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Arrêts SNCF à Gourdon et à Souillac : ce que dit le procès

Publie le vendredi 16 janvier 2009 par Open-Publishing

Par Nestor Romero | Ancien enseignant

Ca y est, tout le monde s’y met, de TF1 à France Info en passant par Libé et Mediapart, tout le monde... après Rue89, qui tient ses riverains informés des manifestations de Gourdon et Souillac depuis le début, depuis le 2 janvier 2008 exactement.

Alors tant mieux. Car il importe que l’on sache dans le pays que ce qui se passe dans ces deux bourgades n’est pas anodin. Ce qui se joue, au-delà des quinze arrêts hebdomadaires qui doivent être restaurés, c’est l’existence même d’un service public réellement au service de tous et pas seulement de ceux qui le ’’méritent’’.

Car n’entendez-vous pas ce que le populisme(iste) ambiant ne cesse de claironner ? Il y a ceux qui ’’méritent’’ et les autres. Les autres c’est nous qui ne méritons pas que le train s’arrête chez nous, qui avons ainsi à trimballer nos valises de Brive à Souillac, de Cahors à Gourdon dans des autocars qui, sur les routes de la Bourianne, frôlent les noyers et arrosent les cèpes de leurs rejets nauséabonds.

Au-delà d’un problème de transport, une question de société

Et tout ça pour gagner six ou sept minutes entre Paris et Toulouse ? Mais non, évidemment non !

Tout ça pour étouffer ces gares et à terme les fermer ou les refiler à la région et ne plus s’occuper que des ’’méritants’’, de ceux qui vont vite, qui n’ont pas une minute à perdre, qui travaillent, travaillent... à en perdre la raison, et l’exemple vient de haut.
Car tout est dans cette idéologie de l’agitation permanente, compulsive et spectaculaire, tout est dans ce populisme (nous reparlerons de cela un de ces jours) qui se raidit en autoritarisme par transes successives (audiovisuel, justice, école, médecine, immigration...), qui ne se conjugue qu’à la première personne, ’’moi, je’’, qui ignore le ’’nous’’, le pluriel, la pluralité, la diversité, la singularité.
De sorte qu’il importe véritablement que dans ce pays chacun sache ce que défendent les manifestants de Souillac et Gourdon. Que chacun sache qu’onze d’entre eux sont inculpés d’entrave à la circulation des trains quand ce qu’ils défendent c’est la liberté de circulation des femmes et des hommes. Que chacun sache que ce jeudi les quatre premiers ont comparu devant les juges de Cahors, risquant six mois de prison et 3 750 euros d’amende (selon France Info).

Un rassemblement de soutien devant les grilles du tribunal

Mais que chacun sache aussi, et les ’’autorités’’ particulièrement, que ces citoyens qui défendent la liberté de circulation des personnes dans ce pays ne sont pas des enfants que l’on met au coin, qu’ils en ont vu d’autres et qu’ils ne renonceront pas.
Ainsi, jeudi matin, 500 personnes étaient devant les grilles du tribunal, avant de se diriger vers la préfecture. Dans la salle du tribunal, témoignages d’élus, maires, conseillers généraux, régionaux, députés et sénateurs se sont succédés, avant le début des plaidoiries.

Et cinq cars de CRS garés derrière le tribunal sans compter les policiers, les gendarmes et tout et tout. Ça coûte combien tout ça ? Le parquet a finalement requis 500 euros d’amende pour chacun des prévenus. Le tribunal rendra son jugement le 6 février.

Mieux vaudrait alors que les autorités concernées dressent rapidement la table des négociations avant que partout en France les citoyen(nes) ne descendent sur les voies pour y défendre la liberté.

Ainsi, la raison revenue, nous pourrions à notre tour dresser une vraie table et y mettre le couvert. Nous nous chargeons du confit et des cabécous.

source : Rue89
Plus d’infos là :
http://www.rue89.com/restez-assis/2...