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Le Figaro ne dit pas l’expression la plus importante : un exemple de manipulation.

Publie le mercredi 11 juin 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Le journal Le Figaro n’écrit pas le plus important de ce qu’a révélé Bernard Kouchner.

Le journal Le Figaro n’écrit pas l’expression la plus importante de l’interview de Bernard Kouchner.

Cette expression, la voici :

« il faut que l’Europe se développe, qu’elle aille dans le sens du traité de Lisbonne", a-t-il fait valoir, assurant que "l’espoir" à propos de ce référendum pourrait faire place à "une gigantesque incompréhension" si le " NON " l’emportait. Dans ce cas, le traité ne pourrait "théoriquement" pas être appliqué. La France, à la présidence de l’Union Européenne de juillet à décembre, devrait "continuer, s’acharner" sur les "priorités" définies dans ce cadre, et la France devrait "tenter de convaincre les Irlandais" de "remettre ce traité sur le métier", a expliqué le ministre. »

« Remettre ce traité sur le métier. »

Qu’est-ce que ça veut dire ?

En clair, ça veut dire qu’en cas de victoire du NON, on demandera aux Irlandais d’organiser un autre référendum, jusqu’à ce que le peuple irlandais vote OUI.

« Remettre ce traité sur le métier. »

Lisez cet article du Figaro, vous ne trouverez pas cette expression très importante prononcée par Bernard Kouchner :

« Bernard Kouchner est-il devenu le meilleur allié des « nonistes » irlandais malgré lui ? Le chef du quai d’Orsay concentrait mardi toutes les critiques de la classe politique irlandaise après ses déclarations menaçantes lundi en cas de victoire du NON au référendum qu’organise jeudi le gouvernement de Dublin sur le mini-traité européen.

« Les premières victimes seraient les Irlandais. Ils en ont profité [des subventions européennes, ndlr] plus que les autres », avançait Bernard Kouchner au micro de RTL lundi. « Tout le monde va le ratifier. Ce serait très, très gênant qu’on ne puisse pas compter sur les Irlandais qui, eux, ont beaucoup compté sur l’Europe. Un non provoquerait une gigantesque incompréhension », soulignait le ministre des Affaires étrangères. « C’est pas en étant seul qu’on va faire face. Au contraire les Irlandais se pénaliseraient. Pour développer leurs industries florissantes depuis qu’ils sont au cœur de l’Europe, il faut que l’Europe se développe », concluait-il.

Un avertissement qui a franchement déplu à Dublin, alors que les derniers sondages donnent le « OUI » et le « NON » au coude à coude. « Les propos de Bernard Kouchner sont contre-productifs. Il aurait dû se mêler de ses propres affaires. En Irlande, nous avons prouvé que nous savons prendre nos décisions tout seuls », a vitupéré Mary Harney, ministre de la Santé, sur les ondes de RTE.

« Les déclarations de M. Kouchner sont mesquines et arrogantes », a renchéri Shane Ross un député indépendant de l’Assemblée nationale irlandaise et un (rare) opposant parlementaire au traité, qui participait lundi soir au dernier débat télévisuel. « S’il nous annonce que nous allons être punis alors que rien n’est décidé, qu’y a-t-il en réserve pour nous lorsque les Français assumeront la présidence de l’Europe le 1er juillet ? » a-t-il poursuivi.

Les autres partisans du « NON » à cet ultime face-à-face télévisuel ont constamment accusé la France de conspirer pour obtenir une harmonisation des impôts sur les sociétés en Europe. Une réforme qui mettrait fin au très faible régime de taxations en vigueur en Irlande, qui a permis de rendre l’île si attractive aux investisseurs, et qui a nourri la vigueur du « Tigre Celtique ».

La sortie de Bernard Kouchner clôt une campagne que le gouvernement irlandais avait voulu libre de toute pression et apport extérieurs. Dublin s’était bien gardé de demander à ses voisins européens de l’aider à promouvoir le « OUI ». Seules figures européennes à avoir été autorisées à promouvoir le traité, José Manuel Barroso , président de la Commission Européenne et la chancelière allemande Angela Merkel, qui a tenu une conférence dans la capitale irlandaise en avril.

Sur le web, on trouvaient plusieurs commentaires d’électeurs courroucés, qui se disaient déterminés (ou du moins confirmés dans leur décision) à voter non après l’ « intervention » de Bernard Kouchner. « Je dois admettre que les propos du type français m’ennuient vraiment, j’étais hésitant avant mais maintenant c’est NON », proclame Petey sur le site de l’Irish Independent. « Tout ce que nous voyons maintenant ce sont des tactiques d’intimidation, désolé cher ministre, je ne cède pas aux petites brutes, pour ça je voterai NON », embraye Jeff Rudd.

Les propos de Bernard Kouchner arrivent dans un climat très tendu. Un sondage publié vendredi a provoqué un vent de panique en Irlande et dans le reste de l’Union européenne, en donnant pour la première fois le « NON » en tête, 35 % contre 30 % au « OUI ». Un ultime sondage publié dimanche donnait une courte avance au « OUI », mais le grand nombre d’indécis, un Irlandais sur cinq, et la volatilité de l’électorat rendent tout pronostic hasardeux.

Signe d’une nervosité croissante du gouvernement irlandais, les trois principaux partis politiques irlandais s’étaient assis autour de la même table lundi pour plaider ensemble en faveur du « OUI ». L’Irlande, par sa constitution, est le seul pays de l’UE obligé d’approuver le traité par un référendum.

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Messages

  • Au contraire les Irlandais se pénaliseraient. Pour développer leurs industries florissantes depuis qu’ils sont au cœur de l’Europe, il faut que l’Europe se développe », concluait-il.

    Je ne vois pas en quoi les industries florissantes de l’Irlande pourraient encore être plus florissantes ? C’est du baratin, car Kouchner veut dire qu’il faut maintenant un "retour sur investissement" de la part de l’Irlande.

    Mais regardez amis Irlandais ce que les autres pays endurent, posez-vous les vraies questions sur les grèves qui agitent les pays, et notamment celles des pêcheurs et des camionneurs. Si vous votez oui, ça sera votre tour. Fini la belle vie, la taxation faible, vous allez devoir cracher au bassinet comme nous ! C’est ça qui vous attend.

    Et si par bonheur, vous votez NON, ben le harcèlement consistera à influencer vos députés plutôt que de remettre sur le tapis un nouveau référendum ! Mais peu importe, le tout c’est de créer les conditions d’une prise de conscience que l’Europe telle qu’elle est, n’apportera que misère à tous les ouvriers ! Donc, à mon avis, ça vaut vraiment le coup de risquer le NON ! Déclencher une crise majeure dans laquelle pourrait s’engouffrer tous les ouvriers de loin les plus nombreux localement ou au niveau européen, pour réorienter Bruxelles qui déconne à bloc sur tous les dossiers ! C’est pas aux ouvriers à fléchir mais bien à Bruxelles ! Et Barroso je vous dis pas, il me semble tellement incompétent !

  • Cela serait tellement important que le non l’emporte pour avoir une petite chance d’enfin orienter l’Europe vers plus de solidarité et de partage.
    On nous a volé notre possibilité de nous exprimer, il ne reste que les Irlandais pour nous en donner la possibilité.