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Une réponse sur le site de Gérard Filoche a propos des ANI des 11 janvier et 9 avril

Publie le vendredi 6 juin 2008 par Open-Publishing
9 commentaires

de Gérard Filoche

la question est complexe mais je vais essayer de répondre à plusieurs “forumeurs” à la fois, et de façon inédite :

nous sommes (D&S) CONTRE l’ANI (accord national interprofessionnel) du 11 janvier et je suis personnellement, (Gérard Filoche) très réservé sur l’ANI du 9 avril.

L’ANI du 9 janvier a été signé (prétendument par 4 syndicats sur 5 mais en réalité par 4 sur 8... et c’était un accord minoritaire en fait) avec des promesses en dessous de table sur l’ANI du 9 avril, lesquelles n’ont pas été tenues

L’ANI du 9 avril ("la position commune" CFDT-CGT) a aussi été signé de façon minoritaire même si c’est par les deux plus gros syndicats
il agit en fait en dépit de l’unité syndicale car 6 syndicats sur 8 sont contre ! C’est encore un accord minoritaire de facto (par tête, pas par ordre)

deux accords minoritaires (11 janvier et 9 avril) avec deux majorités différentes, et dont le gouvernement se joue, ce n’est pas bon !

L’actuelle division syndicale et paralysie provient aussi de là

le cynisme de Sarkozy, c’est d’aller sans cesse jusqu’au bout au forcing pour casser tous les rapports et droits sociaux qui existent : là, il impose la "séparabilité", les CDD précaires de 36 mois, diminue les recours aux prud’hommes, allonge les péridoes d’essai, là, il supprime la "présomption irréfragable de représentativité", et force tous les syndicats à prouver partout, à l’américaine, en tous lieux, leur représentativité, entreprise par entreprise, les mettant sur la sellette, affaiblissant les plus petits, renforçant les plus gros....

CFDT et CGT signent ensemble croyant se renforcer et s’attacher l’un l’autre, entraînant tous les autres, forçant la main pour des regroupements majoritaires...mais non...

Il y a des contradictions substantielles :

car un délégué syndical ne sera plus assuré de rien, il n’aura que 4,5 h par mois de délégation pendant 2 ans (au lieu de 20 h), il devra se soumettre aux élections des IRP (institutions représentatives des personnels) et obtenir au moins 10 % pour garder son mandat, mais comme ces élections ont lieu tous les 4 ans et que son syndicat ne pourra être reconnu qu’au bout de 2 ans, il y aura toutes les marges possibles de calendrier et de manoeuvre pour les patrons, d’autant qu’une terrible brêche est ouverte avec la possibilité de signer des accords dérogatoires avec des... non syndiqués. Les syndicats "jaunes" vont faire flores.

FO rejette l’accord du 9 avril mais aurait mieux fait de ne pas signer celui du 11 janvier pour commencer

Que la CGT cherche à s’allier mieux avec la CFDT cela est bon, indispensable, mais pas sur toutes les positions... de la CFDT

il faut des accords majoritaires : mais par tête et pas par ordre (comme l’a instauré la loi scélérate de Fllon du 4 mai 2004)
De tels accords devraient d’ailleurs être pris à 50 % pas à 30 % - comme le prévoit l’ANI du 9 avril.

on peut imaginer une représentativité présumée "irréfragable" mais basée sur des élections nationales : par exemple sur un scrutin aux prud’hommes cumulé avec des élections aux caisses de sécu, un jour férié, une vraie campagne électorale, une fois tous les cinq ans.

La barre pourrait dans ce cas être à 2 ou 3 % ou même 5 % - mais pas 10 % comme le prévoit l’ANI

Ainsi, il n’y aurait pas “élimination” des syndicats (en dessous de 10 %) mais une représentativité réelle assurée par vote au plan national, la division, l’éparpillement ne seraient pas encouragés car l’exigence d’accords majoritaires réels à 50 % pousserait les syndicats à s’associer au maximum

de toute façon, il faut rétablir la hiérarchie des sources de droit du travail et interdire tous les accords majoritaires d’entreprise susceptibles de passer outre la loi et contre l’ordre public social, la loi doit l’emporter en République, sur le contrat...

pas d’accord dérogatoire aux lois de la république : seulement des accords faisant jouer le principe de faveur (contrairement encore à la même loi Fillon scélérate du 4 mai 2004)

ensuite ceux des syndicats qui auraient "passé la barre" ( 2 ou 3 %) et seraient élus, auraient la "présomption irréfragable" partout pendant cinq ans...(donc dans les petites entreprises aussi)

car sinon l’ANI du 9 avril rend difficile dans toutes les petites entreprises et là, où il n’y a pas déjà de grands syndicats, de créer ou de développer des syndicats nouveaux...

CGT et CFDT défendent ensemble leurs grandes fédérations et (se) tirent une balle dans le pied aux petites fédérations et aux petits syndicats avec la barre à 10 % et le système appelé "position commune"

en rajoutant la remise en cause de la durée légale de 35 h, Xavier Bertrand menace l’ANI du 9 avril, par un coup de force qui dupe in fine tout le monde : CGT, CFDT, FO et tous les autres..

le gouvernement va payer le prix tôt ou tard de cette manoeuvre perfide

et il eut été logique que CGT-CFDT reprennent leur parole sur ce sujet désormais très contesté au lieu de se précipiter pour le signer il y a deux jours

mais en attendant, on prend acte de la situation et il faut faire de la journée du 17 juin un jour de grande manifestation...car il faut faire payer sa fourberie au gvt

ce n’est pas en faisant la grève d’une journée d ’action qu’on obtiendra PLUSIEURS JOURNEES D’ACTION consécutives avec grèves...

Messages

  • Bonjour gérard ,
    Effectivement , les appareils des deux centrales commencent à se faire déborder , la CGT avec les conflits des sans papiers ,la CFDT "force sociale positive" selon Raffarin .
    Concernant la préparation des futures prud’hommales les deux hégémoniques alliés de circonstance peinent à recruter dans l’interpro , les sortants ne sont pas trés enthousiastes pour en reprendre pour 5 ans et la relève laisse à désirer.

  • lire quelques analyses ( en plus de celle de la FD CGT Chimie)

     fédération des Sociétés d’Etude : La CGT doit retirer sa signature !!!

     une analyse de Charles Hoareau : Combattre la position commune MEDEF, CFDT...direction de la CGT, du 9 avril

     du CSR : NON, la CGT ne doit pas signer !

     de Où Va la CGT : Accord sur la représentativité syndicale : un point de vue de classe

    quand à la grève du 17, je m’interroge sur les freins, ou au moins le défaitisme : par exemple, sur le Nord, il s’agit d’une manifestation régionale à Lille. Hors, l’information qui circule à la Sécu (collectif régional) serait d’appeler à la grève .... 1 heure !!!!
    Et la suite ???? quelle suite ????

    Le rôle de notre confédération est de faire converger les luttes, pas de les saucissonner !

    fraternellement

  • défendons les points fondamentaux suivants :

    Les exploités ont le droit de s’organiser en syndicat sans aucune condition, et tout syndicat légalement constitué doit avoir le droit de participer aux élections professionnelles dès le premier tour.
    Ce seront les élections, l’appui de la masse des travailleurs qui trancheront la représentativité réelle de tel ou tel syndicat.

    Nous rejetons la défense de la représentativité de principe des cinq grandes organisations (CGT, CFDT, CGC, CFTC et FO), même si on l’élargit à SUD, l’UNSA et la FSU.
    L’argument de la création de syndicats patronaux est parfaitement bidon : chacun sait que les syndicats maison savent se cacher sous des étiquettes officielles, que les fachos de la CFT se sont reconvertis dans des syndicats FO ou CFTC etc.

    Allons jusqu’au bout du rejet de l’hypocrisie. Nous connaissons tous, oui tous, des délégués syndicaux CGT, oui CGT, qui ne représentent qu’eux-mêmes et vont à la soupe avec le patron.
    Le tout en parfaite connaissance des structures qui la ferment au nom d’une supposée présence syndicale. Idem pour toutes les autres centrales syndicales « officielles ».
    Nous rejetons donc sans aucune équivoque toute entrave à la création et à la reconnaissance des syndicats.
     Nous rajoutons que nous reprenons, ainsi, l’esprit et l’expérience du mouvement ouvrier depuis l’origine, qui s’est construit et organisé contre le capitalisme et ses larbins.

    Ce n’est pas une vue de l’esprit pour les syndicalistes de classe.
    Haïs par le patronat, ils sont souvent en butte à l’attaque conjointe des directions réformistes, et le meilleur exemple en est nos camarades du CGT-E Dalkia. Et nous avons bien d’autres exemples partout.
    Notre objectif n’est pas de quitter les confédérations, de quitter la CGT.

    Au contraire, c’est en son sein que nous bataillons pour défendre le syndicalisme de classe. Mais nous refusons qu’une décision légale ou institutionnelle empêche l’organisation de classe des travailleurs.
    Aussi rejetons-nous toute définition d’une quelconque « représentativité » de principe.

    Tout syndicat légalement constitué doit avoir droit à un délégué syndical, de manière inconditionnelle, avec les heures nécessaires à l’exercice de son mandat.
    Notons que dans le privé ces heures se montent royalement à : « au moins dix heures par mois » par mois, rarement beaucoup plus. En fait, pas de quoi s’étouffer (article L412-20 du code du travail).

    Rappelons que c’est un des acquis de Mai 68, et nous devons en défendre le principe, celui de la reconnaissance de l’organisation syndicale en tant que collectif de travailleurs exploités, portant un projet et un point de vue face à la direction, et au nom des travailleurs.

    Aussi, rejetons-nous toute volonté d’imposer que le délégué syndical soit choisi parmi les élus, ce qui de plus pousse au cumul des mandats que nous combattons par principe contre la bureaucratisation syndicale, et qui met le syndicat sous tutelle des institutions officielles (DP et CE) alors que c’est la démarche inverse qui devrait s’imposer : c’est le point de vue syndical qui doit guider l’activité de tous les délégués.

    De même, nous revendiquons l’indépendance complète du syndicalisme vis-à-vis de l’Etat et du patronat. Nous refusons tout financement par l’Etat, toute aide financière, nous revendiquons un syndicalisme de militants, appuyé sur le terrain, financé par les cotisations et dont l’appareil syndical, locaux, permanents, (nécessaire, n’en déplaise aux anars) soit adapté à ces moyens et ces objectifs.

    Concernant la négociation et la signature d’accords d’entreprise, de branche etc. Il revient aux syndicats existants de participer aux négociations, de développer une position, des propositions en toute transparence vis-à-vis des travailleurs, c’est-à-dire de manière publique.
    Nous refusons les négociations de cabinet, les conciliabules feutrés de couloirs, les rencontres officieuses, les petites magouilles entre amis.
    Lors de ces négociations participent tous les syndicats légalement constitués sur l’entreprise (aucune raison de limiter la participation à un quelconque critère de pseudo « représentativité »).

    Mais si la négociation est du ressort des organisations syndicales, la décision est du ressort des travailleurs.

    C’est-à-dire que tout projet d’accord doit être soumis au vote des premiers concernés. C’est la campagne électorale, les explications des uns et des autres qui mènent à une décision : ainsi doit vivre la démocratie syndicale et la démocratie ouvrière.
    Ce principe est valable à tous les niveaux, de l’entreprise au national, tous les moyens techniques existent aujourd’hui pour organiser ces consultations.

    Voilà qui remettrait les pendules à l’heure en contraignant les directions syndicales à justifier leur position face aux travailleurs, qui décident en dernier ressort de valider ou rejeter la proposition, et donc de valider ou d’invalider telle ou telle position syndicale.

  • Le 18 avril, Sarkozy et un des principaux dirigeants de la CGT, Jean-Christophe Le Duigou, se sont fait, via des articles dans Le Monde et le Financial Times, des compliments pour avoir fait passer ce qu’ils affirment être des coupes sociales nécessaires. Cet échange, qui a eu lieu peu de temps après que Sarkozy et la CGT se soient mis d’accord sur une réforme sur la représentativité syndicale, donne une idée de la façon dont ils collaborent pour discipliner la classe ouvrière et lui faire accepter la politique de régression sociale du gouvernement conservateur.

    Le long article de Sarkozy dans Le Monde, intitulé « Pour des syndicats forts » loue la réforme en question et définit la logique de sa collaboration avec les syndicats : « … j’ai l’intime conviction que, pour expliquer et mener à bien les réformes dont notre pays a besoin, nous devons le faire en partenariat étroit avec ceux qui représentent les intérêts des salariés et des entreprises... »

    Il a ajouté : « Je pense par exemple à la réforme des régimes spéciaux de retraite, qui a pu être menée à bien à l’automne grâce à une intense période de concertation au niveau national et des négociations dans chacune des entreprises concernées. »

    En fait,Le Digoua dit au journal britannique Financial Times sous le titre « Éloge du syndicat pour les prises de position du président ». Le Digou, numéro deux de la CGT et son responsable retraites, : « Il comprend que nous devons donner une place au dialogue. Nous nous trouvons à un tournant dans la situation sociale de notre pays. Tout le monde pense que les choses doivent changer. »

    qu’est-ce que vous voulez faire après ça ?

  • Oui Gérard sur cette question je te rejoins à 100 %

    On est prêts à se battre pour pas laisser passer ces saloperies
    Y’en a marre

    tous dans la rue le 17 juin ok c’est bien gentil mais il faut commencer à songer à la grève et aux actions prolongées !

    La Louve

    • à force de vouloir dialectiser les analyses on oublie à mon avis quelques points de repères :

       la démocratie (jusqu’à aujourd’hui) c’est le vote majoritaire ; donc tous les accords passés avec des marchands de soupe (fo, cgc et consorts) ça suffit ! la position commune est donc pour moi une avancée ;

       penser que le mouvement syndical (je pense à la CGT qui est pratiquement la seule présente sur les dossiers importants avec des positions de conquêtes et non de pur et simple accompagnement) peut à lui tout seul faire en sorte que nous puissions organiser la grève générale et reconductible jusqu’à mettre le gvt et le merdef à genoux (ce que je souhaite ardemment) c’est à mon sens oublier que ce n’est pas le boulot d’un syndicat que de tout prendre en charge : revendications, maintien des droits, perspectives de luttes au sein d’un mouvement populaire pouvant déboucher sur des perspectives sociales et institutionnelles démocratisées...C’EST AUSSI ET SURTOUT LE BOULOT DES MOUVEMENTS POLITIQUES QUI AUJOURD’HUI A GAUCHE SONT EXSANGUES !

      Qu’attend le PS pour être un peu sérieux et virer le valls, stauss, rocard et autres ; qu’attend le PCF pour sortir de sa sclérose mortifère ; qu’attendent les verts pour se débarrasser de tous ses clowns ? la LCR pourra toujours récupérer les miettes de tout ça pour faire prospérer un fonds de commerce bien inoffensif...

      tous le 17 dans la rue et beaucoup d’autres jours !

    • soutenir la position commune sous ce prétexte est une abération, limite de la désinformation ! Personne ne défend les accords scélérats !

      La direction de la CGT s’est assise sur les statuts, sur les orientations du 48° congrès, a bafoué la charte de la vie syndicale, pour institutionnaliser, bureaucratiser le syndicalisme

      Dans cette affaire, les syndiqués sont de la valetaille, bonne à manifester quand le "pacte gourmand" conclu avec le Medef et Sarkozy est rompu