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Décision mercredi sur l’extradition de Cesare Battisti

Publie le mercredi 30 juin 2004 par Open-Publishing

La mobilisation autour de Cesare Battisti a repris de plus belle, alors que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris doit se prononcer mercredi sur l’extradition vers l’Italie de l’écrivain, réfugié en France depuis 1991 et condamné pour quatre crimes dans son pays d’origine.

Le 12 mai dernier, l’avocat général, Sylvie Petit-Leclair, avait requis la remise aux autorités italiennes de M. Battisti, estimant que les engagements politiques de la France ne devaient pas « ni influencer, ni fonder » les décisions de justice.
A l’approche de la décision, intellectuels, politiques et artistes se sont réunis samedi dernier au Théâtre de l’Oeuvre à Paris pour dire non à une extradition qu’ils jugent « honteuse ».

L’écrivain italien était protégé jusqu’ici par la promesse faite en 1985 par François Mitterrand de ne pas extrader vers l’Italie les activistes d’extrême gauche des « années de plomb » ayant rompu avec leur passé. Une position remise en cause l’an dernier par le gouvernement Raffarin.

Une première demande d’extradition de l’Italie avait été rejetée en mai 1991 par la chambre de l’accusation de Paris. La défense de Cesare Battisti invoque donc aujourd’hui « l’autorité de la chose jugée » pour contester la nouvelle demande déposée le 3 janvier 2003.

L’auteur de « Dernières cartouches », qui s’est évadé en 1981 d’une prison italienne, est considéré par la justice italienne comme étant l’auteur du meurtre d’un surveillant de prison le 6 juin 1978 à Milan et celui d’un boucher le 16 février 1979 à Mestre. Il aurait également participé à la préparation des assassinats d’un bijoutier milanais le 16 février 1979 et d’un policier le 19 avril 1979.

Pour ces faits, cet ancien membre du groupuscule d’extrême gauche Prolétaires armés pour le communisme a été condamné à contumace en 1990 par la cour d’assises d’appel de Milan à la réclusion criminelle à perpétuité. Décision confirmée après cassation partielle en mars 1993.

Si la chambre de l’instruction rend un avis favorable à l’extradition, Cesare Battisti pourra se pourvoir en cassation contre cette décision. Au final, il appartient au Premier ministre de signer ou non le décret d’extradition. Un recours devant le Conseil d’Etat sera également possible contre ce document. (AP)