CHINE FIN DU MYTHE DU DECOUPLAGE

Des employés de l’usine de jouets Kaida Toy entourent un véhicule de police saccagé, à Dongguan, le 25 novembre 2008

de William FOREMAN

Tout a commencé par une dispute sur les salaires, dans cette fabrique de jouets du sud de la Chine, mais l’incident a vite tourné à l’émeute quand des ouvriers licenciés, aidés par des chômeurs, ont retourné une voiture de police, saccagé l’usine et démoli les ordinateurs des bureaux.

Cette nouvelle manifestation qui secoue la machine à exporter chinoise continuait, mercredi 26 novembre 2008, dans l’usine géante, qui produit des jouets de la marque Nerf pour la société américaine Hasbro. La volatilité sociale vient rappeler l’urgence pour la Chine de relancer une économie affaiblie par la conjoncture internationale.

"Quand les temps sont difficiles au plan économique, un petit incident peut prendre de l’ampleur" notait un cadre du parti communiste, Guo Chenming, chargé de contrôler la situation à l’extérieur de la fabrique.

Les ouvriers ont commencé à perdre patience, mercredi 26 novembre, quand le propriétaire hongkongais de l’usine, Kader Holding, a annoncé qu’il allait licencier 216 travailleurs migrants sur les 6500 personnes employées par l’usine. Quelque 80 ouvriers de longue date ont estimé qu’ils étaient trompés sur leur prime de départ, et ont mobilisé 500 personnes, principalement des amis et des chômeurs, d’après Guo Chenming. Les travailleurs ont affronté les gardes de sécurité, retourné le véhicule de police, brisé les phares des motos de la police, et forcé le passage pour entrer dans l’usine, toujours selon Guo Chenming.

La compagnie ajoute qu’ils ont détruits dix ordinateurs. Le récit a été confirmé par quelque 200 ouvriers sans travail qui tournaient pacifiquement autour l’usine, un bâtiment de quatre étages au toit de tuiles couvert de suie. "Les gestionnaires de la compagnie et les autorités locales regardent les ouvriers de haut" a estimé un ouvrier licencié, Qiao, craignant pour sa prime de départ s’il critiquait la société. D’après lui, c’est la police qui a déclenché les incidents. "Les ouvriers se sont mis en colère, parce que la police a commencé à les frapper" a raconté ce migrant âgé de 30 ans venu chercher du travail ici depuis la province du Sichuan, dévastée, en mai 2008, par un puissant séisme.

Les ouvriers licenciés ont cassé des équipements de leur une usine de jouets, à Dongguan, le 25 novembre 2008

Le représentant du parti communiste a une autre version. Selon lui, les 80 ouvriers licenciés n’ont pas touché beaucoup parce qu’ils travaillaient mal. Le directeur de la compagnie Kader, Ivan Ting, affirme, quand à lui, que les travailleurs ont reçu plus que ce qui est légal, sans préciser combien. Les ouvriers travaillant à la chaîne touchent 770 yuans par mois dans cette usine (86,77 euros), et les heures supplémentaires sont rares maintenant que les commandes de Noël sont passées.

William FOREMAN

http://www.interet-general.info/article.php3?id_article=11714

Panique en Chine
vendredi 28 novembre 2008

C’est Mish, qui, accroché à son pronostic ultra-bear et déflationiste, grattant toutes les mauvaises nouvelles signifiantes de la blogosphère, nous compile ces quelques récentes bloombergeries chinoises peu brillantes.

Source : [Mish’s economic analysis : Panic In China Over Jobs, Economy, Cotton]

Bloomberg nous apprend qu’à présent les fermetures d’usine provoquent des émeutes en Chine (photo).

La réaction du gouvernement : interdire les licenciements dans deux provinces entières. C’est de la méthode coué et ça va juste soulager un peu les autorités...

Au même moment, Bloomberg annonce que la Chine annule l’importation de 20,000 tonnes métriques de cotton. Juste un pour cent de sa consommation annuelle, mais une tendance à suivre.

Paniquées par les émeutes et la montée du chômage, les autorités sabrent dans les taux d’intérêt et craignent par-dessus tout... la déflation.

Quelle idée ! Ces chinois ont décidément trop d’imagination.

Et sombre nouvelle pour ceux qui, comme moi, avaient gobé la théorie du découplage selon laquelle les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) vont sortir indemnes de la faillite financière de l’occident.

Un point de vue intéressant sur le découplage :

[MoneyWeek : Théorie du découplage : vieux et endetté contre jeune et dynamique]

http://lacrisepourlesnuls.blogspot.com/2008/11/panique-en-chine.html