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Comores, la tournante doit tourner, et c’est au tour de Mohéli.

Publie le vendredi 6 février 2009 par Open-Publishing
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Encore une fois, les comoriens sont appelés aux urnes. Un projet de loi sur la réforme constitutionnelle est soumis à référendum le mois prochain cette réforme constitutionnelle porterait sur la modification pure et simple de la constitution fraîchement adoptée en décembre 2001. Elle aurait comme objectif de réduire le nombre d’échéances électorales, alléger l’architecture institutionnelle de l’Etat, porter ainsi la durée du mandat présidentielle à un quinquennat non renouvelable. Vu de cet angle, nul ne semble s’opposer à ce projet. Chacun veut applaudir des deux mains, cela va de l’intérêt de la nation comorienne. En revanche, ce qui pose problème, c’est la question suivante : pourquoi maintenant ?

En effet, malgré l’intérêt que peut porter un tel projet, cette réforme si elle est adoptée aura la fâcheuse conséquence de porter encore pour cinq ans, le Président Sambi à la tête de l’état. (Cf. l’article 17 de l’avant projet de loi). Ce qui lui fera un total de 8 voire de 9ans au pouvoir, sans discontinuer, car, il a été précisé par ce même article 17 : « une proposition de calendrier sera soumise au vote de l’Assemblée de l’Union ». Cela veut dire, qu’un calendrier va être soumis à l’assemblée de l’Union soit tout de suite après l’adoption, soit au terme du mandat en cours. En d’autres termes, le Président Sambi pourra organiser sa réélection, en même temps que les Gouverneurs, immédiatement après l’adoption de la réforme constitutionnelle ou attendre la fin de son mandat en cours pour organiser sa réélection auquel cas, on va devoir supporter le Foundi jusqu’à en mai 2015.

Ensuite, conformément à la constitution que nous avons adoptée en 2001, la tournante doit tourner. Tout et chacun sait que nous traversons une période très sensible.
« Chat échaudé craint l’eau froide ». Nous devons nous abstenir de tout acte ou parole devant créer une autre crise politique. Modifier cette constitution maintenant risque d’attiser le séparatisme encore en veille dans nos esprits et détruire la fragile réconciliation que nous ne connaissons que depuis moins de un an. Rappelez vous qu’en 1997, les mohéliens avaient, eux aussi, hissé le drapeau français. N’oubliez pas non plus, que ce n’est qu’au mois de mars 2008 que nous avons, des deux mains, acclamé le Président Sambi pour avoir libéré Anjouan. Il serait inconvenant aux yeux de tous, y compris la communauté internationale, qu’à la date anniversaire, les Comores entrent à nouveau, dans une autre crise séparatiste avec l’île autonome de Mohéli. Il faut noter d’ores et déjà, que lors d’un grand rassemblement tenu ce week-end pour dénoncer « toute révision de la constitution », les hommes politiques de Mohéli, menacent de faire sécession s’ils n’obtiennent pas gain de cause. Il serait par conséquent raisonnable, au Président Sambi, d’annuler ce référendum. L’expérience sur la tournante doit passer par Mohéli.

Enfin, il convient de se demander pourquoi, encore une fois, Sambi souhaite appeler les comoriens aux urnes ce mois de mars ?

  Serait-ce pour détourner l’attention du comorien sur le référendum qui aura lieu à Mayotte sur la départementalisation de notre île sœur ?
  Cette mascarade serait-elle le fruit des termes tenus entre les Présidents Sambi et Sarkozy le 28 septembre 2007 ?
  Serait-ce pour occulter les élections législatives d’Avril 2009. Ce qui aurait comme conséquence de by-passer le parlement de l’Union et ainsi pouvoir régner sans partager ?

Ce qui mérite d’être rappelé, c’est que lors de la rencontre de septembre 2007 entre les deux présidents Sarkozy et Sambi, il a été décidé officiellement qu’ensemble ils allaient maintenir la question de Mayotte dans un cadre bilatéral et poursuivre avec détermination le dialogue approfondi relancé entre les deux pays. Mais qu’avons-nous vu venir ? La naissance du GTHN, poudre aux yeux que nous a lancée Yves Jégo, Secrétaire d’Etat français à l’Outre mer. Sambi serait-il le complice de la France sur le projet de la départementalisation de Mayotte ?
Comme disait un de nos illustres et anciens Présidents le Guide de la Révolution, Ali Soilih, « l’histoire est le seul juge », j’espère que nous n’aurons pas à poursuivre le Président Sambi pour haute trahison.

Shah

Messages

  • INSULTER LES COMORIENNES ET LES COMORIENS C’EST SOUS ESTIME, REFUSER, IGNORER ET DÉSHONORER LES MOHELIENNES ET LES MOHELIENS CAR ILS SONT EN TOUT CAS COMORIENS.

    RESPECTER-LES, MONSIEUR SAMBI ET VOTRE GOUVERNEMENT.
    NE POUSSER PAS UNE PARTIE DE LA POPULATION COMORIENNE A LA SCISSION.
    NE COMMET PAS L’IRRÉPARABLE ! DEPUIS LA NUIT D’ÉTANG MOHELI N’A JAMAIS EU UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, JE RÊVE ENFIN, QU’AUJOURD’HUI COMME LE TOUR LUI REVIENT, LA LOI L’INDIQUE, CETTE FORCE, CETTE IDÉE TOTALITAIRE, MESQUIN EST SANS COURAGE MÉRITE D’ÊTRE ENTERRE.

    LA RESPONSABILITÉ, MONSIEUR LE PRÉSIDENT EST CONTRAIRE A CE QUE VOUS PENSEZ METTRE EN ÉVIDENCE IL EST FAUTE. RESPECTONS NOUS MAIS LES UNS ET LES AUTRES.