Accueil > SNCF : les syndicats exigent la réouverture des négociations salariales

SNCF : les syndicats exigent la réouverture des négociations salariales

Publie le mardi 13 juillet 2004 par Open-Publishing

Climat social tendu à la SNCF. Les fédérations de cheminots ont exigé mardi la réouverture des négociations salariales, la direction ayant décidé de revenir sur ses dernières propositions d’augmentation après le refus de la majorité des syndicats de ratifier un accord jugé "insuffisant".

Les syndicats appellent à "faire pression" sur la direction, notamment au travers d’une "pétition unitaire", mais il n’est pas question d’un mot d’ordre national de grève durant l’été.

"Un tel mouvement n’est pas à exclure à la rentrée", a toutefois déclaré mardi à l’Associated Press le porte-parole de la fédération FO des cheminots Eric Falempin.
La direction a décidé de n’appliquer qu’une augmentation de 1% sur l’année 2004, conformément à sa décision initiale du 13 janvier dernier. Depuis, un accord pour une revalorisation de 1,5% avait été soumis à la signature des syndicats le 9 juillet, mais seule l’UNSA (autonomes) était prête à le ratifier.

"Cette seule signature, sur un total de huit organisations, ne permettait pas de parvenir à un accord. A moins que d’autres signataires se manifestent, on s’en tiendra donc aux propositions du 13 janvier", expliquait-on mardi à la SNCF.

"C’est une véritable provocation envers les cheminots et leurs organisations syndicales à laquelle se livre la direction de la SNCF. Ce comportement en dit long sur sa conception du dialogue social", écrivent les sept principales fédérations (CGT, CFDT, FO, CFTC, Sud, CGC et FGAAC) dans leur communiqué commun diffusé mardi.

"En 24 mois (2003 et 2004), la proposition de la direction était de revaloriser les salaires et pensions de 1,5%, alors que le coût de la vie a pour sa part déjà augmenté de 3,7% de janvier 2003 à ce jour", poursuivent les syndicats. En 2003, il n’y a eu aucune augmentation à la SNCF.

Les fédérations de cheminots justifient leur refus de signer l’accord en expliquant qu’il "s’agissait pour la direction de faire avaliser aux organisations syndicales un nouveau recul social".

Ce bras de fer sur les salaires tombe d’autant plus mal que la commission mise en place en février par le ministre des Transports Gilles de Robien sur "la continuité du service public", c’est-à-dire le maintien d’un service minimum en cas de grève, doit rendre son rapport le 21 juillet et que certaines propositions suscitent déjà des réactions très négatives des syndicats.

Le fédération FO affirme notamment que le rapport préconiserait d’obliger les salariés à signaler individuellement leur participation à un mouvement de grève 48 heures à l’avance, sous peine de sanctions. Les syndicats y voient d’ores et déjà une "remise en cause" du droit de grève, ainsi que la porte ouverte aux "pressions". PARIS (AP)