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INFORMATION - Voiture, l’état de choc !

Publie le jeudi 5 février 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Hoaxbuster :

http://www.hoaxbuster.com/hoaxliste/hoax.php?idArticle=73628

INFORMATION - Voiture, l’état de choc !

Dans le plus grand secret, "on" nous préparerait une nouvelle loi qui viserait, sous couvert de sécurité routière, à nous faire payer encore, encore.

Lorsqu’un véhicule est gravement endommagé à l’occasion d’un accident de la circulation, un expert va l’examiner et déterminer s’il est réparable. Il devra, en plus des dégâts subis par le véhicule, examiner 21 points de contrôle. Si l’un des 21 points n’est pas conforme, la carte grise sera gelée en Préfecture. Il sera donc impossible, avant remise en conformité, de remettre le véhicule en circulation ou de le vendre. Si ce véhicule est réparé, une nouvelle expertise devra avoir lieu pour vérifier les réparations.

La presse s’est fait l’écho de l’inquiétude soulevée par ce mail :

* Auto Plus a consacré un dossier à ce projet dans son numéro 1055 du 25 novembre 2008
* lefigaro.fr a publié un article en ligne

Tous sont d’accord : il y a bien un projet qui va sortir prochainement, mais les textes qui vont le mettre en oeuvre ne sont pas encore prêts et ne peuvent donc pas être diffusés.

Les réponses apportés par des experts automobiles suite à nos questions, nous laissent dans un flou relatif :
le seul point sur lequel ils semblent d’accord est que la procédure "Véhicule Endommagé" (VE) va être reportée au 15 avril 2009, en même temps que l’entrée en vigueur du nouveau "Système d’Immatriculation des Véhicules" (SIV), c’est à dire les plaques d’immatriculation aux normes européennes.
Là où les avis divergent c’est que pour certains, cette procédure VE est bien une nouveauté, alors que pour d’autres c’est quelque chose qui est prévu depuis longtemps mais dont la mise en oeuvre est retardée pour cause de report de la mise en place du nouveau SIV.

HoaxBuster.com ne reculant pas devant les recherches dans des textes plutôt arides, nous sommes allés faire un tour sur le site internet du ministère de l’intérieur et sur Légifrance, le site officiel en matière d’information législative.

Résultat des recherches :
Sur Légifrance : une loi du 12 juin 2003 (2003-495, article 20), intégrée au code de la route (articles L327-1 à L327-6) et qui prévoit la procédure VE :

Si à la suite d’un accident un véhicule est jugé par l’expert de l’assurance économiquement irréparable, il doit être cédé à la compagnie d’assurance. La compagnie d’assurance informe le propriétaire du véhicule et celui-ci a trente jours pour prendre sa décision. Si le propriétaire veut garder sa voiture et la faire réparer, il peut le faire, mais la voiture doit être ré-expertisée, aux frais du propriétaire, après réparation. Entre-temps, pour éviter que le véhicule accidenté soit remis en circulation ou vendu, la carte grise est conservée à la Préfecture.

L’article L327-5, quant à lui, prévoit que si un expert constate qu’un véhicule n’est pas conforme aux normes de sécurité, il doit en aviser le Préfet et que celui-ci interdit au propriétaire de laisser son véhicule en circulation, tant qu’une nouvelle expertise, à ses frais, n’aura pas conclu que ce véhicule a été remis en conformité.

Sur le site du ministère de l’intérieur :
plusieurs documents relatifs à la mise en oeuvre du nouveau SIV et qui laissent apparaître un lien entre les deux procédures (VE et SIV) :

* Document 1
* Document 2
* Document 3

Alors, quelles conclusions tirer de tout ça ?

En fait, cette grande nouveauté sur laquelle l’Etat est supposé vouloir garder le secret le plus absolu... est en fait une "vieillerie" qui est inscrite dans le code de la route depuis 2003. Tout le monde y a accès dans le code de la route imprimé sur papier, soit sur Internet, depuis 5 ans et demi...

Donc, y’a rien qui change, m’sieur l’agent ?

Si ! Il va y avoir un changement (reporté à priori au 15 avril 2009). Il semble que, lorsque le nouveau système d’immatriculation va être mis en place, il va s’accompagner d’un système informatique qui mettra en relation toutes les Préfectures de France et aussi tous les experts qui auront demandé à être reliés à ce réseau. L’expert qui constatera qu’un véhicule n’est pas conforme aux règles de sécurité pourra, quasi instantanément via le réseau informatique, faire enregistrer le blocage de la carte grise du véhicule.

Oui, ça va coûter de l’argent aux automobilistes : s’ils veulent remettre eux-mêmes leur voiture en état, ils devront payer la deuxième expertise (la première, en cas d’accident, étant à la charge de l’assurance), celle qui doit être faite obligatoirement pour constater que la voiture est à nouveau conforme et peut être remise en circulation. Mais encore une fois, c’est déjà dans la loi depuis 2003 !

Oui, l’expert va examiner les points de contrôles du véhicule et il peut bloquer la carte grise jusqu’à remise en conformité. Mais ça aussi c’est dans la loi depuis un bon bout de temps : ça s’appelle le contrôle technique obligatoire des véhicules !

Oui, les pouvoirs de l’expert vont être accrus : il va pouvoir faire bloquer immédiatement la carte grise d’un véhicule dangereux grâce à une liaison informatique. Aujourd’hui, s’il voulait le faire, ce serait obligatoirement par courrier postal, donc un peu plus long. En somme, les experts se mettent à l’informatique comme beaucoup de gens, d’entreprises ou d’administrations de nos jours !

Non, il n’y a rien de nouveau ou presque. On simplifie seulement un peu le travail de ceux qui doivent veiller à ce que les véhicules en circulation sur nos routes soient le plus sûrs possible !

Article par Michel - Hoaxteam


Dernières nouvelle sur autoplus

Source

Procédure véhicule endommagé : le gouvernement tient compte des remarques des automobilistes

Estimant "légitimes" les craintes exprimées par les automobilistes concernant la procédure Véhicule endommagé, la DSCR a invité l’association 40 millions d’automobilistes à participer à la rédaction des conditions d’application du texte.

La semaine dernière, l’association 40 millions d’automobilistes qui représente 320 000 adhérents a présenté à la Direction de la sécurité et de la circulation routière (DSCR) la position des automobilistes face à la procédure Véhicule Endommagé (VE).

Cette procédure qui entrera en vigueur le 15 avril, prévoit, qu’en plus de sa mission (dans le cadre d’un sinistre), l’expert automobile contrôle 21 critères de sécurité sur le véhicule. Si l’un d’eux n’est pas conforme, l’expert en informera le ministère de l’Intérieur qui adressera ensuite au propriétaire du véhicule une lettre lui notifiant la suspension du certificat d’immatriculation. L’automobiliste ne pourra donc plus circuler avec son véhicule tant qu’il n’aura pas effectué les réparations nécessaires et fait faire une seconde expertise. En outre, la Police, lors d’un contrôle routier, pourra elle aussi interdire à un automobiliste de rouler à bord de son véhicule et demander une expertise si elle l’estime dangereux.

"Cette procédure a suscité de nombreuses réactions des automobilistes qui craignent notamment des abus de la part des forces de l’ordre et redoutent de ne plus pouvoir disposer de leur véhicule", expliquait Laurent Hecquet, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, la veille de sa rencontre avec la DCSR.

Et ces craintes ont été jugées "légitimes". "La personne en charge de ce dossier à la DCSR a reconnu que le texte dans son état actuel méritait d’être clarifié et s’est montrée très ouverte au dialogue", raconte-t-il.

Vers un texte "rassurant" et univoque

Mieux, l’association a été invitée à participer à la rédaction de l’arrêté qui fixe les modalités d’application du décret (lui est déjà voté). "Le but de notre participation est qu’il en ressorte un texte clair qui ne permette pas d’interprétations différentes, qui n’ouvre droit à aucun abus (de la part des forces de l’ordre notamment) et qui rassure les automobilistes", explique M. Hécquet.

Par exemple, alors que les experts et la DSCR assurent que le contrôle des 21 points de sécurité ne sera pas systématique, le texte laisse entendre le contraire, note M. Hécquet. "Nous veillerons donc à ce que des critères amenant au contrôle de ces points soient clairement définis."

Le second point sur lequel l’association espère obtenir gain de cause est la suppression de la disposition du texte prévoyant de suspendre le certificat d’immatriculation. "La rétention du certificat d’immatriculation me semble légitime lorsque le véhicule est effectivement dangereux. Mais pourquoi le suspendre pour ceux qui ne nécessitent pas de lourdes réparations ? En plus du temps de la réparation, l’automobiliste va devoir attendre que l’administration lui rende son certificat. On risque de mettre en place une usine à gaz inutile et qui va en outre à l’encontre des textes en vigueur sur le contrôle technique (délai de deux mois pour effectuer les réparations avec l’autorisation de rouler)", souligne M. Hécquet.

Celui-ci s’interroge par ailleurs sur la nécessité d’effectuer une seconde expertise. D’une part, parce que le réparateur a la responsabilité de remettre en état le véhicule. D’autre part, parce qu’elle va entraîner un coût supplémentaire que les assurances pourraient refuser de supporter.
L’association, qui rencontrera prochainement les experts pour éclaircir certains points, a maintenant une quinzaine de jours pour rendre sa copie.
Emilie Binois

Messages

  • En effet, ça déjà été dit dans les médias, et le pire c’est que cette loi devait être applicable le 1er janvier de cette année, et repoussée à avril prochain.

    Nous allons être obligés de nous débrouiller entre nous, afin que nos véhicules pas toujours neufs, faute d’argent, ne soient pas immobilisés dans les garages.

    Mais ce procédé existe déjà, sauf que les experts n’avaient pas le droit d’imposer les réparations sur des points qui ne concernaient pas directement le choc.

    C’est donc une aggravation, une pression de plus faite aux conducteurs-salariés qui ont de moins en moins d’argent, pour changer leur voiture, et qui du jour au lendemain pourraient bien se retrouver à pingots.

    C’est vraiment pas le meilleur moyen pour nous obliger à acheter une voiture neuve. C’est pas du libéralisme, mais bien l’expression d’une dictature qui avance masquée. Plus pour longtemps.

    • En gros ça va pénaliser essentiellement ceux qui ont un accident à raison, (Ou ceux qui sont en garantie tout risques), dès lors qu’il y aura intervention d’un expert sur le véhicule en vue d’une indemnisation.

      Ca va donc inciter ceux qui "craignent" d’être pénalisés par la procédure à ne pas demander de remboursements à leurs assurances s’ils jugent que le préjudice sera supérieur au coût des réparations.

      Ceux qui sont "au tiers" et en tort, n’étant pas couverts pour leurs réparaton à leur véhicule, il n’y aura donc pas d’expertise, sauf en cas de constat de gendarmerie lors d’un accident particulièrement destructeur comportant des victimes physiques.

      Donc, qui c’est qui va encore gagner des sous sur le dos des assurés ?...

      Ben les asureurs copains des coquins à Sarko.

      Et y aura des épaves qui continueront à rouler, pendant qu’on enverra à la casse des véhicules réparables dont les propriétaires ne pourront pas investir dans les frais de réparation.

      Mieux que la "prime à la casse", ici on la fait payer au lieu de la donner.

      En plus, très "écologique" de casser pour faire consommer plus.

      Y en a qui disent que ce sont des fascistes. Même pas, c’est des rats.

      G.L.

    • Salut !
      Attention, cette "Procédure VE" ne concerne pas que les voitures ! Les motocyclettes, scooters et cyclomoteurs seront également concernés ! Elle entrera en vigueur le 15 avril 2009 si personne ne fait rien. Et c’est effectivement un projet diabolique, de surcroit très coûteux pour l’utilisateur propriétaire d’une auto ou moto. Exemple : un policier contrôle votre véhicule sur la route. Sur un simple "soupçon de dangerosité" (correspondant à 21 critères définis par le texte réglementaire), il peut enclencher la "Procédure VE". Il ordonne l’immobilisation du véhicule et le propriétaire doit transmettre à ses frais la CG à la préfecture ; il doit missionner, toujours à ses frais (150 à 200 € la visite), un expert automobile qui décidera des réparations à mener. Pendant ce temps votre véhicule est immobilisé dans un garage, d’où des frais journaliers de parking ; si réparations il y a, ils sont évidemment aux frais du propriétaire ; ensuite, contre-visite de l’expert (au même tarif) pour constat de l’absence de dangerosité. Enfin, le propriétaire doit récupérer sa CG en préfecture (beaucoup de temps perdu). Ce "super contrôle technique" est soit-disant fait pour améliorer la sécurité routière. Mais il va surtout délester les poches des usagers ! Il ne faut pas laisser passer une telle procédure, contraignante et inégalitaire. Dans ce but, la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) et 40 Millions d’Automobilistes vous invitent à manifester les 21 et 22 mars prochains dans toute la France (liste des manifs sur ffmc.asso.fr ou motomag.com). Ne baissons pas les bras !