Accueil > Les premiers concernés sont les premiers experts, abrogation, expertise, (...)

Les premiers concernés sont les premiers experts, abrogation, expertise, négociation

Publie le vendredi 25 juin 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

Nous nous sommes aujourd’hui rassemblés devant l’UNEDIC pendant qu’avaient lieu de nombreuses initiatives de lutte un peu partout en France à l’occasion du Conseil d’administration de cette institution. A la veille de la présentation d’une énième « loi de cohésion sociale » par le gouvernement nous exigeons que celui-ci prenne enfin en compte nos exigences.

Nous occupons le toit du siège du Medef, rue Bosquet à Paris, pour exprimer notre refus de la refondation sociale patronale.

En un an, nous avons beaucoup appris. Nous avons appris à décoder un protocole d’indemnisation chômage qui accroît terriblement les aléas auxquels nous sommes soumis pour l’obtention de droits collectifs. Nous avions clairement démontré les aspects néfastes de ce protocole Unedic du 26 juin 2003. Son application a confirmé l’analyse. Ce protocole avait bien pour but de réduire fortement le nombre d’allocataires (30 000 en un an) sans rien régler des problèmes (le prétexte d’un déficit resté stucturel) soulevés par ses partisans. Aujourd’hui, la course aux cachets et l’exclusion des plus fragiles est de règle.

Pour faire face à cette injustice criante, nous nous sommes découverts experts et avons élaboré des éléments d’une réforme soutenable à partir de nos pratiques d’emploi. Nous proposons un modèle d’indemnisation du chômage des salariés à l’emploi discontinu à rémunération variable né de la réflexion d’une vingtaine de coordinations d’intermittents et précaires. Mutualiste, interprofessionnel, il sert de base aux propositions du Comité de suivi de l’Assemblée Nationale.

Plus que jamais, nous voulons l’abrogation de ce protocole Unedic et l’ouverture de réelles négociations avec l’ensemble des concernés. L’opacité et la désinformation que l’on nous oppose conduit à exiger la réalisation d’une expertise indépendante et contradictoire des données et du fonctionnement de l’Unedic.

Le paritarisme est sclérosé. Le Medef et ses alliés régentent ce pays tandis que les syndicats représentés à l’Unedic comptent moins de 10% des salariés. Il est plus que temps de réformer cette institution. Les coordinations, les associations de chômeurs et précaires, les syndicats non confédérés, doivent y siéger. Seule l’organisation d’élections à listes ouvertes peut mettre fin au monopole sur la gestion de la protection sociale en France exercé par des « partenaires » le plus souvent parfaitement asociaux

Concernant le financement de l’Unedic nous avons des propositions à faire. Le régime d’assurance chômage a été conçu pour indemniser un chômage accidentel. Aujourd’hui, alors que le volume d’emploi a tendance à décroître et à se fractionner, un système financé par les seules cotisations salariales et patronales est nécessairement déficitaire et fait de nous de simples variables d’ajustement.

La grève des intermittents avait entamé l’an dernier le profit escompté par les commerçants et hôteliers d’Avignon. On ne sait tout simplement pas compter les emplois et activités induites générées par le travail des salariés à l’emploi discontinu mais on prétend mesurer la richesse produite et nos droits à l’aune du seul volume horaire d’emploi.

Le 15 juin, Sellières a déclaré à propos des réformes Raffarin, « Allons y vite ! Allons y fort ! ». Le Medef milite pour de nouvelles contre-réformes : « EDF ne s’inscrit pas dans la modernité en privant tel ou tel particulier, ville, entreprise ou gare d’électricité et en condamnant tout le monde à la bougie » a poursuivi l’inénarrable baron, qui a conclu son intervention en dénonçant l’augmentation du Smic et les 35 heures.

Nous sommes aux cotés de tous ceux qui luttent pour défendre les services publics, le bien commun.

Nous n’avons pas besoin de davantage de barbarie mais de nouveaux droits collectifs et de liberté. Pour tous.

Messages

  • il est facile de vouloir vivre en permanence sur le dos de ceux qui travaillent ou ont travaillés toute leur vie.

    l’orsque je travaillais si je n’étais pas content de ma situation j’allais voir ailleurs.

    les intermitents sont-ils des étres au dessus des autres ?

    pourquoi ne changent-ils pas de métier ? le courage leur manque t’il ?

    • 1) Dans le secteur du spectacle il n’y a généralement pas de CDI : en fonction des projets on embauche et encore c’est modulaire. Donc il y a des offres ponctuels sur des temps limités. Après c’est le chômage, le temps de retrouver une nouvelle embauche. D’où le nom d’intermittent. Par conséquent, pour conserver les gens qualifiés de ce secteur, un système d’entraide est nécessaire, l’industrie du spectacle en a besoin.
      2) Vous pouviez le faire à votre époque, d’autant que dans les années 1970, si je ne m’abuse vous aviez autant de de temps d’indemnisation que de temps travaillé.
      3) Vous faites partie de cette classe d’âge qui a profité grassement du plein emploi à pleine indemnisation, à cotisation de retraite à plein taux, et qui après vidé nos caisses de système de solidarité, traite les autres de branleur et d’assisté.
      J’ai vécu cette époque bénie où quittant un travail, vous en retrouviez un autre le lendemain. Les temps ont changé, la masse d’emploi aussi, et moi aussi si je n’étais pas content de ma situation, j’allais voir ailleurs. Si vous aviez des enfants ou les écoutiez vous percevriez que les temps ont changé.
      Si "il est facile de vouloir vivre en permanence sur le dos de ceux qui travaillent ou ont travaillés toute leur vie" il est encore plus facile de s’accaprer les richesses et de ne rien laisser à la classe d’âge suivante tout en leur crachant dessus.