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Bilan de la France : Sarkozy au balcon, les français ... aux tisons

Publie le mercredi 21 mai 2008 par Open-Publishing
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de slovar

Dans un discours flamboyant, de l’entre deux tours de la présidentielle de 2007, Nicolas SARKOZY déclamait :

"Dans les 15 jours qui restent avant le second tour, je veux dire à tous les Français qui ont peur de l’avenir, qui se sentent fragiles, vulnérables, qui trouvent la vie de plus en plus lourde, de plus en plus dure, que je veux les protéger. Je veux les protéger contre la violence, contre la délinquance, mais aussi contre la concurrence déloyale et les délocalisations, contre la dégradation de leurs conditions de travail, contre l’exclusion. Je veux leur redonner le goût d’entreprendre, d’innover, le goût de l’aventure et du risque. Je veux pouvoir leur parler de protection sans être accusé de protectionnisme, comme je veux pouvoir leur parler de la nation sans être accusé de nationalisme ... / ... "

Puisque l’UMP et le Président sont "excédés" par la mauvaise fois de la presse et des français, il nous a semblé juste de remettre les choses à leur place en rappelant ce que sont devenus ces magnifiques paroles du candidat qui aimait à citer Jaurès, Guy Moquêt et avait découvert Edgar MORIN ?

ARCELOR MITTAL

"Tout au long de la campagne, j’ai souhaité m’adresser à tous les Français au-delà des partis. J’ai voulu parler à ceux auxquels on ne parlait plus, aux travailleurs, aux ouvriers, aux employés, aux artisans, aux agriculteurs, à la France qui donne beaucoup et qui ne reçoit jamais rien, à la France qui est exaspérée et qui souffre, celle des banlieues en difficulté, des bassins industriels en déclin, des cantons ruraux abandonnés"

Au début du mois de février 2008, le Président s’était personnellement engagé à maintenir le site en activité. Or, on constate que le projet d’Arcelor Mittal n’a pas changé d’un pouce. Une fois de plus, c’est sous une avalanche de déclarations de victoire que la présidence de la république tente de faire oublier son inefficacité dans cette affaire.

Même le porte parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre avait fait très fort : «  A Gandrange la preuve est faite qu’il y a une place pour le volontarisme économique et que c’est à ce prix que l’on peut sauver notre industrie. C’est une bonne nouvelle pour la Lorraine mais plus largement pour l’industrialisation de notre pays. C’est aussi la démonstration de la détermination du Président de la République à tenir ses engagements. »

Nicolas Sarkozy n’a pas sauvé Gandrange. Les ultimes négociations avec Arcelor-Mittal n’ont rien changé : les 575 emplois menacés seront bien supprimés. "L’entreprise a maintenu son analyse et ne juge pas possible d’investir sur le maintien d’une aciérie électrique à Gandrange dans de bonnes conditions économiques", explique l’Elysée.

Au moment où nous écrivons ces lignes, les salariés sont en grêve mais n’attendent rien de la part du locataire de l’Elysée.

Plan banlieue

Fadela Amara a déclaré (Le Monde 21/05/08) qu’elle "comprenait l’inquiétude des élus". "Je suis déterminée à ce que le gouvernement tienne ses engagements." Dans le même temps, elle a déclaré que la politique de la ville n’était "pas seulement une question de budget, mais de méthodes de travail, une dynamique à créer dans les banlieues". Elel déclarait le 28/04/08 que l’Etat allait consacrer près de 250 millions d’euros sur trois ans pour financer le "contrat autonomie", censés accompagner 45 000 jeunes de banlieue vers l’emploi. Sur BFM-TV et RMC-Info, la secrétaire d’Etat à la Ville a expliqué que les jeunes seront "pris en charge" pendant six mois, durant lesquels ils seront "coachés" pour leur apprendre "les codes de l’entreprise", pour trouver un travail au plus vite.

Code du travail et modernité sociale

Selon Laurence Parisot, présidente du MEDEF, "La liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail." Entendue par les gouvernants, le code a été entièrement morcelé, et le droit du travail totalement recodifié afin de le rendre plus simple. 500 lois ont été déclassées scandaleusement en décrets, entraînant la suppression ou la modification de "petits droits", comme celui des conditions du droit d’allaitement pour les femmes.

Que restera-t-il de ces droits dans les décrets ? Plus facile ? Ca dépend pour qui ! "il faudra des mois, voire des années, pour que le nouveau code livre tous ses secrets.../... cela exigera un effort colossal de la part des usagers". En réalité, le MEDEF veut moins d’ordre public social, de droit syndical, d’élus du personnel, de juges prud’hommes, d’inspection du travail, de droit pénal du travail.

Les cotisations deviennent des charges, le licenciement la séparabilité, le salarié un collaborateur, les congés payés un compte épargne-temps etc... et cette bataille sémantique n’est pas anodine, elle permettra de bâtir un marché du travail flexible cautionné par la commission européenne. Le second changement concerne l’unicité du code pour l’ensemble des salariés. Désormais des catégories entières de ces derniers sont renvoyées vers d’autres codes, dont certains n’existent pas encore.

Cette multiplicité des codes fera que pour des millions de salariés, leurs droits n’évolueront plus au même rythme. Deux autres ruptures pulvérisent l’ancien code ; les patrons sont placés sur le même plan que les salariés, comme s’ils étaient collaborateurs, et aux obligations des employeurs est crée un chapitre pour lui répondre, les obligations des salariés, permettant d’engager leur responsabilité dans le non-respect d’une instruction non écrite.

Or cette responsabilité sera du ressort du juge judiciaire et non plus des prud’hommes que le MEDEF aimerait voir supprimer, entreprise amorcée par Rachida Dati qui a décidé d’en rayer 63 sur 237. Source Démocratie & Socialisme

Franchises médicales - Handicapés et accidentés de la vie - RSA - Familles - logement social

"Je veux parler à tous ceux que la vie a brisés, aux accidentés de la vie, à ceux qu’elle a usés, à ceux qui sont dans la détresse. Je veux parler aux malades, aux handicapés, aux personnes âgées, à ceux qu’une pression trop forte a épuisés, à ceux qui ont trop souffert. Je veux leur redonner de l’espérance. Je veux leur dire que la France dont je rêve est une France qui ne laisse tomber personne, une France qui est comme une famille où le plus faible, le plus vulnérable, le plus fragile a droit a autant d’amour, autant de respect, autant d’attention que le plus fort, une France où même dans celui qui n’a plus de force on reconnaît la dignité de l’homme et du citoyen ..."

La franchise est une somme qui est déduite des remboursements effectués par votre caisse d’Assurance Maladie sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires. La franchise : quels montants ? Le montant de la franchise est de : * 50 centimes d’euro par boîte de médicaments (ou toute autre unité de conditionnement : flacon par exemple) ; * 50 centimes d’euro par acte paramédical ; * 2 euros par transport sanitaire.

Dépassements d’honoraires : Pour le port d’une prothèse de hanche, 72 % des patients doivent payer de leur poche en moyenne 225 euros à l’hôpital public, et 454 euros dans une clinique privée. Pour une opération de la cataracte, 71 % doivent débourser en moyenne 91 euros dans le public et 200 euros dans le privé. Sans compter les dépassements dans les cabinets médicaux en ville lors des consultations.

Constatant que ces dépassements, qui ont augmenté "de plus de 40 % en dix ans en valeur réelle", sont devenus "une pratique majoritaire chez les spécialistes" et ont représenté 2 milliards d’euros sur un total de 19 milliards d’honoraires, l’IGAS concluait : "Cette pratique est devenue un obstacle à l’accès aux soins."

Un an plus tard, les discours des responsables politiques affirmant qu’il est nécessaire de revoir ce système ne manquent pas. "Il faut s’attaquer aux dépassements d’honoraires, a affirmé à plusieurs reprises la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, parce qu’ils constituent un problème majeur d’accès aux soins."

Le 6 février, Nicolas Sarkozy demandait que les états généraux de la santé puissent déboucher sur des mesures de "régulation des dépassements d’honoraires". Tout le monde a une complémentaire santé, rétorqueront les plus optimistes. Malheureusement, cela ne suffit plus.

Si 85 % des Français sont couverts par une mutuelle ou une assurance complémentaire, la prise en charge des dépassements d’honoraires n’est ni générale ni illimitée et varie considérablement suivant les contrats souscrits. Une récente étude de l’Union nationale des organismes d’assurance-maladie complémentaire (Unocam) montre que 40 % des personnes disposant d’une couverture complémentaire ne sont pas du tout remboursées des dépassements et que seulement 20 % bénéficient d’une prise en charge entre 100 % et 120 %. Sandrine BLANCHARD Le Monde 29/04/08

Handicapés et accidentés de la vie

Handicap : Les associations liées au handicap et maladies invalidantes se sont regroupées au sein d’un mouvement "Ni pauvre, ni soumis" et ont manifesté le 29 mars à Paris, pour "un revenu d’existence". En référence au mouvement des filles de banlieue, "Ni putes, ni soumises", les associations défendant les personnes en situation de handicap, atteintes de maladie invalidante ou victimes d’accident du travail, ont décidé se regrouper dans un mouvement, "Ni pauvre, ni soumis", aux mêmes initiales NPNS. "Nous voulons pousser un coup de gueule", affirme la Fnath (fédération des accidentés de la vie) : "on voit mal comment le gouvernement va tenir la promesse de campagne de revaloriser de 25% l’allocation adulte handicapée (AAH) sur cinq ans, alors qu’il l’a augmentée de seulement 1,1% au 1er janvier".

Grande précarité : Le haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté estime le surcoût du RSA à3 ou 4 milliards d’euros. Selon lui, ce chiffre moins élevé que prévu - les premières estimations tablaient sur 6 à 8 milliards d’euros - se fonde sur le coût moyen de 1.200 euros par bénéficiaire, constaté par les premiers départements expérimentateurs. La réduction du nombre de bénéficiaires du RMI, qui semble désormais bien amorcée, pourrait également jouer en faveur d’un allègement du coût de la réforme.

Reste néanmoins la question du financement de ce surcoût, et notamment celle de la part qui incomberait aux départements. Sur ce point, Martin Hirsch, tout en évoquant la nécessité de "générer des recettes supplémentaires", reste très évasif, évoquant surtout la nécessité d’une volonté politique : "Si le RSA s’avère utile et efficace, on trouvera les moyens"

Nous sommes, selon le chef de l’Etat, sur une base de 1 milliard pour financer le RSA ! Mais comment puisque les caisses sont vides ? On sait depuis peu que ce seront ceux qui touchent la prime pour l’emploi qui seront les dindons de la farce

Familles : Le décret sur la majoration unique des allocations familiales à 14 ans, est entrée en vigueur, le 1er mai. Cette majoration unique, fortement contestée par les associations familiales, représente une économie de 138 millions d’euros par an selon les calculs de la Cnaf (Caisse nationale des allocations familiales). François Fillon avait indiqué que "l’argent récupéré" servirait à d’autres mesures pour les familles. Pourtant le déficit pour une famille s’élèverait à près de 600 euros (586,56 euros) au total, selon l’Union nationale des associations familiales (Unaf).

Logement social : En choisissant d’abaisser de 10 % les plafonds de ressources ouvrant droit à l’attribution d’un logement social, le gouvernement entend réduire les files d’attente. Actuellement, 70 % de la population peut y prétendre. Après la réforme, le taux passera à 60 %. À titre d’exemple, les revenus mensuels d’un couple avec deux enfants à charge ne devront pas excéder 2 977 € par mois au lieu de 3 308 actuellement.

Le gouvernement évalue le dispositif actuel des aides personnalisées au logement (APL), versées par les caisses d’allocations familiales, sans écarter l’idée d’une remise à plat. Cette prestation est généralement déduite du loyer. Selon un conseiller de Christine Boutin, la ministre du Logement, cité par le quotidien Aujourd’hui en France, il s’agit « de voir où les APL sont réellement utiles et où elles sont moins justifiables »

Et pour finir : les Retraites : Les personnes nées en 1949 devront ainsi cotiser 40 ans et un trimestre, celles nées en 1950 devront cotiser 40 ans et deux trimestres, celles nées en 1951 iront jusqu’à 40 ans et trois trimestres et enfin, celles nées en 1952, et au-delà, devront cotiser 41 ans. Pour ceux nés avant 1949, la règle des 40 ans reste inchangée.

Les mêmes mécanismes progressifs, par années de naissance, avaient été mis en oeuvre pour faire passer de 37,5 ans à 40 ans de cotisations les salariés du privé (réforme Balladur de 1993) et les fonctionnaires (réforme Fillon de 2003).

Après 2012 La loi Fillon a prévu des "rendez-vous" en 2012 et en 2016, dates auxquelles le gouvernement devra se prononcer sur la nécessité ou non de procéder à un nouvel allongement de la durée de cotisation.

L’objectif est de respecter le principe posé en 2003 d’une stabilité du rapport entre la durée moyenne de la vie active et celle de la retraite.

Pour les nostalgiques et ceux qui pourraient penser que le lus dur est fait, il est important de lire les lignes qui suivent : Le Monde 19 mai 2008 -

"Avec les deux vagues de la réforme générale des politiques publiques (RGPP), le gouvernement a économisé seulement 7 milliards d’euros : or le déficit budgétaire était de 38,4 milliards d’euros en 2007, celui du régime général de la sécurité sociale de 9,5 milliards. Après les réformes de la première année du quinquennat, le premier ministre promet de s’attaquer, dès la rentrée, "aux réformes de structure", autrement dit le contenu des politiques d’intervention et des politiques sociales, pour faire des économies : défense (loi de programmation militaire), politique familiale, politique de l’emploi, politique du logement, minima sociaux (mise en place du Revenu de solidarité active), assurance-maladie ... / ..."

Le candidat devenu Président terminait son premier message aux français de la façon suivante "Le 6 mai il n’y a eu qu’un seul vainqueur, le peuple français qui ne veut pas renoncer, qui ne veut pas se laisser enfermer dans l’immobilisme et dans le conservatisme, qui ne veut plus que l’on décide à sa place, que l’on pense à sa place. Eh bien, à cette France qui veut continuer à vivre, à ce peuple qui ne veut pas renoncer, qui méritent notre amour et notre respect, je veux dire ma détermination à ne pas les décevoir."

Et bien c’est fait, et de quelle façon !!!

Slovar les Nouvelles

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