Sarko face à la double attaque française et pékinoise (zaz)

Avertissement :

Comme le lecteur le sait déjà, la mention "zaz" accompagnant nos textes indique une manière d’écrire délibérément décalée, qui ambitionne par un éclairage oblique à plus de perspicacité dans l’analyse politique.

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Les Chinois d’aujourd’hui ont l’air beaucoup moins entraînés sur le yin et le yang qu’ils ne l’étaient dans le passé. Ils viennent de "mettre" un coup direct inattendu à la diplomatie française, à sa presse, et à son peuple généreux (NB : Peuple généreux est une tautologie bien sûr quand on parle des Français).

En annonçant sa venue à Pékin pour l’ouverture des JO, Sarko, prend tout le monde salement sur le dos. Les Français, normal ! qui le traitent de traître, mais les Chinois aussi qui le traitent de salaud en englobant dans la fournée exactement tous les hexagonaux.

Oh là, mais vous déconnez là vous les Chinese c’est pas nous c’est vous les vrais salauds

– Et pourquoi et pourquoi ? dites-nous ? qu’on serait des salauds ?

Quand on voit les Chinese à ce point indignés, alors qu’au départ c’est nous légitimement qui le sommes, il nous faut impérativement entreprendre une analyse rigoureuse  : Car il y a un gros dilemme sans aucun doute, un malentendu qui porte sur les mots ou sur un idéogramme, or vous savez comme c’est difficile les idéogrammes. Ce qui est en cause exactement, disons-le, c’est la démocratie.

La démocratie est scrupuleusement définie à la deuxième ligne (article 2) de notre Constitution comme le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Là déjà tu leur dis ça aux bridés, ils ont immédiatement la bouche qui rigole. Ils savent que c’est largement faux pour les trois occurrences c’est à dire pour le « du », pour le « par » et pour le « pour ». Dès la troisième ligne, chez nous, le texte sacré de la deuxième est démenti de jure, de facto, dans la rue, en bas et en haut, y a pas photo.

C’est parce qu’il y a ce vice, mais très général (en fait universel), que les spécialistes te fournissent des compléments sur la notion. La démocratie définie, large, à l’américaine, c’est l’élection, l’Etat de droit, la liberté d’entreprendre. Cette formule se comprend et convient a presque tout de monde si t’y mets dans la foulée aussi la liberté de consommer. Les Français pour leur part rajoutent en sus les droits de l’homme. Donc les Chinois puisqu’on parle d’eux, c’est toute la difficulté sur le sujet avec eux, retranchent il est vrai les droits de l’homme, et pourquoi ? pour mettre en premier le droit de manger, de s’habiller, de se loger ; Quelle idée bon dieu mais quelle idée ! Evidemment pour les Français c’est très curieux !

Les Français ne réussissent pas tellement, admettons-le, dans la répartition du pouvoir politique, du pouvoir économique, dans celui d’influence, dans celui des medias, des arts, de la danse, et de la littérature, mais ils se rattrapent bien sur celui des droits de l’homme. Là on peut pas dire, on est au top. Les Chinois, malgré leur masse numérique, sont assez franchement légers !

Ils liquident les condamnés d’une bastos dans la nuque, ils enferment les journalistes longtemps dans le noir, ils emmerdent le Tibet. Ils disent qu’ils sont parfaitement cosy chez eux, qu’ils ne nous ont rien demandé. On sait tous bien que c’est pas vrai, que les Chinois sont malheureux et veulent pas l’avouer, qu’ils rendent même malheureux les autres.

– Ils nous répondent d’aller nous faire foutre, ils nous susurrent des épithètes fort sévères.

Il y a donc là un truc fondamental entre nous.

On ne l’avait pas assez considéré sans doute, les 60 millions de Français ont peut-être à un moment humilié (pour la bonne cause) 1 milliard 300 millions de Chinois, ce qui était quand même beaucoup même si dans ces choses il faut savoir ne pas compter.

Donc, disent les Chinese, vous invitez le Dalaï chez vous en août, couic on vous coupe aussi sec tous nos mirifiques contrats !

Tu vois ça s’ils sont gonflés ! C’est qu’ils seraient bien capables de le faire !

Un simple oukase de cette nature est en outre de nature à amputer pour 20 ou 30 ans les relations diplomatiques. L’ambassadeur normalement devrait être illico rappelé. Eh bien, ça leur fait pas du tout peur. Mince alors !

On va voir la gymnastique acrobatique de Sarko ! Qu’il sauve ou perde les contrats, vu l’ambiance collective, a priori on jurerait qu’il joue perdant-perdant.

Le seul point d’accord entre les deux peuples est le suivant : Les Français ne veulent pas, mais pas du tout, des jeux de Pékin, les Chinois ne veulent pas, mais pas du tout, des Français. 88% de leurs internautes s’y opposent, paraît-il, avec une grande énergie, aviez-vous repéré ça ?

Conclusion

Pour une fois que les peuples sont d’accord, l’avancée de la démocratie est claire. Chacun reste chez soi : eux, font progresser peinardement leurs droits de l’homme, nous on fait progresser très rapidement notre pouvoir du peuple. Eux mettent partout le droit au pouvoir, nous on met partout nos hommes politiques à la porte.

Et puis, après, nous le peuple, qu’est-ce qu’on fait ?

Ben, faut être juste ! Comme disait autrefois le baladin, s’il y a lieu on se sanctionne à notre tour et on se fiche nous-même quelque temps à la porte.

Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l’Ocséna vous saluent bien !

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)
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