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Le marxisme est vivant !

Publie le mardi 30 septembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Le marxisme ne vit que par la lutte démocratique

Dès que la démocratie recule, le marxisme recule aussi, la pensée de Marx est caricaturée, voire dogmatisée ou totalement exclue des lieux de connaissance. Au contraire dès que la démocratie avance, que les gens du peuple participent à l’engagement politique, le marxisme avance à condition que les communistes soient d’une part au plus près des gens pour participer avec eux aux luttes pour le progrès et dans un même mouvement porteurs des idées de Marx. Non comme un catéchisme mais comme une aide théorique à la création de pratiques innovantes face aux problèmes posés.

Toute sa vie Marx a essayé de faire preuve de cette créativité. C’était un homme libre, il ne devait rien à personne, son jugement il le construisait à partir de sa propre expérience et en débat avec les autres intellectuels de son époque, en partage avec ses camarades de combat. Marx savait que les idées révolutionnaires ne naissent jamais de façon spontanée dans la tête des opprimées. Qu’elles sont un processus liées à un apprentissage social, qu’elles sont le fruit d’une expérience démocratique liée à un travail théorique permanent.

Ainsi penser la révolution, ce n’est pas inventer de toute pièce une société imaginaire comme l’avaient fait les penseurs socialistes utopistes. Penser la révolution nécessite d’examiner, d’analyser la réalité concrète de la société, de comprendre le mouvement dialectique de la lutte de classes dans ses spécificités locale, nationale et mondiale. C’est découvrir au sein même du capitalisme les potentiels de son dépassement vers un autre type de développement humain non plus fondé sur l’exploitation du travail mais sur sa libération par l’abolition du salariat, la fin du fétichisme de l’argent, la transformation de la force de travail en un bien social et non plus une marchandise privée.

Marx a entrepris un immense travail d’économie politique avec son oeuvre "Le capital". Jamais on n’avait jusque-là élever l’économie politique à une analyse aussi fine du capital et en même temps à une théorisation qui a permis à Marx de faire cette découverte fondamentale : la valeur ne provient pas de qualités intinsèques des marchandises mais elle est un rapport social de production.

Ce travail lui a permis de dégager des catégories comme celles du caractère spécifique de la force de travail du salarié qui est une marchandise créatrice de plus-value, de l’accumulation de cette plus-value dans le capital sous différentes formes, de l’écart toujours grandissant entre la part consacrée à la société et celle consacrée à cette accumulation privée qui conduit à une baisse générale du taux de profit capitaliste et à la crise du capitalisme lui-même.

Marx est révolutionnaire dans sa pensée et il l’est dans sa pratique. Il l’est non seulement parce qu’il fut un rebelle, cela n’est pas suffisant, il l’est parce qu’il a cherché et montré que pour le capitalisme comme en tout objet de connaissance il y a au delà des apparences, une réalité cachée fondamentale qui est l’essence du phénomène. Il l’est parce qu’il ne s’est pas contenté de fournir ce remarquable travail théorique mais l’a mis au service du prolétariat international dans une pratique politique conséquente notamment par le rôle qu’il a joué au sein de l’Association internationale des travailleurs.

Messages

  • Que fait Sarko quand il réunit à 5 heure du matin tous les boss de nos banques et assurances : Il reçoit les ordres de la bourgeoisie, à exécuter illico, pour sauver ses intérêts !

    En 1848 Marx écrivait, dans le Manifeste : "le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise toute entière".

    CN46400

    • Je préfère cette phrase de Marx que l’autre, un peu creuse, qui a servi à tout : "le communisme est le mouvement réel qui abolit l’état actuel."

    • EVOLUTION DU NATIONALISME QUEBECOIS ET MARXISMES
      Séparatisme, indépendantisme, souverainisme.

      Ces trois notions - séparatisme, indépendantisme, souverainisme - indique avec plus ou moins de force la volonté de la population du Québec de constituer un "vivre ensemble" séparé du Canada. Cette volonté s’est manifestée fortement au moment des processus de décolonisation d’après-guerre et surtout vers 1968 mais elle en fait est plus ancienne. Le nationalisme francophone en Amérique remonte jusqu’à 1534, année de la découverte du Québec par Jacques Cartier. On cite une date proche avec fondation en 1608 de la Ville de Québec par Samuel Champlain. Une colonie française s’installe dans le Canada-Est.

      Quel Marx ?

      Avant la décennie 1960, dans le Québec francophone, la pensée de Marx et des auteurs marxistes n’est pas absente de l’enseignement universitaire mais elle sert essentiellement de repoussoir à la doctrine sociale de l’Église. Le marxisme ne fait pas partie des théories agréées par l’autorité catholique ; il est condamné parce qu’il est athée et fondé sur les postulats philosophiques du matérialisme. Il prône en plus la lutte des classes et la révolution prolétarienne dans le but d’instaurer le communisme. Nicole LAURIN
      Le marxisme est venu féconder le mouvement nationaliste québécois vers 1963 - 68. Jean-Marc Piotte compare les vues de Serge Mallet et d’André Gorz sur les rapports entre réforme et révolution (Piotte, 1965a). Pierre Maheu aborde le thème de la justice de classe en s’appuyant sur une conception marxiste du droit dont les notions proviennent de deux articles, l’un de Nicos Poulantzas et l’autre de Jean-Marie Vincent (Maheu, 1965). De son côté, Piotte a découvert le Traité d’économie marxiste du trotskiste Ernest Mandel dont la lecture, affirme-t-il, lui permet de comprendre Marx (Piotte, 1965b). Il n’a jamais lu Le Capital, jugé trop difficile, mais il insiste néanmoins sur le fait que sa « vision du monde » prend sa source désormais dans le « marxisme-léninisme » (Piotte, 1965b, p. 109). André Pollender s’appuie sur l’économiste marxiste français Henri Denis dans un article sur la planification en URSS (Pollender, 1965). Les théories économiques de Marx, telles qu’appliquées en URSS, sont exposées par Georges Kostakeff dans « Marxisme et créditisme » (Kostakeff, 1966). Chamberland se réfère lui explicitement à l’ouvrage de Louis Althusser, Pour Marx.

      Première décantation

      Le thème « Aliénation et dépossession » devient fort après 1967, au détriment du langage de la colonisation et de la décolonisation qui s’éclipse. Formé à l’anthropologie culturelle, Marcel Rioux s’est intéressé au marxisme et au socialisme dans les années 1940, lors d’un séjour à Paris. Dans son Essai de sociologie critique, en 1978, il affirme privilégier un marxisme culturel qui serait distinct du marxisme économique (Rioux, 1978). Cette version humaniste du marxisme se rapprocherait de la pensée d’Ernst Bloch et de l’école de Francfort.

      Nationalisme et socialisme :

      Jean-Guy Loranger essaie lui de clarifier ce qu’il considère comme ses positions nationalistes par rapport aux positions socialistes de Van Schendel (Loranger, 1969). Loranger veut « justifier les fondements de la nation québécoise sur les plans culturel, social, économique et politique » de même que « les possibilités de la réalisation socialiste de la nation québécoise » (Loranger, 1969, p. 43).

      Charles Gagnon présente sa problématique de la question nationale, dans « Classes et conscience de classes au Québec », qu’il a écrit en 1966, au cours de son emprisonnement (Gagnon C., 1969). Il critique férocement les artisans de la défunte revue Parti pris, qu’il considère comme un groupe petit-bourgeois qui mettait sur le même pied socialisme et nationalisme. Or, le nationalisme, selon Gagnon, est l’idéologie des bourgeois. Néanmoins, la conscience de classe des travailleurs a une dimension nationale. Ils aspirent à la libération nationale et socialiste car les deux sont indissociables.

      Critiques entre marxistes

      Michel Pichette établit, à partir de plusieurs citations de Marx, que « le syndicat se trouve lui-même inséré dans la structure des rapports de production capitalistes » (Pichette, 1969, p. 14). D’où il conclut que le syndicalisme « allie les travailleurs au système établi » et « retarde... l’émergence de la conscience révolutionnaire » (Pichette, 1969, p. 18).

      Gilles Dostaler et Luc Racine signent « Contre Marcuse. Essai sur la pensée idéologique dans les sociétés industrielles », une brillante critique du caractère idéaliste et inopérant, selon les auteurs, de l’analyse marcusienne de la société capitaliste (Dostaler et Racine, 1969). « Marcuse ne retient de Marx, écrivent-ils, que les aspects secondaires et dépassés, par Marx lui-même, de sa pensée » (Dostaler et Racine, 1969, p. 45), c’est-à-dire les aspects hégéliens, idéalistes, bref non scientifiques. Les concepts et les hypothèses de Marcuse sont donc récusés en tant qu’ils s’opposent à une approche scientifique.

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      Genèse de la sociologie marxiste au Québec | Érudit | Sociologie et sociétés v37 n2 2005, p. 183-207 |
      http://www.erudit.org/revue/socsoc/2005/v37/n2/012917ar.html