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Vive les grévistes EDF !

Publie le jeudi 10 juin 2004 par Open-Publishing
6 commentaires

Sarkozy-Chirac veulent, contre une majorité des français, contre une
majorité écrasante des salariés d’Edf-Gdf brader l’entreprise la plus
performante de France

Par aveuglement sectaire idéologique, sans aucun fondement
économique, ils veulent privatiser Edf... Ou plutôt, ils disent
seulement "ouvrir le capital" mais on sait qu’ils mentent comme ils
ont menti auparavant pour France Télécom, pour Air France, pour les
retraites et comme ils mentent aujourd’hui chaque jour pour la Sécu...

Nous appelons tous les français, tous les salariés à soutenir le
combat des salariés d’Edf car c’est leur combat commun, leur intérêt
commun, car il s’agit de protéger leurs service public, car il s’agit
de refuser le bradage du bien public, car, sinon, ils vont augmenter
tous les tarifs et ce sera une catastrophe économique comme en
Californie ou comme en G-B...

Nous avons la meilleure entreprise d’électricité du monde, tout comme
nous avons la meilleure santé du monde, défendons-les !

Quand les personnels sont hardis et combatifs, ils les calomnient !
Quand il y avait plus de 2,5 millions de salariés en même temps dans
la rue, quatre fois en 2003, ils feignaient de ne pas du tout les
entendre... Raffarin a même dit, "ce n’est pas la rue qui gouverne !"

Alors le 28 mars, 50,7 % des Français, une majorité sans précédent
historique, un raz-de-marée s’est prononcé contre eux, a voté à
gauche, plus que d’habitude et plus que jamais, et a confirmé ce qui
existait dans la rue...

Samedi il y a eu 270 000 manifestants samedi 6 juin 2004 pour
défendre la Sécu, ils disent : "c’est moins que lors des retraites,
alors on ne les écoute pas".

Mais ce n’est que la première manif parce que les syndicats ne sont
pas encore au top de la mobilisation... Attention, ça va venir...

Et il le faudra car Douste-Blazy ministre anesthésiste, veut
privatiser la Sécu, il le fait par touche, par mensonge, par annonces
calculées, (cf le livre "Sos sécu", ed Le Bord de l’eau, mai 2004 par
Jean-Jacques Chavigné, Gérard Berthiot, Gérard Filoche)

Vive ce que font les salariés d’Edf ! Vive leurs grèves, vivent leurs
coupures de courant ! Elles gênent ? Tant mieux !
Expliquons, soutenons-les, renversons la propaganstaffel des
rédactions en chef des médias qui essaient de minorer l’action
courageuse des salariés d’Edf !

Les salariés d’Edf ont tout légitimité pour couper toute
l’électricité de ce pays, qu’ils produisent, qu’ils font vivre,
qu’ils défendent dans l’intérêt de tous, contre le clan minoritaire
égoïste, destructeur des sarkozystes-chiraquiens aux ordres du Medef
et des ultra-libéraux...

Messages

  • L’entreprise la plus performante de France, c’est une blague, non ?

    parce que j’ai travaillé pour EDF, et je peux vous dire que j’ai jamais travaillé aussi peu !!!

    • Personnellement, j’ai travaillé plusieurs mois à la direction informatique de GDF : gens sympas, mais alors fallait pas dépasser les horaires hein ? Genre quand l’heure c’est l’heure, on arrête tout et on se barre, on plante le travail en cours et basta !

      Une "entreprise performante" ? Ah ah ah !!!

      Par contre, autant les GDF foutaient pas grand-chose et discutaient beaucoup, autant le petit prestataire privé que j’étais était exploité jusqu’à la moëlle, avec le petit chef sur mon dos toute la journée pour rentabiliser au maximum ma présence. L’enfer.

      Mais ils sont humains et défendent les acquis sociaux des autres diront certains !

      C’est c’la oui !!!!

    • Ce n’ est pas l’ entreprise ou l’ on travaille le plus, c’ est l’ entreprise la plus performante, ce qui n’ est pas pareil. Pas de blague, vous savez lire ... !

    • Ben tu vois, tu dis que tu travaillais peu, mais l’entreprise est la plus performante. Comme quoi, quand on a du personnel bien formé, ce n’est pas la peine de faire 50 h / semaine. J’espère que tu as pu profiter de ton temps libre !

      Mais quand il faut mettre un coup de collier, les salariés sont là, service public. Souviens toi des dégâts causés par la tempête. Combien d’heures ont fait les réparateurs de lignes et les autres ?

  • L’entreprise la plus peformante, ça sort d’ou ? sur quels critères ? Pas en productivité en tous cas. C’est tellement gros !

    Il faut dire la vérité que peu de gens contestent à l’intérieur de l’entreprise : effectifs pléthoriques, initiative des "jeunes" qui veulent faire bouger l’entreprise tuée dans l’oeuf par les anciens, rigidité des mentalités, hyper-syndicalisation etc...

    Moi, je n’ai rien contre EDF ou ses employés. simplement je persiste : Entreprise la plus performante de France, ca fait marrer. Allons, un peu de sérieux !

  • Pourquoi il faut ouvrir le capital d’EDF

    Pour l’économiste Elie Cohen, EDF devra accélérer sa mutation pour résister à la concurrence européenne. Le groupe public devra donc poursuivre sa fort coûteuse expansion internationale et accepter une privatisation partielle pour trouver les moyens de ses ambitions

    Le Nouvel Observateur. – EDF a présenté la semaine dernière des résultats en baisse de près de 30%. Au moment où l’ouverture du capital est en débat, cela tombe mal !
    Elie Cohen. – Cela aurait pu être pire ! Cette dégradation résulte d’abord de la politique énergétique décidée par le gouvernement : la place croissante accordée aux énergies renouvelables, telles que l’énergie éolienne, extrêmement coûteuse, ont lourdement pesé sur les comptes. Il y a ensuite le coût du développement international, qui a grevé la rentabilité. Il y a enfin les premiers effets de la concurrence.

    N. O. – Mais cette course à l’international est-elle bien raisonnable ?

    E. Cohen. – Elle est même vitale. Après neuf ans de débats, l’Europe a fait le choix de la libéralisation graduelle du marché de l’électricité. En 2004, 65% du marché sera ouvert à la concurrence. EDF, qui pressentait ces évolutions depuis longtemps, a compris la nécessité de se développer à l’étranger, ne serait-ce que pour offrir un avenir à son personnel ! Si le groupe public perd la moitié de son marché national, sans se développer à l’extérieur, comme la croissance de la consommation d’électricité est faible, ce sont les deux tiers de ses effectifs qu’il lui faudra supprimer ou placer chez ses concurrents !

    N. O. – Mais ces acquisitions ont pesé très lourd sur les comptes… EDF ne risque-t-il pas d’être victime du syndrome France Télécom ?

    E. Cohen. La stratégie d’EDF à l’international n’est pas limpide. Mais on est loin des folies de France Télécom. Il n’y a pas de bulle électrique, comme il pouvait y avoir une bulle télécoms. De plus, lorsqu’un nouvel entrant s’attaque à un marché, il surpaie toujours un peu son acquisition. Jusqu’ici EDF a mis beaucoup d’argent pour acquérir des participations minoritaires. Il faut passer la vitesse supérieure et prendre le contrôle opérationnel et capitalistique des entreprises partiellement contrôlées en Allemagne, Italie, Espagne…

    N. O. – François Roussely a parlé de besoins de l’ordre de 18 milliards d’euros dans les années à venir. Qui va payer ?

    E. Cohen. – Pour l’instant, l’entreprise a dépensé beaucoup de cash. L’Etat actionnaire n’apportera pas plus d’argent demain pour financer l’international qu’il n’en a apporté hier pour financer le programme électro-nucléaire. EDF aura donc besoin de capitaux frais pour financer sa croissance et son redéploiement : voilà pourquoi il faudra ouvrir le capital… C’est mécanique. Pas politique !

    N. O. – Les agents d’EDF sont-ils prêts à accepter cette évolution ?

    E. Cohen. – La poussée de SUD aux dernières élections est un épiphénomène. Les politiques vivent avec le fantasme de la France plongée dans le noir. En vérité, les agents d’EDF sont prêts, d’autant que personne ne parle de remettre en question leur statut ni leurs conditions de travail. Au total, la réforme d’EDF s’est étalée sur quinze ans, et la condition des salariés s’est améliorée. L’évolution millimétrique du statut à coûts croissants, c’est peut-être ça, le modèle français !

    N. O. – L’Etat doit-il céder le contrôle d’EDF ?

    E. Cohen. – Je ne le pense pas. L’Etat doit maintenir une présence pérenne dans une activité aussi sensible que le nucléaire. Il y a d’ailleurs un consensus politique sur cette question, avec simplement des différences de degré et de modalité. Les uns pensent que l’Etat doit simplement mettre une partie du capital en Bourse. D’autres préféreraient faire entrer les collectivités locales et les salariés dans le capital avant de s’adresser à la Bourse pour lever des fonds. Si la gauche gagne les élections, on peut lui faire confiance pour ménager les symboles, et faire les adaptations nécessaires au nom de la défense du service public. Mais il y a urgence. Il faudra être en ordre de bataille pour 2004 !

    N. O. – Justement, EDF est-il prêt ?

    E. Cohen. – EDF reste la meilleure entreprise électrique européenne. Certes, le groupe n’est pas géré comme une entreprise qui compte ses sous… Un gestionnaire scrupuleux pourrait traquer les sureffectifs, les structures redondantes, les avantages indus. Mais il y a un prix à la réforme, et EDF est riche. Sa chance, c’est encore une fois le nucléaire. Avec l’allongement de dix ans de la durée de vie des centrales, plus le temps passe, plus la marge dégagée par un parc électrique amorti sera importante…

    N. O. – Mais le choix du nucléaire est de plus en plus contesté…

    E. Cohen. – Il faudra à terme diminuer la part du nucléaire. Mais cela aura un prix. Entre l’énergie éolienne et le nucléaire amorti, le rapport en termes de coûts est de 1 à 10 ! Le président d’EDF a réclamé une hausse des tarifs de 5%, qui lui a pour l’instant été refusée par Matignon. Mais il ne faut pas se raconter d’histoires : plus on fait de place à l’éolien et plus la facture du consommateur s’alourdira. Au total, penser qu’on va remplacer le nucléaire par les éoliennes n’est pas sérieux. Le nucléaire est là, il est rentable et il nous permet de tenir les objectifs du protocole de Kyoto, car il ne rejette pas de gaz carbonique comme le charbon ou le pétrole. Bref, le nucléaire offre aujourd’hui un double dividende économique et écologique, et je ne vois guère d’alternative crédible à l’horizon.

    Propos recueillis par NATACHA TATU
    Semaine du jeudi 4 avril 2002 - n°1952 - Economie
    http://www.nouvelobs.com/articles/p1952/a14324.html