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Cesare Battisti : comité de soutien de Douarnenez

Publie le vendredi 28 mai 2004 par Open-Publishing

Premières réactions politiques à l’envoi du bouquin de Fred Vargas :

1 - Pierre Maille, Président du Conseil général du Finistère, apporte son
soutien :
"Je n’ai aucun état d’âme par rapport à la doctrine Mitterrand. Sans porter
de jugement sur les actes soi-disant commis, il apparaît que les Italiens
accueillis en France ont largement fait la preuve qu’ils avaient tourné le
dos à toute forme de terrorisme, les faits incriminés remontant à presque
trente ans. J’apporte donc mon soutien à ceux qui s’opposent à l’extradition
de Cesare Battisti."

2 - Des élus régionaux écrivent à Perben et au président de la 1ère chambre de la Cour d’appel de Paris :

Messieurs,

Je voudrais vous faire part de ma profonde tristesse de voir menacé gravement le maintien sur le sol français - et par delà sa liberté - de Monsieur Cesare Battisti.
Vous avez déjà dû entendre et lire maintes fois tous les arguments politiques et juridiques - par ailleurs fondés - que vous ont avancés les nombreuses personnes qui se sont émues de la possible extradition de M. Battisti. À savoir l’ancienneté (Les années 1970) et le contexte particulier (les "années de plomb") dans lesquels se sont déroulés les faits reprochés. Puis l’engagement pris par M. François Mitterrand, de ne pas extrader les activistes italiens ayant abandonné la lutte armée. Engagement respecté par tous les dirigeants de l’État français... Jusqu’à ce jour.

Sans doute n’êtes-vous pas sensibles à ces arguments. Sans doute d’autres considérations vous animent pour extrader Cesare Battisti 25 ans après les faits qui lui sont imputés, et qu’il a toujours niés.
Alors, puis-je, Messieurs, faire appel à votre conscience pour interrompre cette machine infernale ? Ce qui attend Cesare Battisti, c’est tout simplement la prison à vie. Et s’il ne la "méritait" pas ? J’en appelle également à votre bon sens et à votre raison. Quel intérêt, en effet, d’enfermer cet homme le reste de ses jours ? Sans doute, au plus profond de vous, en convenez-vous.
Aussi, je vous en conjure, ne sacrifiez pas le vie d’un homme, aujourd’hui reconnu, installé et utile à la culture comme à l’humanité, au nom d’intérêts immédiats et - bassement - conjoncturels.
D’avance, je vous remercie de répondre à ma requête, et vous prie d’agréer, Messieurs, mes sentiments respectueux.

Naïg Le Gars

Conseillère régionale,

Porte-parole du groupe UDB et Gauche alternative au Conseil régional de Bretagne,
Maire adjointe de Pluguffan

3 - Le Conseil général des Côtes d’Armor et le Conseil régional de Bretagne
devraient s’exprimer dans les prochains jours, si l’on en croit certains élus.

4 - Copie du courrier accompagnant l’envoi du livre :
Monsieur le Président du Conseil général ,
Vous trouverez ci-joint un ouvrage, rédigé par la romancière Fred Vargas, au sujet de l¹affaire Battisti, qui démonte de façon magistrale une manipulation scandaleuse de l¹Histoire et des médias. Un homme risque aujourd¹hui la prison à perpétuité. Cet homme est un ami, un auteur de romans noirs, comme moi, et il est aujourd¹hui menacé d¹extradition vers son pays d¹origine, l¹Italie.

Je me permets de vous solliciter parce que l¹affaire a pris un tournant résolument politique, lors de l¹audition de Cesare Battisti, le 12 mai dernier, devant la justice. L¹avocate générale a tenté de faire valoir le contraire : " Votre juridiction est saisie d’une demande. Elle doit faire abstraction de considérations politiques, quelle que soit l’époque où elles ont été formulées. " Elle faisait ainsi allusion à la promesse faite par le Président Mitterrand, en 1991, de ne pas extrader les militants italiens.. Hors, une précédente demande d¹extradition avait été examinée par la même cour, en 1991, et rejetée.
La défense a soutenu, par la voix de Me Irène Terrel, à quel point l¹affaire était, au contraire, politique : " Il n’y a aucun fait nouveau, si ce n’est des accords plus ou moins occultes entre deux ministres. " (en l¹occurrence entre D. Perben et le ministre italien de la Justice, membre de la Ligue du Nord). Elle a rappelé les interventions publiques de notre garde des Sceaux, dans cette affaire, " au même moment où il expliquait, dans l’affaire Juppé, qu’il n’était pas dans son rôle d’intervenir. " Puis elle a ajouté : " Déjuger vos collègues pour des raisons politiques, ce serait... je n’ose même pas le dire... Il y a séparation des pouvoirs en France. " Avant de conclure : " Je trouve indigne que l’on vous ait saisis et que l’on vous demande de dire le contraire de ce que vos collègues ont dit en 1991 (...). M. le Président, mesdames, les gouvernements passent, l’Histoire jugera. "

Il en va donc de l¹autorité de la chose jugée, un des fondements de notre République. La prise de position des présidents des Conseils généraux et des Régions revêt un caractère de la plus haute importance, avant la décision de la cour, qui sera rendue le 30 juin.

Aussi, je compte sur vous, et je vous remercie d¹avance, M. le Président, au nom de tous ceux qui se sont mobilisés dans cette affaire, pour défendre l¹État de droit.