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Appel des enragé-e-s du 21 Octobre 2008 -Montpellier

Publie le lundi 27 octobre 2008 par Open-Publishing

Appel des enragé-e-s du 21 Octobre 2008 —Montpellier --- UniversiTé Paul Valery

Suite à la dissolution arbitraire et honteuse de l’AG du mardi 21 octobre par la pseudo-contestation instituée (syndicats de tous poils, orga et leurs complices non encartés), en bonne entente avec l’administration de l’université capitaliste, nous avons refusé l’étouffement du débat malgré l’intimidation physique et violente de prof, administrateur, syndiqués et autres étudiants, « mobilisés » ou non (allant jusqu’au lancer de chaise pour l’arrière garde sportive !). En effet le « manque » de temps, arme suprême des réformistes capitalistes (précision malheureusement nécessaire compte tenu du vide théorique activement répandu par la classe dominante par une idéologie du vide) a été encore une fois prétexte à écourter les babillages syndicaux dès lors que s’est profilée l’ébauche, le risque d’une critique radicale.

Cette critique en l’occurrence invitait, et invite par ce tract, à prendre en compte la totalité complexe et contradictoire du capitalisme mondial, qui loin d’être un méchant « casseur des services publiques », est une logique, un rapport de production, un mode d’organisation des rapports entre les personnes qui sacrifie toujours plus sur l’autel du Dieu Profit nos désirs de jouir pleinement de la vie. Ainsi ce tract participe à la réalisation de cette critique puisque nous l’écrivons, aujourd’hui le 21 octobre dans l’amphi C que nous occupons et d’où nous appelons à la lutte, après avoir résisté et mis en déroute le cours prévu par l’université capitaliste, alors que les syndicats de tous poils ont déserté le front et fui dans leur comité d’organisation, cercueil de leur défaite programmée...

Les services publics, résultants des défaites révolutionnaires au cours des luttes de classes, que certains chiens de gardes « bien intentionnés » ont le réflexe de défendre et de présenter comme des acquis (Pour qui ? Dans quelle mesure ? Ils oublient de le préciser), ne sont que des résultats et des outils du capitalisme mondial (division du travail, maintient de la division de la société en classes, logique des examens, des concours, des diplômes,...) et de sa recherche mortifère du profit (nanotechnologie, nucléaire, biométrie, agro-alimentaire, industrie pharmaceutique,...). C’est d’ailleurs pour cette raison et à ces conditions qu’ils sont financés ; les miettes accordées en « supplément » ne sont là que pour garantir l’illusion d’une recherche « indépendante ». L’indignation hypocrite déversée par les structures syndicales collaborationnistes et corporatistes (restituant ainsi la sainte division du travail, pilier du capitalisme), ne trompe que les étudiants décervelés par l’institution universitaire, qui, encore une fois, accomplit très bien sa tâche idéologique et justifie par là même, les subventions versées.

* Nous, les enragés de l’AG du 21 octobre :

>savons qu’aucune « riposte commune » n’est possible sur le mot d’ordre de défense du service public et d’aucun mot d’ordre se substituant à l’analyse critique radicale révolutionnaire,

>analysons l’opposition supposée entre le public et le privé, comme la conséquence de la contradiction du capitalisme mondial. Ainsi aux nationalisations capitalistes des institutions déficitaires en temps de crises (banques américaines) font échos les privatisations et la modernisation capitalistes des institutions pas assez efficaces, pas assez rentables (projet campus) ou de celles pouvant dégager des bénéfices (SNCF, EDF, GDF,...). L’opposition public/privé n’est dans ce sens qu’une simple question de gestion du capitalisme,

>savons que cette opposition superficielle est le reflet des défaites de la lutte révolutionnaire des classes opprimées, entérinées par les bourreaux des mouvements révolutionnaires qui se cachent sous le masque sémantique de « partenaires sociaux ». Dans ce sens elle constitue une mystification idéologique détournant les regards des contradictions réelles où doit se porter la critique radicale,

>nous engageons dans une lutte sans merci contre le temps rentable capitaliste, pour un temps à la recherche de ses désirs et de leurs satisfactions. Cette lutte ne pouvant elle-même vivre ailleurs que dans cette dernière conception du temps,

>nous révoltons contre toute répression du désir du savoir et du savoir du désir (minutage du temps de parole, limitation de la durée de l’AG par l’Administration, dénigrement de l’approche théorique radicale) étant elle même une conséquence de la répression sexuelle au sens large (répression au sein de la famille, des institutions pédagogiques, sportives, médico-psychiatriques,...) ayant pour but la soumission généralisée. La jouissance n’étant plus à considérer comme une fin hypothétique à atteindre plus ou moins partiellement, mais vécue comme réalisation de chaque instant et réalisée en tant que seuls instants vivants.

>de façon pratique, appelons à l’occupation de l’université et tout autre lieu possible et imaginable à commencer par son propre corps-jouissance, étant entendu que ces occupations doivent êtres comprises elles mêmes comme une lutte théorico-pratique révolutionnaire. La critique par les armes ne peut faire l’économie des armes de la critiques.

Ceci implique la nécessité et l’urgence de la mise au point d’une théorie et d’une stratégie révolutionnaire redéfinissant, dans un cadre analytique radical, ses intérêts, ses désirs, ses objectifs, ses tactiques, ainsi que son organisation pratique, c’est à dire sa praxis.

Achevons sans aucun remord ces « services publiques » ainsi que le capitalisme qui les fait vivre à sa guise et faisons rejaillir de leurs entrailles nos désirs mutilés.

Nous appelons à la lutte pour une vie radicalement passionnante, où l’organisation des rapports de productions ne sera que l’instrument soumis à la jouissance individuelle et collective. La révolution n’est pas seulement un mot, elle est un espoir qui jaillit dans la lutte de réappropriation de sa vie dans sa totalité.

Prochaine AG, Mardi 28 Octobre Amphi C 12H-------------

n’ayons aucune pitié envers ce monde capitaliste qui nous impose au quotidien un suicide collectif organisé pour quelques points du CAC 40 en plus... C’est seulement sur sa dépouille que l’on connaîtra l’ivresse véritable ! Il n’y a plus une seconde à perdre et que notre main ne tremble pas, car le mouvement qui lui tranchera la gorge retentira à nos oreilles comme la première note de la plus belle symphonie d’un violoniste virtuose...

Université Paul Valéry Montpellier, le 21 octobre 2008