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Les 4 sources essentielles du mal français (zaz}

Publie le mardi 16 septembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Avertissement :

Comme le lecteur le sait déjà, la mention "zaz" accompagnant nos textes indique une manière d’écrire délibérément décalée, qui ambitionne par un éclairage oblique à plus de perspicacité dans l’analyse politique.

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Abstract

 1. La source première, d’une importance majeure quoiqu’assez inaperçue par habitude pour le péquin moyen, est assurément la "cuistrerie" de haut niveau
 2. La seconde est que la société française est fondamentalement une société de classes qui s’applique discrètement à vous mentir en permanence sur sa réelle finalité
 3. Bien sûr, la société française est aussi dans la foulée une société où le cul a une grande importance jouissive et morale in the travail, lequel n’était pourtant pas conçu pour ça à son départ
 4. Enfin, la plaie la plus récente, la plus massivement envahissante, porte bien sûr sur la médiatisation généralisée et sur le mode particulièrement jeuniste de cette médiatisation

Il va de soi que ces quatre sources présumées négatives du mal français en sont en même temps, vues d’un autre regard, les éléments comme qui dirait les plus moteurs et qui nous foutent dans le mur de façon assurée mais sans qu’on sache très bien quand en vérité

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0. Trés douloureuse intro

La France, pour faire un point vu du ciel à la YAB (Yann Arthus-Bertrand), apparaît donc globalement aujourd’hui à tort ou à raison comme un foutoir très net, pour vous, pour nous, foutoir qui, par chance, sans doute heureusement s’aggrave (et ne pourra donc à terme que se "retourner" si on trouve comment s’y prendre, ce à quoi nous ici on veut contribuer) . On passe sur les détails concrets qui pourraient justifier dans l’immédiat la vindicte domestique spontanée anti-UMP, anti-PS, anti-Presse, anti-Paris mondain, anti-microbienne et anti-sanisettes Decaux ... Le privilège français de cette situation mauvaise est évidemment une illusion, car nous sommes tous sur une planète solidaire, les autres nous valent à peu de choses près, et nous les valons dans les mêmes conditions, qu’ils soient Anglais, Américains, Allemands (et bien que nous ne sortions positionnés qu’à la lettre F médiocrement ...)

La classe moyenne par exemple, la plus numerous, dérouille partout, la classe très supérieure, les happy few, se débrouille en tout (quoique peut-être maintenant avec des couacs imprévus !). En fait c’est déjà la crise mondiale à ce qu’on nous dit, il est possible d’ailleurs qu’on nous le dise pour d’abord nous consoler tant il est vrai qu’un mal partagé est toujours mieux supporté. La dégradation écologique généralisée qui est une nouvelle bien réelle est aussi un divertissement très pascalien qui marche franchement super : pendant que vous triez vos ordures ménagères vous lâchez les baskets à ceux qui vous dirigent dans l’éminent sacerdoce politique qui est le leur.

Les plus pessimistes, parmi nous, bien sûr, comptent beaucoup néanmoins sur la dégradation globale, voire définitive, de l’environnement qui est leur raison même de vivre. On vient d’ailleurs de râter un coup extrêmement peinard : celui du trou noir du LHC du CERN qui devait engloutir tout le bidule bleu. Bon ben loupé !

Donc essayons d’agir, ça commence par vouloir comprendre.

1. La cuistrerie de haut niveau

Contrairement à une définition commune qui doit trop au Théatre et à Molière, le cuistre n’est pas ordinairement un pédant ignorant. Les cuistres en France sont du plus haut niveau : agrégés, normaliens, énarques, polytechniciens, ce sont des gens fiables question intello. Juste un peu trop convaincus d’eux peut-être, et notamment de leur savoir. Les cuistres font tourner le monde et font tourner l’hexagonale honnerie qui nous sert de pays, ce sont des besogneux talentueux extrêmement précieux. Sans eux pas de ponts, pas de malades sauvés qui meurent après, à peine un Concorde crashé ça et là, mais c’est autorisé pour les avions en raison de la haute technologie qu’ils représentent.

La cuistrerie française est un truc très hiérarchisé, parfait (Ca commence avec les prépas. Il y a quelques années toute la France cuistre la plus estimée, chenue, coiffée de naissance, est très justement descendue dans la rue pour défendre hautement les prépas qu’elle sentait menacées.)

La première chose à comprendre dans notre société est donc comment un truc parfait peut donner un résultat très imparfait ? Pourtant c’est suivi de près tout ça de la façon la plus rigoureuse. Tu ne verras jamais, dieu merci ! une infirmière devenir médecin. Pas plus que tu n’imagines, en cours du soir, une hotesse de l’air se faire pilote (là je vais te dire, on préfère ! )

Résultat 1. La France est rationnellement parfaite mais irrationnellement elle est bloquée. On ne sait comment en sortir. Voilà !

La solution de nos dirigeants, qui sont les gens les plus sérieux qu’on imagine, est ingénieuse, il faut aller vers plus d’excellence, plus d’excellence, plus d’excellence encore. Qui ne souhaite des chirurgiens excellents, des gardiens de passages à niveau excellents ? (Tu te rends compte si les aiguilleurs du ciel étaient aussi cool qu’à la SNCF !)

2. Une société de classes

Une enquête de l’OCDE demontrait récemment que les études et les diplômes étaient le plus sûr moyen partout de progresser dans l’échelle sociale. Sauf en France évidemment.

Quel brassage, quel brassage devrait logiquement pourtant générer votre société ! tu imagines ! chais pas moi, je vais dire une connerie ! mais le rayonnement de Sciences-po, tiens ! c’est pas rien !
 Ben ouais le meilleur nageur français est gendarme de deuxième classe.

La France a trouvé ici aussi à nouveau le truc très parfait ! Si les meilleurs sont dans les grandes écoles, c’est à eux de prospérer. Ils prospèrent donc, merci. Et en plus, venant de l’excellente société, 7e, 16e, ah les adorables gens !

Résultat 2. La France est rationnellement parfaite, irrationnellement elle est ici aussi bloquée.

3. Le cul dans la société française

Le troisième non-dit en plus de la hiérarchie première et des cuistres d’extrême qualité sortis des écoles grandes et des arrondissement 7e et 16e plus petits, ce sont les nanas sorties des mêmes arrondissements. Elles ne sont pas forcément les plus-belles-belles objectivement, mais elles ont incontestablement la super-super-classe. Le cul qui va avec cette allure souveraine, possédée seulement dans les meilleures familles, est un déterminant énorme de l’industrie et du business intra-muros parisien (Ca nous gêne d’ailleurs d’appeler ça le cul alors que c’est du doigté très fin, du tact, de la french touch !). Et dans tout cela, pas de méprise populo-juridiquo-journalistique ! nul harcèlement moral, nulle contrainte, nulle inélégance, le cul est un plaisir plein et normal que l’on peut mettre dans le travail selon un libre consentement mutuel des parties ou selon la libre foucade du moment.

L’honneur, la décence, diverses autres considérations nous empêchent de vous dire tout le bien que nous pensons de tout cela pour la promotion de la femme. Mais n’allez pas commettre des erreurs, le cul très chic ne doit pas être mis entre toutes les mains, surtout si vous débarquez de votre peu lointaine banlieue... Le cul très chic, c’est comme les prépas, les Grandes écoles, ça ne s’apprend en quelque sorte pas, ça se reçoit de naissance, c’est une grâce.

3 bis. Première conclusion d’étape : république et démocratie sont des mots, dont l’incantation ne profite pas de la même façon à tout le monde

la personnalité hiérarchique de base, le vrai savoir vraiment supérieur, le cul ultra-chic-classe, constituent des fondamentaux de la société française dont l’enracinement remonte à longtemps dans le temps. Celui qui n’a pas compris ça, se fourvoit gravement et s’interdit toute pertinence.

4. The Last but not the least : La médiatisation généralisée de la société française

Tout a été dit en 20 ans, en mal et en moins bien, sur la presse en particulier et sur les medias en général incluant bien entendu la prestation télé. Seuls les "journalistes" de cette chose double et ambigue semblent en ignorer à peu près tout encore (aux heureuses exceptions près comme Serge Halimi qui a pas mal apporté au dossier). Il nous parait que la chose médiatique est partagée en deux courants dont l’un est du côté du sérieux des professions cuistres de qualité qu’on évoquait tout à l’heure, tandis que l’autre est du côté de l’entertainment et des baladins. Le cul quant à lui a naturellement pris position solidement des deux côtés.

Point positif à ce jour, la presse est désormais presque morte ; point négatif, la pritrerie télévisuelle se porte on ne peut mieux, puisqu’elle rapporte de l’argent. Notre classe politique qui était entrée il y a longtemps dans le jeu médiatique par les deux fesses de la partie, l’honorable-cuistre et la pitreuse-farce, semble au regard de chacun mieux réussir dans la farce (discrédit incontestable des politiques).

Notre propos aujourd’hui n’est pas d’aller plus loin pour savoir fondamentalement qui est vraiment paf du cérébral d’entre les politiques ou les journalistes (qui serait du type de la question humaniste : Darcos est-il vraiment hon ou en a-t-il seulement l’air contre son gré ?) Il est seulement de montrer que la médiatisation est dans tous les cas un amplificateur terrible qui n’arrange rien.

Le Monde abordait la question hier franchement à propos de la visite du "Saint-Père", observant que la presse débile en avait fait pas mal, peut-être parfois un peu trop (il faut bien vendre !). C’est quand mal un journal réputé qui écrivait dans l’emphase "Le pape rencontre les Français", mot joli certes sur le plan esthétique, mais dont il fallait se demander en vérité d’abord s’il était juste ou faux ?

De cet ordre de l’emphase sans doute malheureuse est évidement le "débat" sur la laïcité positive : je ne me suis pour ma part pas tout à fait remis de "l’attaque" d’entrée au début d’un repas alors que j’étais en retard et n’avait pas pris l’apéritif : Que penses-tu du débat intellectuel sur la laïcité positive ?

Je fus sauvé par la flingueuse-amie qui était à mon côté : Oui non, répondit-elle.

Qu’est-ce à dire ?

Oui, ca peut être un débat , non il n’est pas intellectuel.

Conclusion :

Tandis que ce qui fut autrefois la presse (ou plus exactement son mythe) s’enfonce inexorablement dans la nuit naufrageuse sur bande-son gracieusement fournie par de la télévision, le péquin français essaie de se donner ultimement des convictions. Demain sera-t-il meilleur ?

Sans vouloir te décourager, cher péquin, on croit que tu te bats contre une énormité sans espoir ni fin. Pense à Danton qui a perdu la tête pour rien et que l’ironie du sort a installé à l’Odéon.

Tout paraît bien théatre dans cette vie !

Alain Serge Clary et les Inoxydables philosophes de l’Ocséna vous saluent bien !

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... et pour la démocratie avancée
 http://ocsena.ouvaton.org

Messages

  • La baise a toujours été un acte majeur de positionnement (que cela soit considéré dans un sens ou dans l’autre). Il n’est nullement surprenant de le trouver banalement à l’oeuvre dans les choses du pouvoir politique ou économique parisien. Jules César par exemple a baisé toutes les femmes de la haute société romaine, il n’en avait aucun besoin pour son pouvoir, mais elles si !

    La baise chicoss Paris intra-muros est un acte majeur de reconnaissance et de reconduction de classe.

    • La situation politique dans notre pays, de même que la visite concomitante du Pape fournissent, si on veut bien appliquer son esprit sans préjugés, d’intéressantes voies nouvelles de réflexion : la laïcité positive était une première de ces pistes, la religion positive en est une autre.

      Si les hommes politiques (ministres, députés ...) prononçaient d’autorité des voeux de chasteté et de pauvreté, le pays deviendrait assurément une quasi bénédiction . Nous le disons franchement, la religion, oui, peut encore sauver la France !

      PS : Sinon y a la Révolution bien sûr comme roue de secours mais personne n’y croit plus. D’ailleurs concernant la Révolution proprement bolchevique, la télé te le raconte tous les jours, c’étaient uniquement des assassins.