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Référendum à MAYOTTE : Mission d’information du Parti communiste français

Publie le mercredi 4 mars 2009 par Open-Publishing
15 commentaires

Une délégation du Parti communiste français (Pcf) est attendu à Moroni, le mercredi 18 mars prochain, dans le cadre d’une mission d’information et de sensibilisation avant la tenue du référendum français prévu le 29 mars prochain, à Mayotte.

Composée d’un cadre du parti et d’une sénatrice, probablement la présidente du groupe communiste au sénat, Nicole Borvo, la délégation demande à rencontrer le président de l’Union, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le président de l’assemblée nationale, Dhoifir Bounou et projette de s’entretenir avec la société civile, notamment le Comité Maore des organisations syndicales et de groupements de partis politiques. Cette délégation prendra l’avion dans l’après-midi du vendredi 20 mars à destination de Dzaoudzi, Mayotte.

L’arrivée de cette mission du Parti communiste français à Moroni “entre dans l’ordre normal des choses”, estime un diplomate qui explique : “Du côté français, il se fait un certain nombre d’erreurs historiques relatives à la décolonisation inachevée de l’ancien archipel des Comores composé de quatre îles, Mayotte, Anjouan, Moheli et Grande-Comore. Et cette mission vient rassurer les Comoriens qu’elle est derrière-eux”. Selon le diplomate Hodhoaer Inzoudine “cela montre à l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a pas une position unique en France à propos de la décolonisation inachevée des Comores. Cela pourrait faire réfléchir les Maorais”.

L’ambassadeur Mahamoud Soilih, veut “situer cette mission dans un contexte politique qui caractérise la France actuellement, notamment avec les événements qui se déroulent depuis fin janvier dernier dans les départements français d’Outre mer (La Martinique, la Guadeloupe)’’.

D’après lui, “l’opinion française est aujourd’hui tournée vers ces départements et on parle bientôt de la Réunion. Des grèves qui agitent les syndicats et les sociétés civiles font que l’opinion française est en train de vivre des réalités politiques sans précédent”. Le diplomate estime qu’il “s’agit d’une situation favorable aux Comores car l’opinion française peut se rendre compte de ce qui s’est passé lors de la décolonisation en 1975”. En effet, à en croire Mahamoud Soilih, le problème de Mayotte a toujours été un problème de gouvernants et aujourd’hui ce problème risque de prendre une ampleur populaire puisque l’opinion française pourra être informée de ce qui s’est passé dans l’histoire de la décolonisation tronquée des Comores.

“Les comoriens ont la Baraka ! Au moment où nous sommes entrain de chercher les solutions de rapprochement entre les îles indépendantes et Mayotte, des départements français depuis 1948 se soulèvent pour remettre en exergue certains nombre de leurs droits, de leur existence socio économiques”, souligne l’ambassadeur. La mission du Pcf quittera Dzaoudzi le samedi 21 mars pour Paris. A son retour, elle va faire un travail d’information auprès des parlementaires et des Français et deviendra à cet effet les interlocuteurs des Comoriens.

M. Y. Kaiva

Source : http://wongo.skyrock.com/

Messages

  • Je ne voterai plus parti socialiste. Je croyais que le parti socialiste se bat pour les intérêts de petits, de sans voix. Je n’ai jamais compris pourquoi ils soutiennent la droite pour morceler les Comores alors que Mitterrand, Rocard jugent que c’est une injustice. On peut dire tout ce que l’on veut, le parti communiste est un parti intellectuellement honnête. Désormais je voterai PCF. Voilà un vrai parti.

  • L’article ne précise malheureusement pas, si la mission du PCF a prévu également des rencontres avec des dirigeants mahorais.

    Ce qui est certain c’est que la fédération départementale du PCF s’est complètement désolidarisée de la position du bureau national. Ce qui peut interpeler sur les choix du parti, qui prend position sans tenir compte de la fédération locale, qui étant sur le terrain connaît mieux le problème que le bureau national.
    Et avec ce type de prise de position, qui ne tient aucunement compte de la base, on comprend un peu maintenant les scores ridicules que le PCF réalise à chaque éléction.

    Et au rythme où vont les choses, dans 4 ou 5 ans, le PCF ne représentera plus que de vagues souvenirs dans l’esprit des gens.

    En tout cas, voilà un soutien de taille pour la diaspora comorienne !

    • C’est plutôt le représentant du PCF qui doit se conformer à la position du parti. Le PCF n’a jamais varié sur cette injustice. Depuis le début jusqu’à maintenant.
      Les résolutions de l’ONU sont là claires et nettes. Il faut que la France les respecte c’est tout. On ne doit pas nous sortir le débat stérile sur la définition du mot peuple. Nous ne sommes plus là.

    • Voici un texte trouvé sur le site "Malango Actualié"

      " Après le discours de Jean-Paul Lecocq, député communiste à l’assemblée française, les réactions ne se sont pas fait attendre à Mayotte.

      Lors du débat consacré à la consultation des Mahorais sur l’avenir statutaire de l’île, l’élu a été le seul à fustiger les projets de départementalisation. « Au regard du droit international, Mayotte n’est pas un territoire français d’outremer, c’est une terre comorienne illégalement occupée par une puissance étrangère », a-t-il affirmé.

      Invité sur le plateau de Télé Mayotte, Assani Alidina, secrétaire général du Parti communiste rénové de Mayotte, s’est empressé de se démarquer de cette embarrassante prise de position : « Naturellement, comme tous les Mahorais, je suis très choqué et scandalisé par les propos de M. Lecocq », a-t-il assuré, ajoutant que ceux-ci ne l’avaient « pas étonné ».

      « Le mouvement que je représente n’a rien à voir avec le PC français » a-t-il poursuivi. « Lors de la dernière élection présidentielle, nous avons pris nos distances avec le PC français et soutenu avec Olivier Besancenot, qui lui vit avec son temps. Le PC n’a pas évolué depuis 50 ans, il défend des peines perdues comme celle des Comoriens », a ironisé Assani Alidina. Et de surenchérir : « La départementalisation, c’est le rêve de tout Mahorais".

      Je lance un défi que dans ma commune, il y ait 98% de oui. »

      Ca vaut son pesant de cacahuètes, non ?

      Et les commentaires sur le site valent le coup aussi !

    • LE PC de Mayotte, comme dans chaque Dom Tom ou Com, est indépendant de celui de la métropole. Celui de Mayotte, d’ailleurs "Rénové", comme son nom l’indique encore plus que les autres...

  • Bienvenue aux Comores !

    Dans ce combat juste de tout un pays, tout un peuple, le combat du "pot de terre contre le pot de fer", la vérité et la raison finiront par l’emporter quelque soit le temps que cela prendra.

    Il n’est jamais tard, quand il s’agit de bien faire, les socialos, frileux et hésitants, aujourd’hui sans voie sur une question aussi grave feraient mieux de sortir du bois.

    • Le Parti communiste qui a été remis a sa place lors des débats sur la départementalisation de Mayotte à l’assemblée nationale (une véritable leçon d’histoire) vient encore se ridiculiser à Mayotte. C’est un parti qui n’a toujours pas compris que l’URSS c’est fini ! désormais et ce depuis longtemps les gens peuvent librement décider de leur avenir. Cependant je tire quand même mon chapeau à la diplomatie comorienne, quel exploit merveilleux ! A quand Mme Arlette LAGUILLET ? Non mais quel folklor !!

    • Sur l’affaire de Mayotte, le PCF remis à sa place à l’Assemblée nationale, voilà qui est trop drôle comme analyse !

      Ami de Mayotte, sais-tu que la plupart des Mahorais détestent les Français ? Et que ce n’est que parce que la France, qui y a des intérêts stratégiques, y maintient un niveau de vie artificiellement "élevé" par "perfusions", tous en semant la zizanie dans les autres îles des Comores par manipulations, crimes, pressions diverses (Bob Denard, tu connais ?) que les Mahorais, naturellement, préfèrent vivre aujourd’hui à Mayotte que dans les autres îles où ils ont souvent leur famille.

      Et puis, il faut que tu n’en restes pas au côté touristique ou "amical" : il faut connaître un peu mieux l’histoire et le droit, pour avoir une meilleure approche du problème : D’ailleurs, je t’invite à prendre connaissance de ce post que je viens de découvrir sur Bellaciao : ici .

    • Voici la lettre du NPA de ma ville, envoyée au PC. On attend la réponse

      Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades,

      Le 29 mars 2009, l’Etat français organisera un référendum illégal sur l’île de Mayotte, située dans l’Archipel des Comores. Depuis le référendum sur l’indépendance de l’Archipel tenu en décembre 1974, la France occupe illégalement l’île de Mayotte, n’hésitant pas à organiser des coups d’Etat et à soutenir les séparatistes, soit en intervenant directement, soit en utilisant les services de mercenaires, tels Bob Denard.

      La France a été condamnée à de nombreuses reprises pour ses coups de force multiples dans les Comores, dont le prochain épisode constitue le paroxysme : ce référendum illégal a pour objectif la transformation pure et simple de Mayotte en Département français, supprimant de fait toute trace du vote populaire de 1974. Ce projet néo-colonial a été accéléré par Nicolas Sarkozy en décembre dernier, qui a décidé en janvier 2009 l’organisation dudit référendum.

      Il faut savoir que la politique de la France aux Comores et à Mayotte est purement criminelle : outre l’instabilité politique ouvertement entretenue dans l’Archipel, la France organise son appauvrissement, en s’assurant parallèlement que Mayotte dispose de ressources économiques légèrement supérieures aux autres îles, pour renforcer l’idée que la présence française est indispensable. Cette logique favorise mécaniquement l’exode de ressortissants comoriens vers Mayotte, ces derniers étant expulsés sans ménagement : en 2008, ce sont 16 000 « étrangers » qui ont été « reconduits » (hors quotas Hortefeux), dont 3 000 « enfants isolés »… au mépris absolu du Droit international : non seulement expulser des « enfants isolés » est illégal, mais expulser des gens qui sont chez eux… l’est aussi. Car parmi les expulsés, beaucoup sont de Mayotte !!! Cette situation ubuesque s’explique pourtant : la France a introduit récemment le Droit du sang à Mayotte, ce qui n’existe pas en « Métropole », et il est obligatoire de prouver au nouvel Etat civil que ses deux parents sont français pour être reconnu comme Français-e ; c’est du domaine de l’impossibilité pour nombre d’habitants de Mayotte qui ne disposent pas de tels papiers, et qui de fait se retrouvent sans nationalité, et donc sans droits. A la différence de la France, là-encore, il n’est pas possible de demander la nationalité française, car le Droit du sol ne s’applique pas. Notons qu’un rapport sur le CRA de Mayotte qualifie les conditions de détention « d’indignes de la République », tout comme sont indignes et illégaux les abordages par la Marine française, de nuit, tous feux éteints, des embarcations transportant des personnes…

      Face à cette politique coloniale, illustration supplémentaire de la politique de « Françafrique » décomplexée de Nicolas Sarkozy, nous devons réagir. Ce qui se passe aux Antilles françaises nous a amené à réagir pour soutenir les luttes des travailleurs qui se battent pour leurs droits et contre l’arbitraire patronal et colonial en Guadeloupe et en Martinique. Se taire sur la situation aux Comores et à Mayotte nous rendrait complices d’un coup d’Etat et de plus de 30 ans de barbouzerie menée en notre nom.

      Le NPA vous propose une réunion unitaire pour discuter, ensemble, de la situation à Mayotte et des réponses internationalistes que nous pouvons apporter, ce qui commencerait à notre avis par une campagne publique d’information sur les crimes de la France et le référendum du 29 mars. Enfin, nous proposons de discuter d’une initiative commune à faire le jour même du référendum.

      Salutations internationalistes.

    • Oui, c’est bien.

      Mais que penses-tu du soutien du PC Mahorais (qui est pour la départementalisation) à Besancenot, voir ici<, ou dans mon intervention sur ce sujet, plus haut ???

       ;)

  • Personnellement, j’utiliserai mon vote aux prochaines élections européennes pour manister contre le projet de départementatlisationn de Mayotte.

    • Le droit des peuples à disposer d’eux mêmes est un principe imprescriptible. Les Comores sont devenues françaises par 4 traités distincts (Mayotte en 1841, les trois autres îles par des traités de 1886). Mayotte n’a jamais fait partie de l’Etat Comorien qui n’existe que depuis 1975, année de son indépendance. La sécession de Mayotte, qui était prévisible, a été immédiate, et les Mahorais, cinq fois consultés par référendum, notamment en 1976 , ont toujours répondu qu’ils voulaient demeurer français. Comment et de quel droit les rattacherait-on à l’Etat comorien ? La Constitution ne le permet pas (sans consultation). Le temps n’est plus ou Bismarck annexait l’Alsace Moselle en vertu de loi du plus fort, sans consulter la population. C’est pourtant ce que les "nationalistes" de Moroni souhaiteraient faire.
      La France ne "s’accroche" pas à Mayotte ce sont les Mahorais qui s’accrochent à la France, (et les Mohéliens voudraient bien pouvoir en faire autant) tant ils redoutent un Etat Comorien qui donne un bien triste exemple.