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Le PCF dit OUI à l’EPR. Disons NON au PCF

Publie le mercredi 2 juin 2004 par Open-Publishing
3 commentaires

PCF : ainsi, nous approuvons le lancement de l’EPR...

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=7139


Peut-on mélanger impunément des concepts tels que :
"nous approuvons le lancement de l’EPR" & "spolier notre peuple"

Nous avons été spoliés depuis longtemps par l’état et son projet nucléaire.

Et puis, quelle est cette majorité dont parle Paul Daniel ?

Une majorité attachée au service public de l’énergie, quelle que soit son origine, ou une majorité qui refuse la poursuite du programme nucléaire ?

De la rue aux urnes, les politicards du PCF récupèrent et étouffent encore une fois les mouvements sociaux :

Alors, dans la rue, crions bien fort qu’un service public tel qu’EDF doit DEVENIR au service du public, et cesser d’être un instrument de l’état comme il l’a toujouts été.
Les urnes, quant à elles, demeurent plus que jamais le cercueil des illusions de ceux qui confondent etat et public (L’état est propriétaire des services publics et peut décider de les vendre comme il l’a fait pour FranceTelecom).

Alors, gaziers et électriciens, vous êtes sympas et populaires quand vous restituez le jus à ceux qui n’ont pas payé leur dernière facture, mais réfléchissez un peu à la nature de cette électricité et battez vous surtout pour une autre politique énergétique, sinon on va tous crever du nucléaire.

Messages

  • Je ne suis pas d’accord avec vous.

    Soyons clairs, deux débats se mèlent.
    Il y a d’une part la privatisation ou non d’EDF/GDF, et d’autre part la question du nucléaire, avec celle de l’EPR en particulier.

    Sur la première question, celle du statut public.
    Ce n’est pas qu’une question de "statut", de "fonctionnarisation" ou autre, c’est une question centrale de société. À défaut d’une société idéale, le mouvement ouvrier a imposé qu’au moins, à la libération, quelques secteurs clés de l’économie échappent aux propriétaires capitalistes. L’objectif était évidemment plus ambitieux, il s’agissait aussi de les transformer en entreprises progressistes, avec leurs salariés, leurs usagers. Dans l’équilibre économique parce qu’on ne peut jamais faire autrement, mais sans ponctions/spoliations des actionnaires, avec un volet social, et une vision de progrès par le développement dans toutes les zones du territoire, apporter l’électricité à une France qui était bien différente de celle d’aujourd’hui.
    Avant que tous ces secteurs retournent, en terme de propriété, aux classes capitalistes, les logiques capitalistes s’en sont de nouveau emparées. On observe la même chose avec France Télécom, La Poste, ... pour les usagers péter un coup devient payant, les salariés sont ultra-compressés, les installations ne sont plus entretenues, le tout pour "presser le jus", dans le but de la faire couler... toujours dans les mêmes poches.
    Après le pétrole, Air France, France Télécom, et tant d’autres, la SNECMA, EDF/GDF doivent passer de manière irrémédiable (sans des mobilisations immenses de reconquêtes) sous le contrôle de la classe capitaliste. Conserver l’acquis est faisable, reconquérir est très très difficile.
    Il s’agit de l’aboutissement d’un processus visant à une des plus incroyables SPOLIATIONS de notre temps.
    C’est au prix du sang que les communistes ont, par les nationalistations, porté un coup sévère au vol des travailleurs et des populations par l’exploitation des ressources naturelles et du travail, qui dans l’absolu n’ont aucun besoin des rentiers et spoliateurs. Les classes populaires, par leur engagement dans la résistance et dans les mouvements sociaux, ont inscrit dans notre constitution, dans les lois et dans les faits des droits nouveaux, droit à l’énergie dans le cas d’EDF/GDF.
    Après une entreprise de démolition larvée, longue et tenace, menée aussi bien par la droite que par le PS, il s’agit cette fois de tout raser.

    Voilà pourquoi les communistes se mobilisent, partout où ils sont, et avec tous les moyens qu’ils ont.
    Quand Daniel Paul parle de consensus majoritaire, il fait allusion au fait que, même à l’assemblée nationale, la plupart des députés UMP savent pertinemment que privatiser les services publics est une catastrophe nationale. Ent tant qu’hommes et femmes, que citoyens, certains d’entre eux sont troublés sur la question.
    En ce qui me concerne, je suis engagé pour sensibiliser la population à cette question, pour assurer une participation la plus massive possible aux manifestations de défense du service public. Et je n’ai personnellement rien à voir avec ce secteur. Je n’ai pas peur non plus d’affirmer que les élections du 13 Juin auront une importance MAJEURE dans cette bataille, comme dans celle de la Sécu. Et pour moi, franchement, il n’y a rien de plus clair, de plus authentique pour exprimer sa colère et sa détermination à défendre les interêts des classes populaires, à travers le droit à l’énergie et à la sécu, que de voter PCF, le parti fondateur de ces choses (avec Ambroise Croizat pour la sécu, ...).

    Je sais aussi qu’évidemment, les services publics ne sont plus, et n’ont jamais été, de véritables services publics.
    Effectivement, une gestion d’état de ces entreprises est à remettre en cause.
    La privatisation la remet aussi en cause.
    De là à penser que la privatisation est une alliée contre la gestion d’état des entreprises publiques, il y a un pas que vous semblez franchir allègrement, et vous faites alors, à mon avis, une erreur politique majeure.

    Je suis tout à fait disposé à remettre en cause la politique énergétique actuelle, y compris le nucléaire, je n’ai pas de lobby à défendre, je n’ai pas un centime d’interêt à y perdre.
    Mais on n’y arrivera JAMAIS face aux multinationales et à la finance internationale, la situation ne fera qu’empirer, puisque le nucléaire sera largement utilisé, les énergies alternatives ABANDONNEES pour cause de manque de rentabilité et les installations nucléaires ne seront plus entretenues correctement pour gonfler les bénéfices trimestriels présentés en bourse, avec des risques faramineux encore augmentés. Car s’il existe un immense lobby nucléaire aujourd’hui, c’est principalement du fait de la privatisations de la quasi totalité des activités qui touchent au nucléaire, qu’edf sous-traite.
    La seule manière de construire une politique énergétique alternative, décentralisée, basée sur des énergies propres, démocratique, pérequée, et en engageant une baisse de la consommation énergétique, c’est de passer par un service public dans lequel les citoyens et les salariés auraient de VRAIS POUVOIRS, par ce que certains appellent la démocratie participative, ou au moins par l’existence d’une démocratie effective.
    Tous ces objectifs sur la politique énergétique, je les partage personellement, et de nombreux communistes les partagent aussi. Au sein du PCF, le débat sur la politique énergétique existe, puisque des pronucléaires coexistent avec des plus écolos.
    Mais clairement, pour nous, la question du statut public est la première et le plus urgente des questions. Elle est de toute manière, que l’on soit pronucléaire ou pas, le préalable à l’existence d’un débat. Nous pouvons revendiquer la gestion citoyenne d’une entreprise publique, c’est objectivement tout à fait réalisable, tu peux toujours courir pour faire de même pour Total.
    Compare d’ailleurs l’état de la lutte écologiste sur la question de l’électricité et sur celle du pétrole, il y a un lien direct entre le statut public et les (maigres) possibilités ouvertes par le soutien particulier imposé à EDF envers les énergies renouvelables (la loi oblige EDF à acheter de l’énergie renouvelable même s’il y perd par rapport au prix de l’électricité produite par nucléaire - et à ce propos EDF/GDF veut cesser d’intégrer l’énergie issue des énergies renouvelables dès lors qu’il sera en situation de concurrence, et freine des quatre fers aux projets de constructions d’énergies renouvelables pour cette raison).
    Daniel Paul a donc exprimé sa position, et si le PCF devait prendre en tant que parti une position officielle, il aurait à mon avis la même.
    Cela ne signifie pas que tout le monde y pense pareil, le débat y fait rage, notamment récemment par tribune libres interposées, parues dans l’huma notamment avec celle du porte parole du réseau sortir du nucléaire.

    Enfin, deux remarques plus générales.
    D’abord, accuser le PCF de stériliser le mouvement des gaziers et électriciens est particulièrement mal venu de ta part. Si la privatisation n’est pas un problème pour toi, alors vote UMP. C’est bien beau de cracher sur l’état, mais n’oublie pas que la classe capitaliste se délecte de tes attaques, je sais bien que c’est l’état en soi que tu detestes, mais quand tu lui tapes dessus avec ton marteau, derrière toi le MEDEF guide ton geste pour que tu casses d’abord l’appropriation d’état des ressources naturelles, pour les racheter et les exploiter, pour que tu tapes bien sur l’hopital public. L’état, c’est la matraque du CRS, les balles des soldats, mais aussi la main secourable de l’infirmière.
    Et alors, je te dis franchement que moi, cet Etat là, j’EN VEUX, et j’en veux même plus.
    Le PCF refuse de faire l’hypocrite et la pute comme le PS, il ne mène pas non plus la politique du pire, comme ces quelques mouvements qui oeuvrent avec les fascistes pour provoquer une contre-révolution dans le but de préparer ensuite une vraie révolution. Non, vraiment, je ne peux pas faire ça, et je ne le veux pas.
    Je ne dirai pas non plus que le PCF n’a jamais fait la pute, pour faire passer des pillules, mais il a fallu raconter beaucoup de salades aux militants, et quand il a fait ça, il l’a payé et il le reconnait.
    Par contre, d’autres, ont passé leur temps à faire la morale ("Marx a dit prout vous avez écrit pouet"), alors que dans le même temps ils faisaient amis amis, par exemple avec Carignon (deux pages d’hommage à trostky dans le canard du Conseil Général de l’isère quand il était dirigé par carignon... toujours la politique du pire), ou alors comme Laguiller à passer sa vie à signer des accords anti-sociaux avec FO quand ce syndicat tenait le rôle actuel de la CFDT (FO qui va d’ailleurs, je le crains, rentrer intégralement dans le giron gouvernemental en signant la réforme de la sécu...).

    Deuxième remarque, vous ne pouvez pas être cohérent en refusant le démocratie et en dénigrant les urnes, et dans le même temps cracher dans la soupe en expliquant que le statut public d’edf n’a pas a être défendu parce que le statut public s’accompagne d’une gestion d’état. Il me semble que ce que vous demandez est une gestion démocratique de ces entreprises, alors il faudrait savoir.
    Le 1er Mai un anar m’a dit "le jour ou vous ferez quelque chose avec les urnes, je te paye l’apéro", je lui est répondu que le jour où ils feront quelque chose de bien sans la démocratie, c’est moi qui lui paierai l’apéro, parce que là dessus les communistes en connaissent, malheureusement, un rayon.

    Je précise enfin, après que vous m’ayez lu sans trop d’à priori, que je suis militant au PCF.

    Théo