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Rappel historique : les Irlandais revoteront comme pour le traité de Nice !

Publie le mardi 10 juin 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Bernard Kouchner menace les Irlandais : en cas de victoire du NON, les Irlandais devront revoter !

Lundi 9 juin, sur RTL, Bernard Kouchner a menacé les Irlandais :

Les Irlandais doivent absolument voter OUI « pour développer leur commerce, leurs industries florissantes depuis qu’ils sont au cœur de l’Europe ; il faut que l’Europe se développe, qu’elle aille dans le sens du traité de Lisbonne”, a-t-il fait valoir, assurant que “l’espoir” à propos de ce référendum pourrait faire place à “une gigantesque incompréhension” si le “non” l’emportait.

Dans ce cas, le traité ne pourrait “théoriquement” pas être appliqué. La France, à la présidence de l’Union Européenne de juillet à décembre, devrait “continuer, s’acharner” sur les “priorités” définies dans ce cadre, et la France devrait “tenter de convaincre les Irlandais” de “remettre ce traité sur le métier”, a expliqué le ministre.

Mais à Paris, certaines inquiétudes commencent à poindre plus franchement. “En cas d’échec, on est dans la merde la plus totale. Ca va mettre par terre la présidence française” qui commence dans trois semaines, s’alarme en privé un proche du chef de l’Etat. »

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20080609.OBS7711/ue__bernard_kouchner_met_en_garde_les_irlandais.html

J’adore quand Kouchner explique qu’en cas de victoire du NON, la France devrait convaincre les Irlandais de ” remettre ce traité sur le métier “.

J’adore cette expression : ” remettre ce traité sur le métier “.

En clair, ça veut dire : ” remettre ce traité en référendum jusqu’à ce que les Irlandais finissent par voter OUI “.

Rappel historique : le 11 décembre 2000, Chirac et Jospin signent le traité de Nice. Le traité de Nice poursuit la construction d’une Europe fédérale et libre-échangiste. Les Irlandais ont la chance d’être consultés par référendum. Ils votent non au traité de Nice à 53,87 %. Que croyez-vous qu’il arriva ? On a fait revoter les Irlandais jusqu’à ce qu’ils disent OUI au traité de Nice !

On les a fait revoter une deuxième fois sur le traité de Nice !

Et les Irlandais ont fini par voter OUI !

C’est toujours la même méthode !

Messages

  • Ah la belle Europe !
    Ah nos bons gouvernements libéraux ou sociaux libéraux !
    Ils sont progressistes faut voir comme !
    Tiens ils viennent de décider UNE HARMONISATION !
    Pour le bien être des citoyens (nnes) ?
    OUI EN RECULANT DE PLUS D’UN SIECLE D’EXISTENCE !
    Ils viennent de décider d’autoriser le dépassement de 48 heures
    de travail par semaine !!!!
    OUI les irlandais ont toutes les raisons de VOTER NON !

  • La situation ressemble au rapport de force d’un couple en train de divorcer. Celui qui veut éviter le divorce contre celui qui veut divorcer. Kouchner (celui qui veut éviter le divorce) veut faire peur aux Irlandais (qui veulent divorcer ) , en prophétisant que dire NON serait une catastrophe (pour celui qui ne veut pas divorcer). Mais il dissimule que le OUI prolongerait la catastrophe que nous sommes en train de vivre. Au cas où les Irlandais ne croieraient pas à sa prophétie et votent non, il est déjà prêt à les déstabiliser, en disqualifiant leur capacité à conduire un référendum ( il les infantilise ) et en les culpabilisant ( dites oui, sinon vous allez être responsables d’une catastrophe causée à autrui ).
    Or, le NON a une fonction ( dialectique ) très importante dans ce monde, dans la mesure où le NON permet de révéler les choses dissimulées et de rendre possible l’accès à la refléxion et à l’émancipation.
    Certes, sur le chemin vers l’émancipation il n’y a pas que des étapes agréables, mais il est clair que le NON obligerait ceux qui disent NON et ceux qui disent OUI à un débat contradictoire, afin d’envisager d’autres manières de faire, et de trouver d’autres solutions, plus adéquates à la crise que nous sommes en train de traverser.
    angela anaconda

  • Et Cohn-Bendit aussi...

    http://www.pcfreims.org/

    Le Traité constitutionnel avait été rejeté par les Français et les Néerlandais pour incompatibilité sociale, concurrence effrénée, libre et non faussée. Nicolas Sarkozy l’a fait rentré par la fenêtre avec le congrès de Versailles au mépris du choix souverain des électeurs. Mais, l’Irlande remet au suffrage démocratique la décision d’adopter ou non le traité. Dans l’Irish Times de vendredi dernier le « non » était donné devant (35 %) le « oui » (30%) au Traité de Lisbonne.

    En trois semaines, le camp du non a plus que doublé. Les partisans du traité reculent eux de cinq points.

    Face à la montée du "non", les tenants du "oui" que sont les trois principaux partis politiques, soit 95% des élus parlementaires, craignent de voir se répéter le scénario de 2001. Par référendum, les Irlandais avaient alors rejeté le Traité de Nice à plus de 58%.

    Le camp du "non" s’appuie sur les partis de gauche et notamment 11 organisations telles que Sinn Fein, le Parti socialiste ou encore le Parti communiste d’Irlande. Ils se sont constitués en collectif et font campagne sur la neutralité militaire, le manque de démocratie dans le Traité, et également contre les attaques faites aux droits sociaux et aux services publics.

    Les récents sondages qui montrent une possible victoire du "non" ont entraîné une mobilisation des dirigeants européens. Dernièrement l’inénarrable Daniel Cohn-Bendit qui est passé, si vite, de libertaire à libéral tenait des propos aussi insultants que méprisants à l’égard des Irlandais (Le Monde du 06/07/08) qui s’apprêtent à faire gagner le « non ». Dany les juge inconscients, égoïstes, il les compare encore à l’extrême droite italienne. La victoire du « non » poserait également la question de la démocratie dans l’Union européenne ou autrement dit faut-il demander l’avis des citoyens européens ? Faut-il qu’ils décident ? qu’ils soient souverains ? Dany laisse deviner qu’ils peuvent l’être si leur vote est conforme aux décisions institutionnelles et libérales ...

    Comme le disait Bertolt Brecht « Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ».