai, à Genève, dans le cadre des conférences sur les relations entre Israël et l’Afrique du Sud[1] organisées par le Centre Europe-tiers monde et l’Institut universitaire d’études du développement. Rencontre.

Le Courrier : Comment s’est développée la coopération nucléaire entre Israël et l’Afrique du Sud ?

Richard Labevière : - La connivence géopolitique a bien sûr joué un rôle. Les deux pays se sentaient menacés par des ennemis extérieurs et intérieurs et ont cherché dans l’armement nucléaire un pouvoir de dissuasion. L’Afrique du Sud a fourni les matières premières et Israël l’appui technologique. Mais cette collaboration découle d’une stratégie plus large de l’Etat d’Israël, qui a cherché -dès les année 60 et d’autant plus après la Guerre des Six-Jours de 1967 et le retrait notamment du soutien français au développement de son armement- à étendre son réseau d’influence sur le continent africain.

Ce dernier s’est d’abord concentré sur la Corne de l’Afrique, dans le but de contrôler l’accès à la mer Rouge. Puis s’est étendu progressivement vers le sud : le Kenya, la Tanzanie... Mais Israël a aussi offert son « appui » à de nombreux pays d’Amérique latine, comme le Honduras, et cela souvent à la demande des Etats-Unis, qui ont recouru à ses services pour maintenir la sécurité dans des Etats dictatoriaux.

Quels sont les dangers de cette prolifération nucléaire « impunie » ?

 Israël continue d’exporter sa technologie aux Etats demandeurs. Et surtout, la menace qu’elle représente risque de relancer la course aux armements dans la région, en Iran, en Irak et en Syrie.

Note : [1]Uni Mail, salle MS 060 (102 bd Carl-Vogt, Genève), jeudi 13 mai à 20h. Entrée libre. Renseignements : www.cetim.ch

 http://www.lecourrier.ch