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Bolivie : Evo insiste sur le référendum et envoie l’armée protéger les installations publiques

Publie le mercredi 3 septembre 2008 par Open-Publishing

Le gouvernement du président bolivien Evo Morales insistera pour réaliser un référendum en décembre pour faire approuver sa Constitution, malgré le fait que lundi la Cour Nationale Électorale (CNE) a repoussé ce processus, considérant sa convocation irrégulière.

Depuis Téhéran, où il se trouve en voyage officiel, Morales a critiqué la CNE, en signalant qu’elle a pris sa décision "en se subordonnant à la droite néolibérale".

"C’est nuire au processus de changement et nuire à l’administration de l’État qui recherche une égalité entre boliviens et boliviennes", a dit le mandataire à l’agence bolivienne ABI.

"Nous avons reçu avec surprise (la décision) et avons établi qu’elle n’a pas d’effets juridiques et pas d’effet inaliénable", a affirmé le ministre de la Défense Legale de l’État, Hector Arce, principal conseiller juridique du président.

"Les élections ne peuvent pas être suspendues, la Cour Nationale Électorale ne peut pas suspendre les référendums et est obligé de continuer d’administrer le procesus", a-t-il ajouté.

L’influent ministre de la présidence, Juan Ramon Quintana, a dit que le gouvernement insistera "par la voie légale et légitime pour sa réalisation".

La semaine passée, Morales a décrété les référendums pour approuver la nouvelle Carta Magna et pour décider de l’étendue maximale des propriétés privées (entre 5 000 et 10 000 hectares). De la même manière, il a décrété des élections pour les autorités régionales qui contrôleront les préfets, plusieurs d’entre eux transformés en principaux adversaires du mandataire.

Le décret du mandataire a été critiqué par les préfets adversaires de Santa Cruz, Beni, Pando, Tarija et Chuquisaca qui ont annoncé une "résistance civile" à ces référendums dans leurs territoires. Est évalué aussi la possibilité d’empêcher que le référendum ait lieu dans ces territoires qui génèrent 50 % du PIB bolivien et où vit 30 % de la population.

La Constitution que le gouvernement veut faire ratifier a été approuvée en décembre 2007 par la majorité pro-gouvernement de l’Assemblée Constituante sans la présence de l’opposition et dans des conditions considérées irrégulières par les détracteurs du gouvernement.

Ce climat de positions irréconciliables éloigne de plus en plus un dialogue possible que Morales et les préfets des cinq régions disent vouloir.

Ce mardi, les cinq préfets adversaires ont prévu de réaliser une réunion dans la nuit, à Santa Cruz, pour déterminer les pas à suivre en face du gouvernement.

Pendant ce temps, le gouvernement a ordonné la protection militaire des organismes publics et des champs pétroliers à Santa Cruz et Tarija, devant la menace de leaders civiques de prendre ces installations.

Les militaires défendaient plusieurs organismes publics à Santa Cruz, parmi ceux-ci la compagnie nationale des téléphones Entel qui a été violemment attaquée vendredi dernier par une tourbe non identifiée, après des affrontements entre pro-gouvernement et opposition, comme l’a montré la chaine privé ATB.

Dans le département de Tarija, principal réservoir de gaz naturel, les militaires surveillaient des organismes publics, comme la compagnie pétrolière étatique bolivienne YPFB, Entel, la Douane et les principaux champs pétroliers.

Pour l’analyste politique Carlos Cordero - cité par le journal El Deber - "une seule chose est sûre : si le Gouvernement ne change pas sa position et les préfets ne réorientent pas leur stratégie pour atteindre un accord dans la paix, il n’y aura pas d’autre sortie que la confrontation entre boliviens".

Pagina/12, 02 septembre 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/ultimas/subnotas/110833-34988-2008-09-02.html