texte noir

La révolte n’a pas de nom.

Dans le froid anonyme, la colère n’a pas de cri.

Rien contre le mur rien ne vient annoncer la peur glaciale.

 

Nous n’avons pas de nom.

Bouteilles de mauvais whisky lancées par terre.

Les chiens nos derniers amis, sont transis de peur.

Ils sont chassés par les mêmes chasseurs qui les tiennent en laisse.

 

Nous n’avons pas d’adresse.

Une canette de bière vide devant un banc public.

Laissée la juste avant le passage des flics.

 

Avant tu avais des rêves, et maintenant ton cerveau est en brique.

 

Nous n’avons pas de parti.

Nous sommes déjà des partis.

Partis loins ou restés là.

Hommes et femmes invisibles en face de toi.

 

Nous n’avons pas de programme.

Ou bien un programme bien noir.

Noir comme le noir sombre des forêts.

Comme un renard mort écrasé, sanglant sur la route isolée.

 

La révolte n’a pas de nom.

Elle est animale perdue sombre minérale.

elle te regarde de son oeil trop sensible.

elle te demande pourquoi ton poing n’est pas levé.

 

Et l’animal crache par terre, écrasé par les belles paroles.

L’animal est écrasé, le véhicule de la parole sage l’a écrasé.

Une larme, une seule, a été versée, et une autre rivière est née.

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