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"PARDONNEZ-NOUS" (video)

Publie le samedi 29 novembre 2008 par Open-Publishing
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Jérusalem-Est : Mohamed Kamal Al Kurd n’a pas survécu à l’expulsion de sa maison

de Luisa Morgantini, (Refondation communiste) Co-fondatrice du Mouvement "Femmes en noir contre la guerre", Italie et vice-présidente du Parlement Européen

Mohammed Kamal Al Kurd vient de mourir. il n’a pas survécu à l’expulsion de sa maison de Jérusalem-Est. Voici le texte de la lettre envoyée hier à tous les membres du Parlement Européen par Luisa Morgantini, Vice-présidente du Parlement Européen.

Chers Tous

Vous vous souvenez bien sûr que jeudi dernier, en séance plénière, nous avons passé une résolution d’urgence concernant l’expulsion de la famille Al Kurd de la maison qu’ils avaient achetée à Jérusalem-Est et dans laquelle ils vivaient depuis 1956. Un groupe de colons extrémistes proclamaient qu’ils étaient propriétaires de cette maison et de 26 autres maisons du quartier, sur la foi de titres de propriété ottomans datant de 1886, dont l’authenticité est douteuse et que contestent aussi les Etats-Unis. Le projet de ces associations juives est de construire des centaines d’unités de logements pour remplacer les maisons palestiniennes.

Mohammed Kamal Al Kurd le mari de Umm Kamal n’a pas survécu ; oui, il était déjà malade, mais son expulsion, et la destruction par la police israélienne de la tente qui l’hébergeait depuis son expulsion de sa demeure, lui a été insupportable. Il est mort à l’hôpital.

Ne pouvant assister à ses funérailles, j’ai demandé à un ami de lui apporter des fleurs de ma part. Les fleurs sont maintenant sur sa tombe, avec ces mots : "PARDONNEZ-NOUS".

Sincèrement

Luisa Morgantini

(traduit par Carole SANDREL)


Luisa Morgantini à l’Union Européenne : Suspendre l’accord d’association économique avec Israël face à la politique de transfert qui s’accélère

Publié le 18-11-2008

Luisa Morgantini, vice-présidente du Parlement Européen, s’élève dans un communiqué contre la multiplication des démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est et des centaines d’expulsions des familles qui y vivent, indiquant qu’Israël "tue ainsi la paix".

COMMUNIQUE DE LUISA MORGANTINI

Bruxelles 12 novembre 2008

3La police israélienne a récemment expulsé de sa maison la famille Al-Kurd, au beau milieu de la nuit, dans le quartier Sheikh Jarrah à Jérsualem Est. La famille se compose de Umm Kamal, la mère, de son mari – partiellement paralysé et qui souffre d’une maladie de cœur – et de leurs cinq enfants. Déjà réfugiés en 1948, quand ils furent chassés de Jérusalem ouest, cette famille a une fois encore été dépossédée de sa maison où elle vivait depuis 1956.

Un groupe de colons extrémistes se déclare propriétaire de cette maison et de 26 autres du même quartier, sur la base d’un titre de propriété ottoman datant de 1880, mais dont l’authenticité est douteuse et que les Etats-Unis ont contesté.

Il y a une semaine, une délégation du Parlement Européen dans les Territoires palestiniens occupés - composée de députés d’horizons politiques différents, moi y compris - a rendu visite à la famille Al-Kurd chez elle : nous avons assisté à la violence et aux injures infligées à cette famille par les colons qui vivent dans la même cour. Cette maison ne lui appartient plus.

Dans le quartier Sheikh Jarrah plus de 500 Palestiniens font face quotidiennement à la menace d’expulsion de leurs maisons en raison des revendications d’associations d’extrémistes juifs qui appliquent à la population palestinienne la politique du transfert.

L’expulsion de la famille Al-Kurd fait partie de la politique coloniale israélienne qui compromet toute chance de processus de paix, jour après jour, démolition après démolition, colonie après colonie, et tout particulièrement à Jérusalem.

Dans cette ville, après bien des années de travaillisme, l’administration de droite et ultra orthodoxe, qui a permis l’extension illégale des colonies israéliennes vers la partie Est de la ville, Nir Barkat qui, lors de sa campagne électorale, avait fait de la construction de nouvelles colonies au coeur de Jérusalem-Est la première de ses priorités, a été élu maire hier.

Cette politique doit prendre fin, doit être condamnée et sanctionnée par la communauté internationale.

La situation de confusion générée par le changement de l’administration Bush remplacée par la nouvelle administration encore plus permissive d’Obama signifie que nous ne pouvons pas rester silencieux sur ces violations et toutes les autres en Cisjordanie où, à cause du siège, la situation continue à se détériorer. Hier seulement les passages ont été réouverts après six jours de bouclage, après un black out provoquant une pénurie totale de fuel et après l’état d’alerte lancé par l’UNRWA qui a dénoncé l’absolue impossibilité – en raison de ce bouclage - de distribuer l’aide alimentaire aux 750 000 Palestiniens vivant dans les camps de réfugiés. Et maintenant nous sommes vraiment effrayés à l’idée que cette trêve pourrait être définitivement brisée à cause des quatre Palestiniens tués aujourd’hui par les tirs d’avions militaires israéliens qui sont revenus lancer des missiles au-dessus de la Bande de Gaza.

Lundi dernier, la présidence de l’Union Européenne a exprimé sa profonde inquiétude devant les démolitions - par les bulldozers israéliens – de plusieurs maisons palestiniennes de Jérusalem Est. Il est grand temps que Bruxelles fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que les mesures arbitraires et unilatérales du gouvernement israélien ne détruisent pas toutes les chances du processus de paix. C’est encore plus urgent aujourd’hui que jamais et il est évident que tous les outils indispensables doivent servir - y compris la suspension de l’Accord d’association Union-Européenne/Israël – pour garantir le respect de la loi internationale."

(Traduit par Carole SANDREL)

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article3480

Source : CAPJPO-EuroPalestine

via Paz.