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L’État ne pardonne jamais Hélène Castel, ex-d’Action directe réfugié depuis vingt ans au Mexique...

Publie le jeudi 17 juin 2004 par Open-Publishing
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L’État ne pardonne jamais Hélène Castel, ex-d’Action directe réfugié depuis vingt ans au Mexique, a été interpellée quelques jours avant la prescription de sa condamnation.

Xalapa (Mexique), 12 mai 2004. Florencia Rivera-Martin, âgée de quarante-cinq ans, est arrêtée par la police mexicaine en sortant de chez elle.

Paris, 16 mai 1984. Hélène Castel est condamnée par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité. Elle est soupçonnée d’avoir participé, le 30 mai 1980, avec six autres personnes, au hold-up d’une agence BNP, au 44 de la rue Lafayette, dans le 9e arrondissement de Paris. Un braquage attribué au groupe Action directe au cours duquel un membre du commando est tué, quatre sont arrêtés et deux disparaissent.

Nanterre, 2003. Au nouvel Office central chargé des personnes recherchées, on met de l’ordre dans les dossiers et l’on se concentre, en priorité, sur les fugitifs les plus dangereux et les affaires les plus anciennes, celles, surtout, menacées de prescription.

La police française se penche donc sur le cas d’Hélène Castel, inconnue des services de police jusqu’au 30 mai 1980. La police retrouve son père qui vit toujours à Paris et rend parfois visite à sa fille. Celle-ci est partie, en 1982, pour les États-Unis. Depuis 1983, elle vit au Mexique et donne régulièrement de ses nouvelles à sa famille. D’une vie partagée avec un peintre mexicain, elle a eu une fille, Maria, aujourd’hui âgée de dix-huit ans. Installée à Xalapa, capitale de l’État de Veracruz, elle mène une vie tranquille en s’occupant d’un salon d’esthétique. Elle envisage même de se faire construire une petite maison pour s’enraciner définitivement sur les terres olmèques.

Mais le Mexique n’est plus cette terre d’asile qu’elle a longtemps été. Les Basques qui y ont trouvé refuge le vivent dans leur chair, poursuivis et souvent extradés sans raison, qui en Espagne, qui en France. Écoutes. Un numéro de téléphone. La piste mexicaine. L’information transmise aux services compétents. Et l’intervention de l’Agence fédérale d’investigations (AFI, le FBI mexicain), quatre jours à peine avant le délai de prescription de vingt ans qui aurait permis de classer l’affaire Castel. L’État français, non plus, ne pardonne pas à ceux qui lui ont déclaré la guerre. Hélène Castel a immédiatement été emprisonnée à Mexico, au Reclusorio Sur, dans l’attente d’un jugement d’extradition vers la France où elle sera obligatoirement rejugée.

http://www.humanite.fr/journal/2004-06-15/2004-06-15-395501