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Qui sont " les dictateurs à penser " ?

Publie le mercredi 23 juin 2004 par Open-Publishing

Joseph Macé-Scaron, éditorialiste du Figaro magazine, ne se tient plus de joie. La raison de son euphorie, les Dictateurs à penser, le dernier ouvrage de Denis Jeambar, éditorialiste et président du groupe Express-Expansion. Un ouvrage dans lequel il dénonce l’émergence d’une " démocratie d’émotion ", " les faux bons sentiments, l’aveuglement des élites et de la rue, les nouveaux détenteurs autoproclamés de la morale ". Un texte où se mêlent la condamnation de " L’Appel à l’intelligence " du soutien à Cesare Battisti et l’amalgame entre le rejet de la politique irakienne de George W. Bush et l’américanophobie.

En deux colonnes, Macé-Scaron va plus loin que Denis Jeambar en 120 pages. Expliquant que " les grandes idéologies sont mortes, pas les idéologues, ces grandes têtes molles pleines de certitudes ", que " le mur de Berlin est tombé depuis quinze ans, pas les barrières dressées par tous ceux - intellectuels, journalistes, politiques, publicistes - qui surfent sur la dictature de l’émotion et continuent d’édicter le Bien et le Mal absolus ". Et de traiter " L’Appel à l’intelligence " de " pétition bourdivine qui décrétait que la France était menacée dans son essence par les phalanges noires de l’inculture " et Cesare Battisti d’" écrivain choyé " et " authentique truand qu’une justice indépendante et équilibrée a condamné ".

Car les " dictateurs à penser ", selon Joseph Macé-Scaron, sont forcément de sensibilité de gauche ou des droits-de-l’hommistes, pour reprendre une formule chère à Le Pen et Sarkozy. Comme si tenter de faire croire que les " idéologies sont mortes ", que le libéralisme est l’horizon indépassable de la pensée, n’était pas la pire des idéologies ou " des dictatures à penser ".

http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-06-21/2004-06-21-395855