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Manifeste des étudiants québecois " pour un système public, libérons nous du privé"

Publie le samedi 6 décembre 2008 par Open-Publishing
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Alors que se poursuit la mondialisation, les acquis sociaux se voient liquidés partout où le capitalisme règne en maître. En Europe, dans le cadre universitaire, le processus de Bologne, sous le couvert de l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur, invite les intérêts privés à investir nos campus et les gouvernements à privatiser nos universités aux profits de ceux qui investissent. Ces mêmes attaques s’observent à l’échelle internationale, et les étudiants se mobilisent pour défendre les intérêts populaires contre les intérêts du patronat. Au Québec, dans cette optique de résistance populaire, l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (l’ASSÉ) fait campagne contre la privatisation des services sociaux .

Pour un système public, libérons-nous du privé !

Signez la pétition en allant sur le site de l’ASSE http://www.asse-solidarite.qc.ca/sp...

Nous sommes étudiantes et étudiants, nous sommes travailleurs et travailleuses, sans emploi, immigrantes et immigrants, autochtones ; nous sommes la société civile. Nous constatons que nos acquis sociaux sont en constante régression et nous en avons assez. Parce que notre éducation, notre santé, notre travail, nos droits ne sont pas monnayables !
À bas le règne du marché !

Le libéralisme économique règne à l’échelle du globe. Les entreprises multinationales et les grandes institutions financières règlent l’ordre du jour des États en fonction de leurs besoins particuliers. Les gouvernements sont la courroie de transmission de cette vision qui confond bien communs et intérêts capitalistes.

Le Québec, où le gouvernement veut imposer ses mesures néolibérales sous le couvert de la nécessité économique et de la fatalité, n’est pas épargné. Dans le secteur public, le gouvernement cède la place aux entreprises privées pour masquer le choix idéologique que sous-tendent les baisses d’impôts. Cela a pour effet de plonger dans la précarité une part croissante de la population. Il est urgent d’établir un système d’imposition juste et progressif afin de financer correctement notre bien-être collectif.

Nos droits sociaux charcutés !

L’élite politique et économique prône des valeurs destructrices : la concurrence entre les différents acteurs de la société, la rentabilité au détriment de la justice sociale, la productivité au grand dam d’un environnement sain, bref, la soumission de la vie en collectivité aux exigences du profit. Leurs intérêts nous sont présentés comme la solution à nos problèmes : arrêtons de nous faire berner ! Mobilisons-nous et réaffirmons nos positions face à cette élite de plus en plus arrogante.

Les attaques subies par le système public de santé sont un exemple flagrant du règne d’une vision qui privatise les gains pour collectiviser les pertes. La santé, l’éducation, le transport, tout y passe : le gouvernement nie ses responsabilités pour se soumettre aux lois du libre marché. On voit apparaître des programmes d’études conçus sur mesure pour des entreprises privées. Les cafétérias et autres services sont devenus la propriété de grandes corporations. Dans nos milieux de vie et de travail, les entreprises privées sont omniprésentes et nous bombardent constamment de propagande mercantiliste. Face à cette situation, nous ne pouvons que revendiquer une gestion et un financement de nos services complètement libres des diktats du privé.
Le privé c’est la précarité !

La mauvaise gestion et le sous-financement servent d’alibi au gouvernement afin d’offrir plus de pouvoir aux entreprises privées dans nos programmes sociaux. Ces entreprises, avides de profit, offrent des produits et services dont l’accessibilité et la qualité sont souvent inférieures à celles offertes par le système public, tout en offrant des conditions de travail peu enviables à leurs employé-e-s.

L’expansion du privé touche particulièrement les femmes, qui représentent les trois quarts des employé-e-s au sein des services publics. Elles se retrouvent, par conséquent, plus affectées par les coupures et par la détérioration de leurs conditions de travail, mais aussi par la diminution de l’accessibilité aux services publics. Nous ne pouvons pas laisser s’étendre les injustices sociales et les discriminations sexistes et économiques. Cette situation a assez duré !

Nocive, la logique du privé s’oppose à une conception solidaire de la société : l’individualisme est encouragé, la responsabilité se limite au « chacun-pour-soi » et le marché semble être l’unique source de valeur. Alors que les richesses s’accumulent en haut de la pyramide sociale, la population, elle, continue de s’appauvrir.

Des solidarités à construire !

Sur les campus, dans nos hôpitaux et nos autobus, les intérêts du marché sont maintenant plus influents que le pouvoir populaire. Le droit au profit est mieux défendu que le droit à des conditions matérielles et intellectuelles décentes. Les gains des mouvements sociaux du passé sont menacés, voire même complètement niés. Reprenons notre société en main ! Il est temps de réaffirmer notre désir de construire une société solidaire, juste et équitable.

Nous dénonçons les intérêts et la logique du privé dans les institutions publiques. Pour lutter contre cette ingérence du privé, nous revendiquons un investissement public massif dans les services publics, mais aussi que soit rétablie la primauté de l’être humain sur les profits. Il faut expulser l’entreprise privée des instances décisionnelles, établir un processus démocratique participatif et prendre en main notre destin collectif.

Parce que tout gain réel s’obtient par la lutte, sommons le gouvernement d’assumer ses responsabilités sociales.

En France ce manifeste est soutenu par les Fédérations SUD étudiant et FSE

Messages

  • C’est une honte !!!
    Nous sommes des étudiants. Nous avons droit à une éducation de qualité, payée par les contribuables.
    Même pour les bourses ça ne marche plus. Pour avoir une bourse, il faut prouvé qu’on est capable et avoir une moyenne élevé. C’est inacceptable.
    Les bourses devraient être distribués suivant le besoin de l’étudiant. Il est évident qu’un étudiant qui veut s’acheter la dernière Subaru à besoin de plus de moyen que celui qui veut seulement travailler pour avoir ses diplômes.

    Un étudiant qui veut augmenter son estime de lui même doit pouvoir le faire même s’il n’a pas les moyens.
    Les contribuables sont tenus de les lui donner.

    De plus, dans un système privé, un étudiant ne pourrait plus passer six ou huit ans dans une université. Ce qui est également inacceptable si cet étudiant en a besoin pour changer de branche d’études.

    Dans tout les cas, il faut que les contribuables payent pour tout cela. c’est l’avenir du Québec qui est en jeu.