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Besancenot : "Il manque une gauche décomplexée"

Publie le samedi 7 juin 2008 par Open-Publishing
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Le médiatique leader d’extrême gauche est à Marseille aujourd’hui

La popularité d’Olivier Besancenot inquiète PS et PC : "Je ne mange la laine sur le dos de personne", plaide -t-il.

Un révolutionnaire, ce samedi au Dock des Suds, à Marseille. Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, 5e personnalité préférée des Français, vient parler, sur des terres porteuses et aux colères sociales emblématiques, de son nouveau parti anticapitaliste.

Où en êtes-vous avec la création de ce nouveau parti ?

Les choses avancent. Les 28et 29 juin aura lieu à Paris la première assemblée réunissant tous les collectifs. Un bilan d’étape quantitatif et qualitatif. Nous sommes dans une phase d’expansion, de préparation. Le processus est irréversible, on ira jusqu’au bout. Le Congrès de fondation se tiendra en décembre ou en janvier.

Le PS et le PC sont inquiets que vous les doubliez à gauche. Êtes-vous satisfait ?

Si le plus gros motif d’inquiétude du PS, c’est ce qui se passe à gauche, pour nous c’est ce qui se passe à droite ! L’essentiel est de contrer les réformes de Nicolas Sarkozy, d’être le relais des combats des salariés. On ne se trompe pas d’adversaire mais on assume notre indépendance. On n’est pas là pour ratisser sur les déceptions de la gauche institutionnelle ni faire la voiture balaie. Il n’y a pas de vase communiquant entre le PS, le PC et nous. Mais il est clair que face à une droite décomplexée, il manque une gauche décomplexée.
Ne faites-vous pas le jeu de la droite ?

On a toujours été présent quand il fallait aller au carton face au gouvernement, en ce qui concerne les sans-papiers, les mal-logés, les retraites, l’Éducation nationale... Et c’est nous qui serions les meilleurs alliés de la droite ? Nous, nous défendons les thèses d’une gauche 100% à gauche !

Vous voulez être le premier !

Nous n’avons pas la prétention d’être les seuls à gauche. Mais nous contestons l’hégémonie du Parti socialiste. Par ailleurs, mon objectif n’est pas de tuer le Parti communiste, ni de manger la laine sur le dos de qui que ce soit.

Besancenot peut-il exister sans déstabiliser ces deux partis ?

Les résultats aux municipales sont parlants : pour la première fois, le rejet de la droite s’est traduit par le progrès de toutes les gauches.

Vous êtes la 5e personnalité préférée des Français. Vous faites un tabac chez Drucker. Cette entrée, dans un système que vous dénoncez,n’est-elle pas contradictoire ?

On ne joue pas la personnalisation. Mais quand j’accepte une représentation médiatique, je le fais dans l’optique de défendre des idées et de m’adresser à des millions de personnes. C’est une tribune. Je ne vis pas de la politique, je ne suis pas un politicien professionnel.

N’est-ce pas utopique de vouloir réquisitionner Total pour régler les problèmes de carburant ?

En quoi c’est de l’utopie ? C’est une question de foi politique ! La mesure est radicale, certes, mais elle passe par la remise en cause des privilèges de certains.

N’êtes-vous pas davantage incarnation de colère que force de proposition ?

Les deux ne sont pas contradictoires. À gauche, il y en a qui ferait bien de se dire que la colère est une vertu.

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