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Quelques conseils sur le comportement face à la police avec du matériel images et film

Publie le mercredi 2 juin 2004 par Open-Publishing

de Indymedia Suisse

Quelques réflexions sur l’activisme média

Nous considérons l’acte de filmer, photographier, d’interviewer lors d’une manif ou pendant une action comme une forme d’action de même que les graffitis, mégaphones ou banderoles de tête.
Tu n’es pas extérieur-e à la manif/action, tu en fait partie. Pour cela et surtout parce que ton matériel peut leur être utile, les policiers s’intéressent à toi.
Nous avons constaté lors de manifs que les personnes munies de caméras étaient particulièrement prises pour cible par la police ou que celle-ci confisque le matériel (aussi après coup, par ex. à la maison). Ce matériel peut ensuite être utilisé par la justice comme éléments de preuve.

En tant que photographe ou cameraman/woman tu es responsable du matériel enregistré ; c’est pourquoi il faut agir en conséquence ! Tu fais partie d’une action collective.

Le mieux, c’est de réfléchir avant l’événement au cadre de publication. Des soirées d’information, réunions et soirées de solidarité sont le lieu idéal pour ce faire.
Nos formes d’action doivent être diverses et faire partie des luttes contre le G8 à Evian ! Cela va à l’encontre de l’activisme médiatique que n’importe qui se fasse un archive personnel comme « souvenir ».

Infos pratiques quant à l’activisme médiatique

Ne menez pas vos actions seul-e-s, mais en groupes formés à l’avance. De même que lors de graffitis, il faut prévoir des gens pour vous protéger des policiers.
Réfléchissez à l’avance comment vous voulez vous rendre sur les lieux de l’action et repartir ensuite.
Et réfléchissez aussi à ce que vous voulez filmer/photographier. Filmer ou photographier lors d’action est très délicat, en particulier lors d’actions illégales, car vous faites courir des risques (inconsciemment) à d’autres.
Demandez-vous leurs avis aux gens que vous filmez/photographiez ?

Anonymat

En Suisse, il existe à beaucoup d’endroits une loi interdisant de se masquer lors de manifs, l’argument « qui ne veut pas être reconnu-e n’a qu’à se masquer » est donc un peu trop facile. Il existe suffisamment de raisons pour se masquer (répression, fascistes, ...). Mais cela ne veut pas dire que ceux et celles qui ne le font pas aient forcément envie d’être filmé-e-s ou photographié-e-s en gros-plan. Pour faire passer l’ambiance et les contenus politiques d’une action ou d’une manif, il n’est pas nécessaire de montrer des visages.
Si vous voulez télécharger votre matériel sur Internet, c’est certainement une bonne idée, puisqu’il sera ainsi accessible à beaucoup de monde. Internet est un moyen de communication rapide et vous ne voudrez sûrement faire vite. Prenez en tous cas le temps de rendre anonyme les images « délicates » et les visages avant toute publication. La barre sur les yeux est particulièrement importante, car les policiers mesurent souvent la distance entre les yeux lors de la visualisation des images. Rendre anonyme fait partie intégrante du travail de montage du film. Renseignez-vous où vous pouvez recevoir un soutien technique – passez par ex. dans un centre indymedia.

Quelques conseils concrets

Comportement lorsque vous filmez/photographiez :
– changer souvent la bande / la carte à mémoire (le mieux est d’enregistrer les différentes actions sur différentes bandes/cartes à mémoire).
– organiser des personnes pour le transports du matériel, c. à d. des personnes amenant le matériel (bandes, films, etc.) en un lieu sûr et se chargeant immédiatement de visionner le matériel et d’enlever les images délicates.
– les centres indymedia devraient en principe offrir la possibilité d’encoder les images pour les enregistrer sur ordinateur. Prenez contact avec les centres indymedia !

Comportement en cas d’arrestation :

– essayer de se protéger avec une carte de presse (théoriquement, les journalistes ne doivent pas donner leur matériel. Mais on a constaté que les policiers ne respectent pas ce droit).
– s’il apparaît clairement que les policiers veulent s’approprier de ton matériel, essaie de le détruire ou de le faire disparaître avant qu’il ne tombe entre leurs mains.
– exige une quittance pour le matériel confisqué. Il sera toujours possible que ton matériel « ait malheureusement disparu », mais tu pourras ainsi au moins prouver que les policiers t’ont effectivement pris du matériel.
– exige que tes bandes ou films soient immédiatement mis sous scellé lors de la confiscation, c. à d. au poste de police. De cette façon, ton matériel est déposé dans un récipient sous scellé. Exige là aussi une quittance et le nom du policier. Avec la mise sous scellé, le matériel ne peut être utilisé que lors de l’ouverture d’une enquête. Si une enquête est ouverte contre toi, les policiers doivent t’informer qu’ils veulent visionner ton matériel et tu peux faire recours.
– à part ça, utilise ton droit de te taire ! Tu dois seulement donner les informations suivantes : nom prénom, domicile officiel et c’est tout ! Tu as le droit de te taire, même si les policiers prétendent le contraire. S’ils veulent bavarder avec toi, ne leur répond pas, même s’il s’agit thèmes tels que filmer, photographier, etc. ... voir aussi brochure anti-répresion.
– si tu as été contrôlé-e ou arrêté-e, écris immédiatement après un témoignage. Décris-y aussi l’aspect physique de policiers auxquels tu as été confronté-e parce que ces « détails » s’oublient vite.

Pour terminer

As-tu déjà prêté attention aux caméras de surveillance dans les rues : où elles sont, qui ou quoi elles protègent ou surveillent et qui visionnera ces images ? Une caméra de surveillance ne vit pas éternellement si on y met du sien...

La fantaisie ne connaît pas de limites ! reclaim your media !