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Oui a la liberté d’information : solidarité avec l’USTKE

Publie le vendredi 25 juillet 2008 par Open-Publishing

Le responsable de la cellule communication de l’USTKE a été une nouvelle fois convoqué à la caserne de Nouméa pour complément d’information à la demande du juge Friand, lundi 7 juillet.

Il avait déjà été convoqué pour un interrogatoire durant plus de 2h ,mercredi 2 juillet, pour répondre à des questions dans le cadre d’une commission rogatoire du juge Friand qui souhaitait obtenir des informations. Les questions, posées par les gendarmes du SRI, tournaient principalement sur l’organisation et les responsabilités autour de le communication de l’USTKE et plus particulièrement la gestion du site internet de l’organisation.

Le Juge Friand intervient à la demande du ministère de l’intérieur qui jugent nos propos diffamatoires à l’encontre de la police nationale, dans les articles mis en ligne sur notre site les 18 et 26 janvier dernier et intitulés respectivement : "CONFLIT CARSUD : les forces de l’ordre ne règleront jamais un conflit", "Affrontements violents sans précédent à normandie" et enfin", Répression policière en Kanay".


CONFLIT CARSUD : Les forces de l’ordre ne règleront jamais un conflit du travail

Ce conflit politisé à l’extrême par quelques responsables de la Province Sud et médiatisé sans prendre en compte la version de l’USTKE, pose aujourd’hui plus que jamais la question du dialogue social, dialogue auquel pourtant tout le monde se dit attaché.

Nous n’avons cessé de rappeler qu’aucune liberté n’a été mise en cause dans ce conflit. Les bus pouvaient circuler librement, les salariés non grévistes pouvaient travailler librement et pourtant dès le début, la direction de CARSUD tout comme la Province Sud refusaient toute négociation prétextant qu’ils ne négocieraient jamais sous la pression. De quelle pression parlaient-ils donc ?

Aucune entrave chez CARSUD mais l’occupation d’un terrain provincial qui dans tout autre conflit n’aurait jamais soulevé de protestation de la part d’un patron. CARSUD c’est CARSUD, la Province c’est la Province mais CARSUD refuse toute négociation parce que nous occupons un terrain provincial. Après cela on va nous dire que ça n’a rien de politique.

Les évènements de ce jeudi 17 janvier 2008 n’ont été que le résultat de toute cette désinformation menée depuis plusieurs mois.
L’USTKE défendrait un voleur : totalement faux et le protocole d’accord signé en janvier 2007 est là pour le prouver. L’USTKE se battrait pour un seul individu, et alors, un ou mille ce n’est pas le nombre qui fait la légitimité d’une revendication mais qui plus est, c’est totalement faux car le directeur de CARSUD a procédé au licenciement des délégués et militants de l’USTKE sous des prétextes divers mais en réalité pour leur participation à la grève.

Les discours se succèdent et se ressemblent. Le responsable politique serait honnête et intelligent, l’Etat serait impartial et juste quant à l’USTKE ce sont des voyous, imbéciles. Après cela on va nous parler de respect des institutions, de dialogue social, de construction d’un pays.

Tout pour les uns et rien pour les autres, drôle de conception du rééquilibrage.

Lorsque des forces de l’ordre attaquent sans sommation et à tir tendu blessant à bout portant des militants de l’USTKE, l’agresseur serait encore l’USTKE. Lorsque plus d’une vingtaine de nos camarades se font tabasser par des flics du GIPN après leur arrestation, ce sont ces camarades qui sont violents. Il est temps d’arrêter ces façons de faire. Tout le monde devra rendre des comptes.
La journée du jeudi 17 janvier 2008 aura été une journée extraordinaire de mobilisation. Chaque militant de l’USTKE aura su faire preuve de sang froid et de détermination.

Que cette journée fasse réfléchir ceux qui continueraient à refuser toute négociation pouvant permettre de régler ce conflit du travail.
L’USTKE réaffirme solennellement ce qu’elle a déjà dit et redit depuis des mois, le conflit ne se terminera que par la signature d’un protocole d’accord.

Merci à vous tous, les camarades et responsables de l’USTKE, Bravo pour votre capacité de mobilisation que ce soit sur Nouméa, dans le Nord ou les Iles. Bon courage et toute notre solidarité aux camarades qui ont été blessés où placés en garde à vue.
Nous sommes tous avec vous.

Article rédigé par l’USTKE le vendredi 18 janvier 2008

http://www.ustke.org/syndicat/2008/...


Affrontements violents sans précédent à Normandie

Depuis le 2 novembre 2007, la section STKE est entrée en conflit avec la direction de Carsud. Motif principal de la grève des camarades de Carsud : le non-respest du protocole de fin de conflit, entre autres la réintégration d’un de nos camarades dans cette société de transport public. Il avait été licencié non pas pour vol de la caisse mais parce qu’il n’avait pas remis dans les temps sa caisse. Le syndicat a tenu à dire haut et fort que notre camarade n’est ni un voleur, ni un imbécile comme le prétendent certains politiques de la province Sud et le directeur de Carsud, Mr Michel Delaisse.

A la fin de l’année dernière, par la voix du président de l’organisation, le mouvement allait durcir en début de cette année tout d’abord pour réagir aux interventions des forces de l’ordre sur le piquet de grève installé en marge de la société et ensuite interpeller les autorités concernées pour trouver une issue à ce conflit. Ce qui fut fait dans la nuit de mercredi à jeudi durant laquelle les militants ont réinvestis le périmètre de la société Carsud.
Conséquence : l’Etat a lancé ses mobiles et son GIPN contre nos militants qui étaient aux alentours de l’entrepôt de Carsud. Dix heures d’affrontement qui ont marqué les esprits de chacun d’entre nous.

Les affrontements ont commencé dans la nuit de mercredi à jeudi aux environs de 2 heures du matin. Plus d’une centaine de policiers et de gendarmes sont intervenus aux alentours du site de Carsud. Ils se sont d’abord pris aux camarades positionnés au rond-point menant à l’entrepôt. Leur avancée a été une d’une telle ampleur que chacun des camarades a pris ses jambes à son cou afin d’éviter les tirs des grenades lacrymogènes. Certains ont été touchés par des tirs de flash-ball, d’autres ont subi des coups violents, une fois qu’ils étaient montés à l’intérieur des fourgons de police, des coups portés par les hommes de loi en uniformes contre nos adhérents ! Et que l’Etat ne vienne pas nous donner des leçons de conduite !

Au passage de leur avancée, certains policiers n’ont pas hésité à casser certaines voitures ou à dégonfler les roues des automobiles. Et après quand on nous lance des injures comme si nous étions les "voyous". Mais qui sont réellement les voyous ?

En réagissant à leurs attaques, quelques camarades ont renversé deux de leurs fourgons, les ont brûlés, et par la même occasion ils ont fait subir le même sort à la voiture de Delaisse. Quand on nous attaque, on répond de la même manière !

Nos militants se sont dispersés, à nombre égal, sur chacune des entrées menant au rond-point de Normandie. Des affrontements qui ont duré près de dix heures où à chaque moment de la nuit et ce jusqu’aux environs de midi, les habitants de Saint-Quentin, de Tina, de Yahoué ont été réveillés, surpris par les différentes explosions. Des citadins qui pour certains d’autres eux, et même parmi nos militants où c’était la première fois qu’ils voyaient de tels agissements de la part des forces de l’ordre.

Des heurts sans précédent qui ont crée la psychose dans tout le pays mais cet affrontement violent reste une forte mobilisation malgré les arrestations (soit 62 au total dont près d’une trentaine de militants vont comparaître prochainement au tribunal et dont certains d’entre eux dès mardi prochain, 13 ont fait l’objet d’une comparution immédiate. Les derniers ont été libérés aujourd’hui). Ils sont poursuivis pour participation à attroupement armé, et ou violence avec arme en réunion.

La grève générale se poursuit ce jour, vendredi 18 janvier 2008, de nombreux camarades se sont mobilisés devant les gendarmeries, les subdivisions administratives du Nord et des Iles. A la demande du hausssariat, une rencontre s’est faite dans les locaux de l’Etat à la suite des évènements de la veille. Paradoxe, ils ont demandé à rencontrer les "voyous", a fait remarqué le président de l’USTKE.
Dès le matin, près de deux cent camarades ont été informés au siège de la Vallée-du-Tir. Une dernière réunion se tiendra à 17 heures afin de faire le point sur l’évolution de la situation.
Article rédigé par l’USTKE le vendredi 18 janvier 2008

http://www.ustke.org/syndicat/2008/...


Répression policière en Kanaky (suite)

Le vendredi 25 janvier 2008, les adhérents de l’USTKE se sont rendus massivement au commissariat central de police à Nouméa afin de dénoncer la répression violente dont sont victimes les adhérents de l’organisation depuis les émeutes de jeudi dernier à Normandie (Nouméa)
Plusieurs centaines d’adhérents se sont installés dès le matin, devant des grilles d’un commissariat aux allures d’un château fort assiégé avec grilles fermées et dont les voies d’accès par la route avaient été entièrement occupées par des manifestants en colère mais disciplinés. Plusieurs interventions se sont succédées durant la matinée au micro de l’organisation installée sur la chaussée face aux tortionnaires encagoulés, dissimulés derrière les grilles et vitres teintées d’un commissariat devenu trop exigu pour eux.

Certains témoignages sont venus rappeler les conditions dans lesquelles le foyer familial avait été la proie de ces mercenaires de pâquerettes dont la seule bravoure avait été d’effrayer des enfants et des femmes. Dans la plupart des récentes interventions du GIPN (Groupe d’Intervention de la Police Nationale) puisqu’il s’agit bien de ses « valeureux guerriers » du maintien de l’ordre, il n’ont en effet trouvé que les épouses et les enfants de nos camarades qui en sont restés choqués voire traumatisés pour un grand nombre d’entre eux par ces interventions réservées habituellement aux grands criminels.

Un exemple flagrant de cette agressivité, fut celui de l’intervention de ces policiers au domicile d’un camarade dont l’épouse enceinte est arrivée juste après l’intervention pour constater les dégâts faits à son domicile. Vitres cassées, armoires fouillées meubles renversées, en quelques mots une violation de domicile en règle. Comme si cela n’était pas suffisant ces fauteurs de trouble encagoulés se sont rendus chez le père du camarade chez qui ils ont eu recours aux mêmes méthodes en présence cette fois ci des membres de la famille. Chez un autre camarade le GIPN est intervenu dans la demeure familiale sans crier gare, fusils à la main, cagoules baissées, pour surprendre, tranquillement installés chez eux, les enfants dont les parents s’étaient absentés . . . Vous avez dit « valeureux » !!

La manifestation de ce vendredi a été une occasion pour une des mamans dont le domicile avait reçu la visite de ces « tout permis » de porter plainte avec bien sûr en soutien plus d’un millier de camarades qui scandaient aux responsables des forces de l’ordre d’ouvrir les grilles pour qu’elle puisse accomplir son acte comme n’importe quel citoyen. Après plusieurs hésitations la commissaire a fini par céder à la pression populaire en acceptant que la plainte soit enregistrée à condition que la plaignante se présente seule devant les grilles. Ce qui fut fait, non sans mal tant les autres femmes qui l’accompagnaient étaient particulièrement remontées. La veille la même maman s’était vu rétorquée que sa plainte n’était pas recevable car le GIPN avait tous les droits dans notre Pays !? Mais de quels droits on parle ici ?

Celui de traumatiser des enfants et des mères sans défense ? De s’introduire dans le domicile familial, arme à la main et encagoulés et de tout mettre à sac ? Légitimer ces pratiques policières chez nos camarades, c’est criminaliser le mouvement social et cela constitue une atteinte à une liberté fondamentale qu’est le syndicalisme. Mais il est vrai que l’expansion économique et la flambée des cours du Nickel masquent bien souvent la réalité politique et sociale dans notre Pays qui aujourd’hui encore et ce malgré les accords successifs, n’en demeure pas moins une colonie de la France d’Outre mer. Une situation contre laquelle l’USTKE, le seul syndicat en Kanaky, à s’être prononcé pour le droit à l’autodétermination du Peuple Kanak et au libre exercice de sa souveraineté Nationale, s’est toujours battu depuis 1981 date de sa création. Soit 27 ans de luttes sociales et politiques qui ont fait de ce syndicat le seul rempart crédible face aux appétits de toutes sortes que font naître la conjoncture économique actuelle mais également la proximité avec les prochaines échéances électorales capitales pour notre Pays. Un statut de notre organisation qui attise les oppositions les plus farouches de la part de la droite locale majoritaire en Province Sud, relayée dans sa besogne par les services de l’Etat Français et par un mutisme ininterrompu de la part d’indépendantistes institutionnalisés.

Depuis l’attaque du piquet de grève de Carsud, la répression policière en Kanaky s’est accentuée et la chasse aux syndicalistes de l’USTKE ainsi qu’à leurs familles devient quotidienne et politiquement correcte.

Pour preuve cette mobilisation générale fait suite à l’arrestation de 3 camarades le mercredi 23 janvier dernier et de 3 autres toujours dans les mêmes conditions brutales, le jeudi 24 janvier. C’est dans la foulée que jeudi soir l’assemblée générale avait décidée d’une mobilisation le lendemain devant le commissariat pour que cessent ces arrestations arbitraires d’un autre temps. Dans le cas contraire, il avait été décidé que tous les adhérents USTKE demanderaient à être jugés pour participation à la mobilisation de jeudi dernier qui avait dégénéré du fait des forces de l’ordre.

Une proposition qui fut soumise devant les grilles du commissariat par plusieurs centaines de personnes, vendredi matin et refusée par la commissaire.

Pendant la manifestation nous apprenions, que nos camarades interpellés la veille et l’avant-veille avaient subit le même sort que les 10 précédents et que leur maintien en détention provisoire dans l’attente de leur jugement le 22 février prochain, avait été prononcé par le juge. Une condamnation à un mois de prison ferme avant l’heure pour des camarades toujours présumés innocents !

Après la police c’est l’autre instrument de l’Etat colonial qui prend le relai, la justice à 2 vitesses qui criminalise le mouvement social et les militants USTKE en particulier.

La manifestation ce vendredi 25 janvier se voulait être une mise en garde à l’encontre de l’Etat Sarkosyen en Kanaky, sur les risques que faisaient encourir à la paix civile, le retour de ses pratiques policières et judiciaires d’un autre temps. De tels actes nous font rappeler les heures sombres de l’histoire de notre Pays et qu’ici nous avons appelé pudiquement « les évènements ».

Hasard du calendrier, ou tout simplement l’histoire qui se répète, les affrontements survenus à Carsud le jeudi 17 janvier dernier, sont intervenus 20 ans après ceux qui ont conduits aux évènement qui débouchèrent sur la tuerie, le 04 mai 1988, des 19 militants indépendantistes dans la grotte de Gossanah sur l’île d’Iaaï (Ouvéa) par l’armée coloniale Française.

Au moment ou le peuple Kanak mais aussi toutes celles et ceux qui l’ont rejoint dans son combat s’apprêtent à célébrer l’anniversaire de cette période tragique, un retour à l’apaisement ou alors une aggravation du climat social, relève de la responsabilité de Mr Yves Dassonville, nouveau Haut Commissaire représentant de l’Etat en Kanaky.

Pour sa part l’USTKE réitère sa volonté de voir cesser ces arrestations brutales intempestives et que des sanctions soient prises à l’encontre des policiers responsables du passage à tabac de militants syndicaux après leurs arrestations.

L’USTKE exige que toutes les poursuites judiciaires à l’encontre de nos camarades soient abandonnées et que leurs libérations interviennent dans les meilleurs délais.

Article rédigé par l’USTKE le samedi 26 janvier 2008

http://www.ustke.org/syndicat/2008/...