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Dans l’apparente folie française (zaz)

Publie le mardi 15 juillet 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Sous-titre : Vers un abrégé ocséniste de théorie politique

Avertissement :

Comme le lecteur le sait déjà, la mention "zaz" accompagnant nos textes indique une manière d’écrire délibérément décalée, qui ambitionne par un éclairage oblique à plus de perspicacité dans l’analyse politique.

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1. Agitation naturelle d’abord parmi les péquins que nous sommes

La folie collective, il ne suffit pas d’en affirmer l’idée, il faut bien sûr l’analyser. Et puis d’abord on n’est peut-être pas si fous que ça nous tous sur le principe, la libre expression est un droit naturel, il est normal en démocratie qu’on diverge entre nous et que ça ait souvent alentour l’air d’un singulier bordel.

Il faut se dire qu’au fond tout ce qui est réel doit avoir une explication rationnelle, on l’a appris avec Hegel.

Bon ! Nous vivons, je crois, primo -qu’elles soient virtuelles ou réelles- dans des contradictions et des anomalies étranges quand même ! Tout le monde se plaint de Sarko, tiens ! pour commencer ! ce qui est évidemment la moindre des choses, mais je ne vois personne se mettre à soi-même des coups de pieds aux fesses. En France visiblement personne ne se déclare responsable de sa venue, directement ou indirectement. La faute ce sont les autres ! Pour s’en sortir, tout le monde a mis ça sur le compte des vieux. Le PS ne l’a pas mis sur son compte, Ségo ne l’a pas mis sur le sien, et la gauche de la gauche (Sarko nazi !) ne l’a pas mis sur son influence propre. Ok ! bien sûr ! faut pas déconner, la société n’est pas un irénisme et on n’est pas masos spontanément, faudrait pour ça avoir été traumatisé enfant.

Donc si on se met d’accord, là sur les premières bribes de la démonstration, ce qui se fait rapidement, cette fichue histoire sarkozienne vient de la contradiction éternelle entre l’oligarchie et la démocratie. Les riches l’ont emporté ! Les riches et les puissants l’emportent fréquemment contre les péquins, quoique ceux-ci soient plus nombreux.

2. L’oligarchie l’emporte toujours sur la démocratie, ça énerve à la fin

L’oligarchie en fait l’a toujours sans doute emporté. Même à la fameuse révolution française. D’ailleurs à l’automne 2007, la grande presse de référence t’a expliqué que le peuple soviétique n’avait pas même, lui aussi, gagné la glorieuse révolution d’octobre. Que c’était un mythe, un pur bobard complet.

2.1 Comment les riches de l’oligarchie l’emportent-ils ?

Alors, comment les riches l’emportent-ils ? La légende est qu’ils l’emportent par leur méchanceté. Pas du tout ! Les riches l’emportent de nombreuses manières subtiles qui doivent plus à la dentelle qu’à l’usage des armes à feu. Ils ont les journaux, bien que les journaux soient morts-vivants maintenant, ils ont des revues, un poil cul, côté photos. Les riches ont les rubriques des arts, de la culture, ils ont le théâtre, l’opéra , les salles de concert. Ils ont les radios branchées qui te mettent de la musique 24h sur 24 et te « meublent » le cerveau ! ils ont enfin et surtout la mode et les petites culottes.

C’est à cause des petites culottes principalement que la révolution est à présent totalement archaïque. On ne peut pas parler d’égorger ou se faire égorger à la Bastille quand on est en string, en roller, en iPod..

Un autre point à souligner dans la contradiction : c’est la contradiction des énergies aussi.

On trouvera de nombreux thèmes teigneux pour s’enchaîner à des grilles, se faire tabasser, écorcher, mais plus du tout les retraites et le chômage, on a tous sur ce point étudié à l’école la science économique.

2.2 Mais y a pas que les riches bien sûr dans l’oligarchie qui l’emporte, y a aussi les puissants du gouvernement, de la politique, y a enfin les nombreux moins puissants qui tiennent un bout de gras petit mais quand même intéressant

Dans l’étymologie, l’oligarchie c’est comme on sait le petit nombre, mais l’oligarchie est hiérarchie et les happy few sont tout de même belle légion. Dans ces conditions, l’essentiel structurel est la limitation de l’accès du peuple au pouvoir du peuple, à l’action du peuple et aux retombées pour le peuple, on y arrive bien.

L’oligarchie sait ce qui convient. Le peuple est donc globalement tantôt content, tantôt très hésitant, infirme par inaction et vain mentalement. Il se rattrape comme il peut dans des dérivatifs. A lui, les petites culottes, les films, le tri sélectif des ordures ménagères, le sauvetage hyper engagé de la planète.

Comme il a du cœur, qu’il est éthique, le peuple sent que c’est à lui d’œuvrer pour des causes a priori très bonnes : le Tibet, la Chine, les indiens zoé de la forêt… Le peuple, ça lui plaît et on se souvient qu’il y a longtemps la croisade des enfants avait très bien marché. Bien sûr certains veulent la rupture violente encore avec le capital dès demain, ce sont cependant des utopistes excessifs.

L’oligarchie des riches et des puissants est, il faut le dire, par formation, par vocation, par classe naturelle éminemment très séduisante, leurs femmes sont belles et ont de longues jambes. Le peuple ne sait donc pas toujours exactement là-dessus où il en est. Il hésite, il a des bravos et des contestations. C’est le pénible bougeant peut-être avec le peuple.

En tout cas si le peuple est incertain dans son comportement avec l’oligarchie des riches, il s’est fait une opinion radicale sur l’oligarchie politique : tous des pourris. On ne citera pas de sigles, mais ça s’applique à tous les partis. Dans les incertitudes du pays c’est bien là le seul point vraiment acquis, stable et légitime.

Donc t’as des clivages à cause de ça, horizontaux et verticaux, dans la société en général et dans le peuple en particulier.

3. La grande coupure

La grande coupure majeure est donc entre les politiques et le peuple. Cette coupure est permanente. C’est pas la réforme actuelle de la Constitution qui va la réparer. Redonner du pouvoir au parlement qu’il dit Sarkozy. Allons bon !

Tu sais, je me rappelle, voici quelques années, il y en avait parmi nous qui priaient même, en réunion, pour que le Concorde tombe un jour sur le Palais Bourbon ! Ça a failli, il est tombé ailleurs. N’empêche ils ont retiré le Concorde.

Pourquoi crois-tu que les députés ne prennent déjà jamais un car ? la descente de Vizille elle est conçue pour eux. Ils n’y vont plus depuis René Coty.

Cette grande coupure qui existe si fort fait que nous le peuple, par principe, on leur dit non à tout ce qu’ils nous demandent : le TCE, Lisbonne, etc, tout ce que tu peux imaginer ! S’ils nous le demandaient on garderait Poivre d’Arvor rien que pour les embêter, peut-être même de Carolis (tu te rends compte !). En conséquence bien sûr ils ne nous demandent plus rien.

La France est une démocratie dispensée des citoyens : on va vendre l’idée à l’Irlande. Sur d’autres thèmes pas gênants évidemment ils nous fayotent abondamment ? En même temps qu’on est coupés, on se ressemble étonnamment.

Ce phénomène d’isomorphisme est très curieux : Un Peuple agité, un président qui l’est autant !

4. Conclusion provisoire : Le sens supérieur pour la France des histoires de crapaud

Bon mais on va arrêter pour aujourd’hui cette première intervention dans le cycle prévu de nos conversations. On verra la fois prochaine les problèmes suivants : 1° l’isomorphisme qu’on évoquait supra entre le chef et les péquins 2° Et comment l’agitation collective de haut en bas conduit la France en fait dans une grande guerre de position.

Si on trouve encore du loisir on abordera enfin la théorie, certes contestée mais importante, du roi comme victime sacrificielle expiatoire, en deux mots bouc émissaire. Pourquoi dans les contes de fées le prince charmant est-il toujours changé pendant en temps certain en un vilain crapaud ? Vous ne vous l’êtes jamais bien demandé.

Sarko a été prince charmant ou presque, ça ne lui a pas duré longtemps. A cause d’un sort mauvais il est pour le moins devenu Shrek (Ou l’âne, mais l’âne est sympathique on nous le reprochera). S’il faut trouver un terrain de conciliation entre les parties, on dira que Sarko est devenu Garfield tant à cause de sa frime que de ses gaffes successives.

Sur ce sujet bien délicat on espère vous retrouver bientôt.

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Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l’Ocséna vous saluent bien !

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)
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