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Bolivie : 5 préfets ont demandé à Evo Morales d’annuler le référendum révocatoire...

Publie le mercredi 25 juin 2008 par Open-Publishing

...et de convoquer des élections générales.

Les préfets de Santa Cruz, Beni, Pando et Tarija ont réalisé leurs référendums pour approuver leurs statuts autonomes, mais ils refusent - avec celui de Cochabamba - la consultation qui révoquera ou confirmera leurs mandats et celui du président. Le gouvernement central exige qu’ils respectent la loi.

Il manque un mois et demi pour que le référendum révocatoire de mandat se réalise pour le président de la Bolivie, le vice-président et les préfets. C’est le moment où les politiques concernés décident de commencer la campagne pour se religitimer ou, bien la contre campagne, selon les convenances. Hier, plusieurs médias ont lâché la rumeur selon laquelle les préfets de la Demie lune allaient présenter une démission collective si le gouvernement national ne désactivait pas le référendum. Mais même les intéressés ont refusé l’idée pour peu intelligente. En revanche, le Conseil National Démocratique (Conalde), qui réunit les préfets de Beni, Cochabamba, Pando, Santa Cruz et Tarija, a exigé au président Evo Morales qu’il annule le référendum du 10 août et avance les élections générales. Du côté du gouvernement, on a demandé aux préfets d’abandonner la révolte et de ne pas avoir peur du peuple.

Après s’être réuni, les préfets de Beni, Tarija, Pando, Santa Cruz, et de Cochabamba ont lu leur déclaration de trois points. Dans le premier, ils parlent d’impulser et de concrétiser un régime autonome dans le reste des départements (La Paz, Cochabamba, Chuquisaca, Potosi et Oruro). Le tarijeño Cossio a soutenu que "ce processus n’a jamais eu de vision régionale parce qu’il est de caractère national". Dans le deuxième limite, le Conalde a augurée la "mise place effective" des statuts. Pour cela, ils ont demandé au gouvernement national de reconnaître la légitimité des consultations et des textes autonomes.

Dans le troisième point, ils ont indiqué "la nécessité urgente de commencer un processus de réconciliation nationale", pour ce qu’Evo devrait cesser de "impulser la confrontation dans le pays", selon le Conalde. "Il a aussi été décidé de soutenir le fait démocratique que va avoir lieu à Chuquisaca cette fin de semaine", a dit le préfet de Cochabamba, Manfred Reyes Villa. Ce dimanche, la capitale de la Bolivie élira un nouveau préfet. Le plus probable c’est que cela soit une préfète parce que la candidate du Comité Interinstitutionnel de Sucre, Savina Cuellar, est la mieux placée dans les enquêtes. Le deuxième et dernier candidat est Walter Valda, du MAS, qui a une acceptation dans les secteurs paysans et indigènes.

A la fin de la séance du Conalde, le cochabambino a dit que la position du groupe est "de refuser complètement le référendum révocatoire, , qui se retrouve anachronique devant la réalité actuelle". A sa place, les préfets de l’opposition proposent que tous renoncent et de convoquer à de nouvelles élections. Dans le gouvernement national, on suppose qu’ainsi la Demie Lune veux esquiver le référendum évocatoire parce qu’elle s’est rendu compte qu’il sera impossible pour les préfets d’atteindre les indispensable 50 pour cent d’approbation pour continuer dans leurs fonctions. Mais s’il y avait des élections générales, ils pourraient recommencer à postuler et triompher avec un chiffre moindre.

L’annonce a été commentée par plusieurs ministres d’Evo. Le vice-ministre du Régime Intérieur et de la Police, Ruben Gamarra, a dit que les préfets "ne veulent pas reconnaître ni ne veulent participer au référendum révocatoire parce qu’ils craignent ce processus populaire et légal". Et il a rappelé que "ce sont ces mêmes préfets qui ont réclamé le référendum révocatoire, le même qu’ils tentent maintenant d’esquiver par tous les moyens parce qu’ils savent que le président sera ratifié à sa charge". Pour Pour qu’Evo parte, 53,7 pour cent de la population devra le lui demander, parce que c’est le pourcentage de l’électorat qui l’a voté en 2005. En revanche, plusieurs préfets de la Demie Lune partiront si 37 pour cent des électeurs le veulent. Le seul qui peut être tranquille est le préfet de Santa Cruz, Ruben Costas, qui a - selon lui - 83 pour cent de soutien.

Pour Gamarra, la réunion de Tarija a servi pour que le Conalde voit comment "approfondir le boycott économique et affecter la population bolivienne". Et il a évalué que le référendum de dimanche dernier, quand le Oui a obtenu 80 pour cent, "est égal aux autres, où l’abstentionnisme et les votes pour le Non ont été hautement représentatifs". Quant à Ivan Canelas, porte-parole du Palais Quemado, il a considéré que les préfets de la Demie Lune "se moquent du peuple bolivien".

Le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana, a dit sur la chaine publique : "Pourquoi se cachent-ils maintenant ? Si supposément, ils ont gagné dans les plébiscites autonomes avec les chiffres qu’ils disent : pourquoi ne veulent-ils pas aller au référendum révocatoire ?". Les statuts ont obtenu un soutien de 85 pour cent à Santa Cruz ; 82 pour cent à Pando ; 79 pour cent à Beni ; et à Tarija il a obtenu de 78,9 à 80,3 pour cent de soutien, selon les données des organisateurs. L’absentéisme a frôlé, en moyenne, 40 pour cent.

De son côté, le vice-ministre de la Décentralisation, Fabian Yaksic, a déclaré que "nous devrions être un peu plus sérieux dans le pays. Il y a une loi de la République, il y a une convocation à un référendum révocatoire". Le fonctionnaire a ajouté que "le moment des définitions est arrivé et que celui qui doit définir c’est le peuple".

Dimanche, sur la place, Cossio a dit que "l’heure de la réconciliation nationale, l’heure de la pacification est arrivée, le moment de refroidir la confrontation fratricide qui va nous mener à la destruction de la patrie est arrivé. Il y a une nécessité urgente de parcourir le chemin de la paix, de construire un grand accord national qui se soutienne sur la reconnaissance de ces nouvelles légitimités, de cette volonté populaire exprimée dans le vote". Maintenant les préfets attendent la réaction du président Morales.

Tarija, Sebastian Ochoa, Pagina/12, 24 juin 2008.
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