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Pour un collectif d’usagers qui se reconnaisse dans la solidarité avec les luttes des cheminots

Publie le vendredi 30 janvier 2009 par Open-Publishing

OK, la SNCF offre de médiocres services, OK, les contrôleurs mettent des amendes à ceux qui n’ont pas de quoi se payer des billets (dont le prix est exorbitant), mais… Ras le bol d’entendre des usagers influencés par la propagande bourgeoise accuser les cheminots grévistes d’être à l’origine de ces dysfonctionnements ! Notre collectif se propose de donner les arguments et le matériel pour résoudre les fausses contradictions entre cheminots et usagers.

Quelles revendications pour les usagers des TER ?

LE PROFIT EXPLIQUE LA MEDIOCRITE DU SERVICE

Vous avez le droit d’être mécontents du service rendu par la SNCF : les trains sont souvent en retard, voire ne passent pas, le trafic ferroviaire est insuffisant à certaines heures. Le prix est prohibitif si on ne paye pas une carte pour avoir une réduction sous conditions, quant aux abonnements, ils ponctionnent non négligemment les maigres budgets des travailleurs et étudiants des classes populaires. Et gare à la fraude ! Elle peut vous coûter cher et peut même vous conduire à avoir affaire à la police.

Il y a des raisons à ces dysfonctionnements : il n’y a pas assez de matériel roulant, pas assez de conducteurs, pas assez d’ouvriers de maintenance, les voies de chemin de fer sont en mauvais état. La SNCF, au fur et à mesure de sa privatisation, se soumet à la logique du profit. Or, les TER ne lui rapportent pas : elle préfère investir dans les TGV et cherche à limiter les coûts de la maintenance et du personnel. Le financement du réseau TER est à la charge de la région : estimez vous heureux de ne pas vivre dans une région pauvre. Néanmoins, ses fonds propres sont insuffisants ; elles est obligée de s’endetter pour investir ce qui la met sous la dépendance des banques. Les travailleurs, chassés des centres villes par les prix démesurés de l’immobilier, sont parfois obligés de prendre le train. Un réseau ferroviaire efficace coûte cher. Ce sont les travailleurs qui payent un médiocre service. Les cafouillages du cadencement sont le signe de la situation de pénurie du réseau TER. Et l’ouverture à la concurrence, accentuera les inégalités entre les lignes en fonction de leur rentabilité. Faire du profit amène à abandonner plus d’horaires, de gares et de lignes. Les contrôleurs, avec la privatisation, tendront à ressembler de plus en plus aux milices privées des transports en commun urbains.

NOS REVENDICATIONS :

Appeler de ses vœux la privatisation revient à vouloir la politique du pire. Les syndicalistes cheminots revendiquent l’embauche de personnel, luttent contre la sous-traitance, contre la fermeture de gares et souvent pour défendre l’ensemble des travailleurs. Que leurs conditions de travail soient meilleures n’est pas contraire à l’intérêt des usagers : au contraire, c’est une garantie de sécurité. La SNCF ne facilite pas l’information des voyageurs sur les raisons des grèves, bien au contraire ! Les intérêts des cheminots sont ceux des usagers et de l’ensemble des travailleurs. Réclamer lors des grèves le remplacement des trains par des cars, qui coûtent cher à la SNCF, ne nuit pas à la mobilisation des cheminots.

NON A LA PRIVATISATION ! Le réinvestissement financier de l’Etat dans le réseau ferroviaire inter et intra régional, qui seul garantit une cohérence et l’égalité au niveau national. Le réseau doit être redensifié : les lignes et les gares abandonnées doivent être réouvertes.

SOLIDARITE AVEC LES CHEMINOTS ! Ce réinvestissement permettra l’embauche de personnel non précaire : conducteurs, ouvriers de maintenance, guichetiers. Garder le matériel disponible en bon état limitera les difficultés au départ, comme l’embauche de personnel roulant, et l’achat de nouveau matériel permettra d’ajouter des rames les jours de pointes.

UN SERVICE EGALITAIRE ! Les tarifs de TER doivent être fonction de critère sociaux complets et non pas seulement de l’âge ou de l’appartenance à une famille nombreuse. Quant aux travailleurs, c’est à leur patrons de financer leur abonnement TER, ni à l’Etat ou à la Région.

COMMENT SE FAIRE ENTENDRE ?

Malheureusement, ces revendications ne seront satisfaites ni par l’Etat ni par la SNCF sans un changement du modèle économique de la SNCF : c’est dans la logique du capitalisme de vouloir faire du profit. Or, faire plus de profit, c’est limiter un maximum le financement du réseau TER. La logique capitaliste est donc contraire aux intérêts des usagers du TER. Les usagers du TER doivent construire au quotidien la solidarité avec les cheminots et combattre les idées fausses parmi ceux-ci et parmi les voyageurs. Ainsi, ils doivent se battre pour ne pas être considérés comme clients mais comme usagers, expliquer au contrôleurs qu’être pauvre ne devrait pas empêcher de prendre le train, porter ces revendications lors des consultations de la SNCF et sur leur lieu de travail.

La qualité du transport ferroviaire dépend des structures économiques et politiques : il doit être sous le contrôle politique du gouvernement des travailleurs, des usagers et des cheminots. Le train pourrait devenir un transport gratuit et publique, le réseau pourrait être dense dans le temps et dans l’espace. Les travailleurs pourraient n’avoir de toute façon plus à prendre le train pour aller au boulot et vivre à proximité de leur lieu de travail. Une action individuelle est insuffisante : nous devons nous organiser, nous rapprocher des organisations syndicales des cheminots pour qu’elles appuient nos mots d’ordres. Nous avons créé un collectif des usagers TER pour un réseau ferroviaire publique, égalitaire et massif, et nous vous invitons à nous rejoindre. Vous pouvez nous contacter à cette adresse mail : collectifusagerster@yahoo.fr.

COLLECTIF DES USAGERS TER POUR UN RESEAU FERROVIAIRE PUBLIQUE EGALITAIRE ET MASSIF

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