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Puissante mobilisation à Creil

Publie le jeudi 29 janvier 2009 par Open-Publishing

Puissante mobilisation des salariés à Creil
Des salariés de tous les secteurs se sont retrouvés très nombreux lors du rassemblement à Creil ce jeudi 29 janvier. A l’appel des organisations syndicales pour cette journée de lutte interprofessionnelle, ils étaient assurément plus de 2000 à défiler. Leur nombre leur a permis de se rendre sur les principaux axes de la ville y compris sur la rocade de contournement de la ville créant ainsi un blocage important de la circulation. Au centre des revendications, la question du pouvoir d’achat , de l’emploi, le refus de la casse des services publics et de la précarité.

Pour la soirée un appel a été lancé pour se rassembler en face de l’hôpital public contre le plan du gouvernement et pour le développement du service public.

Il est incontestable que la colère est très grande, incontestable aussi que l’inquiétude sur l’avenir l’est aussi. Il s’agit d’une première riposte d’ampleur aux agressions intolérables d’un pouvoir qui livre notre pays aux intérêts exclusifs du capital. Il s’agit d’une journée qui a mobilisé beaucoup de personnes dont de nombreux élus et militants, mais aussi des jeunes et des salariés à la fois excédés par le mépris du pouvoir et angoissés quant à l’avenir. Ce n’est qu’un début, il se pose désormais la question du débouché politique des luttes. Aujourd’hui la gauche est alignée sur des positions qui tentent d’enfermer le mouvement populaire dans des combinaisons électorales et politiciennes. Cependant, au fur et à mesure que la catastrophe sociale va se révéler, il faudra que les salariés posent haut et fort la question d’un nouveau pouvoir politique.

Il n’y a rien à attendre des dirigeants d’une gauche qui a fait faillite et nous proposent les mêmes recettes qu’hier. Les habitants, les salariés doivent forger eux-mêmes leurs outils de lutte et de transformation par un travail démocratique d’auto-organisation populaire. Sarkozy et le grand patronat ne craignent en rien l’éventuelle "menace" d’une gauche électorale à partir du moment où celle-ci refuse de mettre en cause le capitalisme. Par contre ils tremblent à l’idée d’initiatives populaires qui ne seraient plus contrôlées que par les gens eux-mêmes et cela de façon démocratique, qui contesteraient l’ordre capitaliste et exigeraient que l’argent soit contrôlé par la société et non plus par les actionnaires des grands groupes et des banques.

Sans renversement de cet ordre capitaliste, il n’y aura aucune issue viable pour l’immense majorité des gens. Au contraire le laisser en place c’est le laisser instaurer le désordre social et politique avec le risque d’une reprise en main néo-fasciste par les éléments les plus rétrogrades et réactionnaires de la nomenklatura capitaliste.

C’est la raison pour laquelle le pouvoir prend des décisions de plus en plus autoritaires. Les initiatives populaires peuvent prendre des formes diverses, elles pourront permettre l’émergence de nouveaux leaders reconnus pour leur intégrité et leur compréhension stratégique de la lutte de classes. Pour cela il est nécessaire de former politiquement les nouvelles générations notamment sur les bases du marxisme et de la lutte révolutionnaire. Non pas une formation désuète dogmatique comme un catéchisme mais une formation pour la compréhension des phénomènes en cours, l’analyse de la crise capitaliste in situ et la construction de perspectives sur le terrain économique qu’il faut disputer au patronat. Former ces militants est une impérieuse nécessité pour les combats à venir. Ils seront comme des poissons dans l’eau au sein du mouvement populaire et le soutiendront pour favoriser son autonomie, ses prises d’initiatives afin de dégager le mouvement de la collaboration de classe qui est le piège essentiel.

Ce 29 janvier doit avoir des suites que les salariés doivent décider. Mais pour que le mouvement grandisse rien de tel que de dynamiser le débat politique sur l’inefficacité et la nocivité du capitalisme et l’urgence de la construction auto-gestionnaire de la nouvelle république sociale. Les mouvements révolutionnaires ne naissent pas seulement de la volonté des militants révolutionnaires mais des conditions historiques qui se présentent. Ces conditions sont en train de mûrir. Les capitalistes et leurs valets politiques l’ont bien compris, ils ont la force du pouvoir et de l’argent, mais ils ont la faiblesse du nombre ! A nous de saisir toutes les opportunités pour que la conscience de classe se transforme en actions transformatrices de masse.

Jean-Paul LEGRAND

http://creil-avenir.com