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A Gauche, quoi de neuf ?

Publie le mardi 3 mars 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

de Michel MENGNEAU

Une évidence s’impose lorsque l’on regarde la disposition des députés sur les bancs de l’assemblée on ne peut que constater une anomalie flagrante avec le positionnement des Socialos. Alors que l’on devrait les trouver au centre droit, ils ont l’impudence d’occuper des sièges de gauche et de s’en prévaloir. J’ai bien écrit l’impudence car lorsque l’on fait allégeance à la loi du marché se réclamer après de son appartenance à la gauche est plus que dérisoire, je prétendrai même qu’il s’agit là d’une tromperie envers un électorat berné par des apparats qui cachent une totale absence d’idéologie.

Non, n’être qu’une force politique qui s’accommodant, voire s’y impliquant, Jospin et ses privatisations par exemple, dans l’ultra libéralisme pour simplement en être un régulateur social ne donne plus droit à l’appellation de parti d’opposition. Totalement vide de programme idéologique de fond, pour être gentil, disons que cette formation est l’assistante sociale du capitalisme, et quand on connaît l’intérêt que portent les capitalistes sur les problèmes sociaux les socialistes on des soucis à se faire.

D’ailleurs, on peut remarquer que la droite n’est pas virulente, en dehors parfois de piques anecdotiques et théâtrales que l’on aime jouer sur les bancs de l’assemblée, à l’encontre d’un parti qui sur le fond ne remettra pas en cause l’hégémonie du capital. En quelque sorte, la droite a intérêt à ménager le PS afin d’orienter la scène politique sur le modèle étasunien, ce que j’appelle le : « bipartisme », afin d’éluder le débat sur le bien-fondé d’une société essentiellement capitaliste. A l’évidence lorsque l’on entend beaucoup de dirigeants socialistes clament haut et fort qu’ils sont de gauche, on peut crier à l’infamie, voire à l’usurpation d’identité. Ils ont d’ailleurs galvaudé le sens du terme : « la gauche » puisque l’on a pu lire récemment dans une presse dénuée de scrupules intellectuels qu’Obama avait opéré un virage à gauche, ce qui est une absurdité ! Regardés en chien de faïence, plus écoutés au sein de leur propre parti, quelques Socialistes se sentant mal dans leurs baskets ont fui le sérail, néanmoins en marchant à reculons semble-t-il, du moins c’est ce que j’ai ressenti !

C’est donc là qu’il y a débat car il n’est plus question de faire confiance à des politicards professionnels - énarques et consorts pour ne citer que cet exemple -, il s’agit donc de construire une véritable gauche populaire dont le bagage idéologique sera bien marqué, c’est-à-dire en opposition franche au capitalisme avec des propositions pertinentes pour la reconstruction de notre société. Donc comme se profilent dans avenir proche les élections européennes, la véritable gauche est en pleine gestation quant à savoir comment elle va s’organiser.

Pour un observateur non averti les débats qui ont lieu peuvent sembler à de la cacophonie. Cependant, ils ont le mérite d’exister et de prouver qu’il s’agit bien d’un débat idéologique de fond où les divergences reposent sur les méthodes, voire peut-être aussi dans la forme même de l’engagement révolutionnaire puisqu’il faut bien employer se terme lorsque l’on veut raser un système pour faire valoir un autre forme de société.

A l’évidence, un front commun de toutes les bonnes volontés serait la solution idéale pour aller affronter l’hégémonie capitaliste. Naturellement, je n’insisterai pas, tellement cela paraît évident, il ne serait être question d’un quelconque rapprochement avec des socialistes qui se sont exclus eux-mêmes de la reconstruction politique, mais il reste les transfuges, Mélanchon en particulier.

En respectant la présomption d’innocence, après leurs déclarations, on pourrait accorder du crédit à leurs propositions de rejoindre les rangs de la grande opposition. Mais je suis septique, voire dubitatif car je n’ai pas encore senti une condamnation franche du capitalisme de la part de Mélanchon et j’ai comme l’impression qu’il a toujours un pied au PS. Il est sans doute pas facile de raser pas mal d’années passées au sein d’une formation politique, cela laisse des traces, et il ne faudrait pas que ce désaccord soit momentané, en somme une position éphémère motivée par de élections. Et voilà qui ne va pas calmer mes doutes sur le PdG car ils ont entamé des discutions avec le MRC du ressuscité Chevénement. Je ne voudrais pas être injurieux mais Chevénement ne m’a pas semble farouchement anti-capitaliste, de plus son souverainisme réac me le fait comparer à un de Villiers qui se prétendrait de gauche. M’est avis quand même que l’on est mal barré pour faire la révolution avec des zigotos pareils. Cela m’amène tout naturellement à parler d’un PCF qui « fricotte » allégrement avec le PG.

Aux dires de beaucoup de communiste, d’anciens communistes, le parti va mal, ça sent la déconfiture, disons le franchement c’est le bordel. Pour ma part cela me chiffonne car j’ai toujours eu beaucoup de respect et de sympathie pour ce parti, et j’ai longtemps pensé qu’un PCF fort était l’une des conditions sine qua non à l’équilibre des forces politiques en France, pout tout dire indispensable. Bon, il n’est pas dans mes compétences de faire un historique sur ce qui a amené le déclin de ce parti, je dirais simplement que la chute du mur de Berlin a sanctionné une bonne idée mal exploitée et laissée par le fait libre cours à la suprématie du capitalisme, et qu’en France l’alliance avec la sociale démocratie dans divers gouvernements a affaibli le parti qui s’est vu pendant un temps presque intégré aux socialistes, c’est du moins la vision que cela donnait pour le tout un chacun.

Donc, ébranlé sur ses bases beaucoup de dirigeants cherchent des palliatifs pour redorer le blason du parti, mais surtout ce qui semble être leurs préoccupations majeures c’est le maintien de leurs élus. Ce qui me chagrine c’est que cela semble être devenu l’essentiel de leur combat politique ! Cela expliquant un rapprochement avec le PG qui le cas échéant ferait la liaison avec le PS pour des accords électoraux afin de sauver quelques sièges. On en est donc là, et quoi qu’on dise cela sent la magouille électorale. On comprend mieux alors la position du NPA qui demande des prises de positions sur le fond, l’engagement pour un combat dans la durée, une vrai alternative idéologique en somme, et non pas quelques tripatouillages de circonstances.

Je n’ai jamais été un fane de la LCR qui dans mon esprit ressemblait plus à une secte qu’à un parti politique, mais sans doute me trompais-je car il faut bien avouer que leur position est nette et définit bien les contours de la politique à mener pour l’avenir. Bon, j’espère que les anciens Trotskistes ne noyauteront pas ce parti qu’ils ont voulu expansionniste, c’est là que nous devons être vigilant.

Les alternatifs font figures de parents pauvres dans ce paysage politique et comme ils semblent légèrement marginalisés, ils font appellent du pied au NPA, PCF et PG pour participé à une fédération. Donc, à suivre…

Quant à LO je n’épiloguerais pas sachant que son autonomie est un élément moteur de Ce parti. Mais où sont les verts ?

J’ai lu en plusieurs occasions des déclarations pour un anticapitalisme avéré, cela m’a laissé perplexe car si Cohn-Bendit devient un élément moteur de ce parti, on est loin des idées révolutionnaires qui nous animent, et plus proche d’une social démocratie inféodée au capital.

Pour l’instant on en est là….

http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

Messages

  • J’ai oublié le Parti des Travailleurs, honêtement je n’est aucune information sur leurs positions actuelles, si quelq’un peut éclairer ma lanterne.

    • Le parti des travaileurs est dissous pour renaitre dans le POI (parti ouvrier indépendant).
      Je n’est jamais compris qu’ils ne se rallient pas dans les élections.
      Ce sont pourtant des gens avec des idées de ( GAUCHE ) et certainement déçus par les politiques que cette gauche à mené depuis 81 et je les comprend.
      Alain 04

  • Globalement c’est un constat honnête...

    J’ai suivi le même chemin mais un peut plus tôt que toi dans le temps (ce qui n’implique aucune prétention à quoi que ce soit de ma part).

    C’est autour des suites de 2005 que je me suis rapproché de ceux qui allaient faire le NPA, en partant d’une position équidistante entre PCF et LCR, deux partis dans lesquels j’avais milité il y a pas mal de temps.

    Ce que je pense c’est qu’effectivement le NPA, sous des dehors qui paraissent hétérodoxes et différents des verbiages classiques, tient la route jusqu’à maintenant.

    C’est pour ça que je les ai rejoint un peu avant leur congrès de fondation. C’est un peu le far west, tout à construire et des ex-LCR plutôt défaut inverse que dirigistes. Mais un peu de souffle frais....

    Maintenant je ne désespère pas completement qu’une partie des militants et sympathisants du PCF, et ne faisant pas partie de l’appareil , lèvent l’étendard de la révolte et tendent une vraie main honnête et loyale au NPA.

    Pour l’appareil ça me semble cuit.

    Pour ce qui est du MRC de Chevènement, je suis comme vis à vis du PdG, partagé entre deux sentiments :

     L’affaiblissement du PS qui n’agrège plus aisément autour de lui et perd, par un retour d’essuie-glace les social-nationaux, après avoir perdu ses réformistes sur sa gauche.

     L’assemblage (ré-assemblage) d’un radeau de la méduse d’union de la "gauche" sans qu’aucune leçon particulière du passé n’ait été tirée.

  • Pour que les choses soit clair à propos des alternatifs, j’ai pensé qu’il serait bon de faire connaitre la lettre de Jean-Pierre Gay qui apporte quelques réponses quand à leur position.

    Lettre ouverte à tous les antilibéraux

    Il est temps de sortir du bois.

    Nous nous sommes probablement rencontrés au printemps 2005 dans les réunions et meetings qui faisaient campagne pour le NON au traité constitutionnel européen. Militants à ATTAC, dans un collectif du NON, dans un parti politique ou simples citoyens, nous avons ensemble contribué à ce qu’une majorité de Français s’oppose à ce que l’idéologie libérale devienne Le Dogme politique en France comme en Europe.
    Après la victoire du 29 mai 2005 beaucoup d’entre nous ont poursuivi le combat antilibéral et anticapitaliste, souvent au sein de collectifs antilibéraux, mais aussi dans des partis (PCF, LCR, alternatifs, ...) ou dans la mouvance de l’écologie politique (AlterEkolo, Ecologie Solidaire, ...).

    A l’automne 2006 nous avons tout fait pour que se concrétise l’immense espoir populaire d’une candidature unique de la gauche de gauche à l’élection présidentielle. Nous avons échoué et pour beaucoup, dépités, écœurés même, nous avons en juin 2007 renoncé à toute forme de mobilisation politique.
    Deux ans après, la crise financière et économique ajoutant à la politique ultralibérale du Président, la résistance s’organise et s’amplifie. L’immense foule des manifestants du 29 janvier en témoigne, tout comme les luttes des enseignants et des étudiants, celles de La Poste, des hôpitaux publics ou bien sûr la détermination du peuple des DOM.
    Mais si résistance et mobilisations permettront sans doute d’atténuer l’ampleur des reculs sociaux, elles ne suffiront pas à faire émerger une autre politique, anticapitaliste, sociale, écologique et démocratique. Il faut proposer aux Français une alternative politique, un véritable projet de gauche et une ambition : celle de devenir rapidement majoritaire à gauche. Parce que, sans cette ambition il n’y a pas d’espoir.
    Je suis persuadé que seule l’unité, dans la confrontation de nos différences, peut produire la dynamique politique indispensable pour imaginer et construire, au moment où le capitalisme apparaît enfin comme illégitime, le projet de société auquel nous aspirons. Mais aux yeux d’une grande partie de la population, la gauche de gauche reste très divisée ; la création récente du PG et du NPA, les atermoiements des uns ou des autres à construire un front de gauche uni pour l’élection européenne ne font qu’ajouter à cette division mortifère. L’enjeu pourtant, aujourd’hui, consiste à dépasser les clivages traditionnels entre champs politique et social, entre pratique institutionnelle et mobilisation, entre écologie et économie. Une telle ambition suppose de créer un espace où pourront se retrouver tous les courants et tous les citoyens de gauche attachés à changer réellement la société. Cet espace, cette première étape de rassemblement dans une structure ouverte et évolutive, c’est ce que vient de créer LA FEDERATION.

    LA FEDERATION n’est pas un nième parti de la gauche « radicale » mais un cadre et une dynamique pour commencer à donner corps à une alternative politique au capitalisme, mais aussi à une autre façon de faire de la politique. Créée dans la foulée de « l’appel de Politis », elle rassemble déjà la Coordination des collectifs antilibéraux, les Alternatifs, ADS (alternative-démocratie-socialisme), l’association des Communistes Unitaires, Alterekolo, Ecologie Solidaire, le MAI (mouvement altermondialiste politique) et Utopia. Mais elle est ouverte à tous les citoyens qui, encartés ou non, veulent participer à l’émergence d’une nouvelle société.
    Dans quelques semaines s’ouvrira la campagne électorale pour le renouvellement du parlement européen ; ce sera un premier temps privilégié pour débattre de ce que devront être les premières étapes d’une politique anticapitaliste, sociale et écologique. LA FEDERATION appelle à l’unité la plus large de la gauche authentique pour la constitution des listes et le déroulement de la campagne. Mais l’unité est aussi un combat quotidien !
    A vous tous qui vous êtes investis pour le NON au référendum en 2005 ou/et qui rejetez aujourd’hui son frère jumeau le traité de Lisbonne, à vous qui voulez contribuer à l’émergence d’un véritable projet de transformation sociale en rupture avec le capitalisme, ne restez pas sur le bord du chemin ; rejoignez LA FEDERATION.

    • Chevènement est un social-démocrate, comme l’est Filoche ou autres anciens LCR passés au PS, actuellement, élus ou cadres de ce parti. Son originalité, c’est qu’il est "anti-européen" depuis toujours au PS et qu’il a toujours voté contre comme moi, et qu’il a toujours rejeté l’idée d’une France inféodée aux USA, comme le sont la plupart des pays de cette "Europe" soi-disant indépendante. Il était commode au PS social-libéral de se débarrasser de l’idée d’indépendance nationale (notamment pour les politiques économiques et sociales) en le stigmatisant d’autant plus qu’on peut compter sur les doigts les Socialistes qui ont combattu dans la Résistance et participé à l’élaboration des mesures du Conseil National de la Résistance dont l’existence dépendent du degré (très restreint) d’indépendance nationale dont nous disposons encore.

      En bref, le PS ne se réclame jamais et pour cause de la Résistance et de son oeuvre, parce qu’il y est pratiquement totalement étranger. : cela ne fait pas partie de sa culture, au contraire quand on voit son évolution avant , pendant et après la guerre 39-45. Il se réclame surtout des "pères fondateurs" de l’Europe chantres des USA et de la Guerre Froide, pas très regardants sur les gouvernements européens de l’époque dirigés par d’anciens collabos plus ou moins blanchis en France, voire des anciens Nazis en Allemagne de l’Ouest ou en Autriche, ou dictateur comme Franco, en passant par les paradis fiscaux (Luxembourg, Monaco, Andorre...) intégrés dans leur système.

      Les gens qui ont suivi comme le taureau la "muleta", agitée par le torero, la condamnation de ce "pauvre" Chevènement, ne se doutaient pas qu’ils participaient à l’élimination dans le PS de la fraction "souverainiste" présentée comme nationaliste , c’est à dire chauvine (comme le PCF, c’est dire...), mais aussi et surtout au renoncements d’acquis sociaux bien implantés, décidés et enrichis démocratiquement par notre Peuple...
      Beaucoup d’entre nous se trompent d’ennemis

      En ce qui me concerne, je préfère Chevènement anti OTAN comme socialiste, à Guigou et autres imposés sur la fortune de l’UMPS qui vivent de ce système libéral.
      Je suis et reste anti-européen, parce que plus l’"Europe" s’agrandit ,moins les Peuples décident et plus les States, les profiteurs et leurs domestiques dominent.

      Est-ce si monstrueux que cela de dire qu’on maîtrise mieux la politique à l’échelon national et qu’on peut mieux agir en coopérations que dans une intégration toujours plus poussée à un mode de vie et de mort standardisé, imposé par les exigences d’un Capitalisme aujourd’hui anglo-saxon ?