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Bolivie : Tarija "adopte" son statut autonome

Publie le mardi 24 juin 2008 par Open-Publishing

A Tarija, le Oui a gagné avec une forte abstention. Selon les premiers résultats, l’approbation du statut autonomiste a atteint 80,3 pour cent. L’absentéisme a été de 34,8 pour cent et dans une zone rurale au-dessus de 40 pour cent. Le gouvernement d’Evo Morales ne reconnaît pas la consultation.

(...) L’absentéisme a été à nouveau le protagoniste d’un référendum "autonomique", cette fois à Tarija. Selon les premiers résultats, le "Oui" au statut a attient 80,3 pour cent. Contre 19,7 pour le "Non". Et l’abstention a été de 34,8 pour cent. En milieu rural, le rejet a atteint 47,8 pour cent. Dans plusieurs localités, les électeurs ont brûlé les urnes et coupé les routes. Là, il y a eu des petits affrontements avec des groupes autonomistes, mais l’intervention de la police a évité qu’ils s’aggravent. Les préfets de l’opposition disent que Cochabamba et Chuquisaca auront ses statuts approuvés avant la fin de l’année. (...)

Selon le canal ATB, le "Oui" en zone urbaine a atteint 81,2 pour cent et l’absentéisme de 34 pour cent. Dans l’aire rurale, l’approbation du statut a été de 77 pour cent. L’abstention à Villamontes de 41 pour cent. Et à Bermejo, elle a grimpé à 47,8 pour cent. Le gérant de la Fédération de Coupeurs de cannes à sucre de cette municipalité, Nilo Jerez, a dit qu’ils ont bloqué la route à Colonia Linares parce que "Bermejo ne se vend pas et ce statut est un attentat au développement de la Bolivie. Notre village n’est pas pour accepter cette violation et cette moquerie". Et il a évalué que sa population "donne exemple au pays. Nous voulons dire à notre frère président Evo Morales que Bermejo elle avec le changement".

Dans la ville de Tarija, 30 organisations sociales ont bloqué la route qui mène à Potosi. La police a évité qu’elles s’affrontent aux membres de l’Union Juvénile Cruceñista (UJC) et de jeunes autonomistes tarijeños qui sont allés lever le barrage. A 18h les habitants sont retournés chez eux. Fabian Claros, du Mouvement des Sans Toit, a dit : "C’est une victoire totale des mouvements sociaux. Ici a perdu le statut, qui ne nous sert à rien. Nous nous en allons parce que nous allons démontrer notre victoire le 10 août, avec la ratification de notre président, le compagnon Evo Morales Ayma".

La mise à feu de matériel électoral s’est répété à Bermejo et plusieurs villages.

Dans la communauté Sapirandita, des indigènes weenhayek trois urnes ont été brûlées. Moise Sapiranda a expliqué que "le peuple weenhayek a décidé de ne pas permettre l’installation d’urnes. Nous avons dit à plusieurs reprises que nous n’allions pas participer au référendum parce qu’il est illégal".

Le porte-parole du gouvernement, Ivan Canelas, a dit que le référendum "nuit à la démocratie et aux lois du pays. Pour nous ce n’est pas un référendum mais une enquête très chère, illégitime et illégale, parce que sa convocation a été effectuée par le préfet de Tarija quand il devrait l’avoir fait à travers du Congrès national". Et il a assuré que ce conflit sera résolu par le référendum révocatoire, "qui lui est légal parce qu’il dispose de l’approbation du Congrès".

Mais les préfets de la Demie lune (santa Cruz, Pando, Beni et Tarija) ne savent pas encore s’ils participeront au référendum révocatoire. Celui de Pando, Leopoldo Fernandez, a dit sans retirer ses Ray Ban : "j’ai toujours dit que le référendum révocatoire ne devait pas avoir lieu parce que c’est simplement pour tromper le peuple". Résigné, Cossio a dit à Página/12 que "c’est le chemin marqué et nous allons concourir". Sur le même ton, le préfet de Beni, Ernesto Suarez, a dit à ce journal que "c’est une décision qui a déjà été prise. Nous ne sommes pas contre ni préoccupés, mais nous croyons qu’elle ne résoudra pas la crise politique".

Dans la Demie lune on préfère penser aux prochains référendums qu’ils espèrent concrétiser avant la fin de 2008. Le préfet de Cochabamba, Manfred Reyes Villa, a indiqué que dans son departament ont déjà été rassemblées 85 mille signatures pour impulser le référendum autonomique. Le préfet de Santa Cruz, Ruben Costas, a dit que "demain ce sera le tour des habitants du département de Chuquisaqua. D’eux viendra le soleil radiant de la révolution du patujú (fleur nationale) pour illuminer une Bolivie autonome et solidaire".

Tarija, Sebastián Ochoa, Pagina/12, 23 juin 2008.
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