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BVA : "Les résultats de notre sondage sont politiquement dévastateurs"

Publie le dimanche 29 juin 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

Sondage : les Français peu confiants dans l’Europe.

Alors que notre pays prend mardi 1er juillet la présidence de l’Union Européenne, les Français doutent plus que d’autres des bienfaits de la construction européenne, selon un sondage BVA.

Pour un Français sur trois, l’Europe est une source de crainte. Parmi les Vingt-Sept, nous sommes l’un des peuples les plus inquiets. À en croire l’Eurobaromètre de printemps, même les Irlandais, un mois avant de dire « non » au traité de Lisbonne, étaient 65 % à avoir une image positive de l’Union. Nous ne sommes que 30 % à y puiser de l’espoir, soit moitié moins qu’il y a cinq ans (61 %). Le sentiment des Français à l’égard de la construction européenne s’est considérablement dégradé.

Au moment où notre pays prend la présidence de l’Europe, les résultats de notre sondage sont « politiquement dévastateurs », selon Jérôme de Sainte-Marie, consultant de BVA opinion.

Il semble que la perception des effets de la mondialisation sur la situation personnelle des personnes interrogées soit un critère fort de différenciation. Ainsi, 13 % seulement des ouvriers voient une chance dans la construction européenne, contre 49 % des cadres supérieurs.

« Image brouillée »

Très clairement, on attend de la présidence française qu’elle privilégie la protection, celle de l’environnement et celle des consommateurs (43 % pour les deux thèmes, 66 % à gauche). Le climat est aussi l’une des priorités fixées par Paris. Mais les Français ne se soucient guère des autres, comme la politique agricole commune (3 %) ou l’Europe de la défense (2 %). L’Europe est plus considérée comme « un bouclier » que comme « une ambition », constate Jérôme de Sainte-Marie.

Il est donc logique que l’Union paraisse bien placée pour résoudre les problèmes liés à la hausse des prix alimentaires (63 %) et, dans une moindre mesure, de l’énergie (47 %). Mais peu pertinente pour trouver des solutions aux conflits du Proche-Orient ou à la crise entre la Chine et le Tibet.

Cela n’empêche pas les Français de considérer que la politique étrangère (53 %) devrait être plutôt de compétence européenne. Mais ils sont très attachés à ce que la santé, l’éducation, l’emploi, la fiscalité restent entre les mains du gouvernement français. Le thème de l’immigration oppose les ouvriers, partisans à 73 % d’une gestion nationale du problème, aux cadres qui, à 63 %, estiment préférable une gestion européenne.

La victoire du « non » en Irlande est perçue comme une nouvelle plus mauvaise pour la présidence française que pour l’Europe elle-même. Les sondés relativisent l’importance d’un processus institutionnel qu’ils comprennent mal. Voilà sans doute pourquoi quatre Français sur dix se disent prêts à abandonner le traité de Lisbonne, dont la moitié des sympathisants socialistes. Un petit 14 % souhaite que l’on fasse revoter les Irlandais. De cette « image brouillée », révélatrice du « vent de pessimisme levé par le vote irlandais », Jérôme de Sainte-Marie tire la conclusion qu’un « discours redonnant un sens clair » à la construction européenne s’impose d’urgence « à l’orée de la présidence française ».

Joseph LIMAGNE.

Sondage BVA, réalisé pour www.touteleurope.fr, Orange et Ouest-France, du 18 au 24 juin, auprès d’un échantillon de 996 personnes réprésentatives de la population de 18 ans et plus.

http://www.ouest-france.fr/Sondage-...

Je sais bien que ça ne plaît pas à tout le monde sur ce site, mais il faut peut-être prendre Jean-Michel Aphatie au sérieux : il y a quelques jours, sur son blog, Jean-Michel Aphatie écrivait une chronique intitulée « Europe, une idée morte ».

Qu’on le veuille ou non, qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore : en France, l’idée européenne est morte.

Messages

  • Il faudrait voir les questions exactes posées.

    Les sondeurs, et pire encore les demandeurs de ceux-ci, souhaitent souvent que soit entretenue l’ambigüité entre le désir des populations en Europe, des désirs hérités du passé après les effroyables guerres du XXeme siècle , des désirs hérités de combats sociaux importants, d’une Europe sociale et humaine, avec ce qu’est l’UE comme machine ultra-libérale.

    Les populations ne sont pas anti-européennes, peut-être même qu’une forme de l’UE leur serait acceptable..... Par contre le concret des traités européens, dés qu’elles en ont connaissance dans un débat loyal, suscite leur réprobation.

    Le petit jeu malsain de la nomenclatura bourgeoise, ses médias et ses sondages qui jouent sur l’ensemble du spectre de cette ambigüité, mélangeant UE avec Europe, Union avec appareil de l’UE rend difficile l’interprétation des sondages.

    La question :

    Existe-t-il en Europe, une population qui voterai OUI sur le TCE ou le mini-traité -TCE-bis, après un débat loyal et éclairé ?

  • Vus les résultats de ce sondage et la réalité de la situation, si nous ne sommes pas capables de faire une campagne commune et unitaire pour les européennes, c’est que nous sommes des buses géantes...

    Partons de là pour inverser la spirale de nos défaites communes et remonter ensemble la pente.

    XM

    www.coordcuals34.fr

    www.cualdemeze.fr

    • a mon avis XM

      je pense que ces élections européennes vont faire un veritable bide , un taux d’abstention reccord

      çe sondage prouve justement que les français n’y croient pas a cette europe , ils n’en veulent pas ,

      alors faire une campagne commune sur ce thème ok mais pour autre chose

      je serais plus pour une campagne de "l’abstention"

      aprés le passage de l’autre bouffon à talonnette à la presidence de l’ue son propre pays bat tous les reccord d’abstention ,

      ça c’est une sacrée claque poitique , national et international, et qui te colle jusqu a la fin

      ça redonne une bonne peche et a mon avis ça peut lancer un mouvement .

      pour redonner au gens cette envie de lutte il faut a mon avis gagner une "bataille" politique

      l’autre tete de paf prend dans la gueule un échec historique vu et commenter dans le monde entier ( et vu aussi que MC bling bling a un sorte d’éguo a garder pour analyse), ça déja il va pas aimer et il va devenir dinguo

      alors si on rajoute a ça une veritable union du peuple , ce mec saute

      naxos

    • Tout à fait d’accord. Nous devrions organiser une grève des urnes pour les élections européennes afin de dire à ces ploutocrates que nous ne sommes pas dupes de leurs misérables magouilles.

      Qu’ils assument pleinement ce qu’ils sont : des anti-démocrates. Quant à nous cessons de cautionner leur mascarade. Qu’ils se retrouvent donc face à des urnes vides. C’est la seule chose qui leur fait peur.

      Laurence

  • Ce qui n’est pas souligné dans ce commentaire de sondage, c’est que les français de droite comme de gauche veulent très majoritairement qu’on abandonne le Traité de Lisbonne.

    Les résultats chiffrés détaillés en tableaux ne sont pas donnés dans l’analyse BVA. Faut-il avoir confiance ?

    L’analyste BVA dit que l’image de l’UE est "brouillée", ce qui veut dire qu’on a mal compris l’UE. On retombe dans l’antienne "il manque de la pédagogie pour éclairer/expliquer l’UE"...

    Les français qui déclarent souhaiter en majorité que les politiques de l’emploi et autres restent traitées par l’Etat français sont conscients du problème. Mais ils semblent ignorer que les directives de l’UE, comme celle de Bolkenstein et autres plus récentes déterminent le traitement de l’emploi, de la santé, de l’éduction, etc.,

    En fait, l’UE nous a dépossédé depuis longtemps de la gestion nationale de nos ambitions, de nos objectifs, de nos leviers fondamentaux pour lutter contre une mondialisation qui détruit nos vies, nos acquis, nos droits et nos espérances.

    Cela transparaît dans le rejet des français d’un traitement européen de nos politiques centrales, mais ca n’est pas souligné dans l’"analyse" de ce sondage, qui serait pondéré que ça ne m’étonnerait pas.

    C’est en tous cas un petit signe pour Sarko ; les oeufs sont fragiles et énervés, le sondage ne peut que laisser apparaître au moins celà. Le locataire de l’Elysée devrait faire attention, s’il se propose de continuer sans tenir compte du vote de nos amis irlandais, et de renforcer l’UE dans sa politique ultra-libérale, sans parler des "coups d’éclats" qu’il veut sûrement tenter par compulsion personnelle...

    Soleil Sombre