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LA REVOLTE TARDIVE DES COCUS DE LA REFORME !

Publie le mercredi 18 mars 2009 par Open-Publishing
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LA REVOLTE TARDIVE DES COCUS DE LA REFORME !

Article paru le : Mardi 17 Mars 2009
http://www.egora.fr/commun/script/winbreve.asp?newsid=49355&news_ref=803

Les présidents de commission médicale d´établissement menacent de démissionner collectivement

Catherine Holué

« Nous avons été trahis ». Réunis en conférence à Paris ce mardi, les présidents des commissions médicales d´établissement (CME) de CHU ont pris acte du recul de leurs prérogatives inscrit dans le projet de loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires (Hpst), tel qu´il a été adopté en première lecture par l´Assemblée nationale le 11 mars. Certes, ils avaient entendu, dès l´automne 2007, le discours de Bordeaux dans lequel Nicolas Sarkozy avait indiqué vouloir « un seul patron à l´hôpital ». Mais le rapport Larcher, au printemps 2008, de multiples rendez-vous au ministère et la préparation d´une série d´amendements au projet de loi Hpst leur avaient laissé espérer une issue favorable. Jusqu´à la nuit du 10 au 11 février, durant laquelle la poignée de députés présents a rejeté leur ultime amendement, qui rendait « l´accord » du président de CME et Du Doyen nécessaire pour l´organisation de l´établissement en pôles… Aujourd´hui, ils ne cachent plus leur amertume : « Avec la légitimité que nous confèrent l´élection et notre représentativité de tous les personnels médicaux, nous assurons le lien entre le management et les missions de soins, de recherche et d´enseignement. Nous avons contribué à la mise en œuvre du plan Hôpital 2007, de la T2A, de la nouvelle gouvernance. Nous nous sommes formés à la gestion, nous passons depuis quelques mois 60 à 70% de notre temps à aider les directeurs en matière d´organisation, et les déficits des CHU ont été réduits en 2008. Nous ne comprenons pas qu´on rejette aujourd´hui nos compétences, qu´on ne puisse pas avoir l´initiative des nominations des chefs de pôles ni la responsabilité d´élaborer le projet médical », plaide le Pr Alain Destée, président de la conférence des présidents de CME de CHU.

Avec l´apparition de « conseillers médicaux » des directeurs généraux dans deux CHU « au moins », cette perte d´influence des CME est déjà perceptible sur le terrain, affirme le Pr Destée. Une fois la loi mise en œuvre, les établissements seront confrontés à la « perte de la médicalisation de la prise de décision » : « Les directeurs se couperont de la communauté médicale, auront une lettre de mission avec des objectifs purement économiques et seront sur un siège éjectable, avec tous les risques pour l´éthique médicale que cela comporte, et la gouvernance sera finalement inefficace », prédit le Pr Pierre Coriat, président de la CME de l´Assistance publique-Hôpitaux de Paris. « Les préoccupations de directeurs ont déjà évolué, renchérit le Pr Destée. Il y a deux ans, leur souci était de raccourcir le délai d´achat d´un scanner, aujourd´hui c´est de virer les médecins qui ne rapportent pas assez de T2A ».

Dans l´attente du passage du texte au Sénat, aux alentours du 10 mai, les présidents de CME disent conserver quelques espérances dans les conclusions de la commission Marescaux sur l´avenir des CHU, qui « pourrait proposer une gouvernance interne différente pour les CHU, notamment leur direction par un hospitalo-universitaire ». Mais n´ont aucune garantie quant aux suites qui seront données à ce rapport « prêt dans quelques semaines ». Ils se disent par ailleurs « prêts à aller plus loin » pour témoigner de leur refus de la loi Bachelot, en « n´excluant pas la démission collective de toutes les CME si la loi est votée telle quelle ». « Nous ne sommes pas un syndicat, ni un lobby, ni un groupe de mandarins. Nous représentons une profession et défendons une identité hospitalo-universitaire, c´est cela l´enjeu », insiste le Pr Destée.

A ceux qui douteraient de la capacité d´action de ces éminents professeurs, le Pr Coriat laisse échapper que « la communauté médicale va se manifester, au niveau des services et des pôles, on ne la maîtrisera pas ». Relais est alors passé aux syndicats : François Aubart, président de la Coordination médicale hospitalière (CMH) qui assiste à la conférence « en simple spectateur », promet « des propositions communes et l´annonce d´actions dans les jours qui viennent ».

Messages

  • Oups, vous voilà vous aussi piégés par la parole d’un homme, d’un VRP des temps modernes, d’un colporteur sans foi ni loi qui sévit à tous les étages de notre société ! Vous avez fait des efforts d’apprentissage de la gestion et voilà qu’il fait fi de sa promesse !

    Eh bien, puisque vous passez 70 % de votre temps à vous former à la gestion, un peu plus ou un peu moins, autant venir renflouer les manifs demain, ça ne sera pas de trop d’exprimer notre colère tous ensemble, face à ses mensonges, son incompétence à gérer les dossiers du pays, et la crise.

    E pour ceux qui n’auraient pas bien compris comment opère Sarko, voici une fable de Lafontaine :

    LE CORBEAU ET LE RENARD

    Maître Corbeau, sur un arbre perché,

    Tenait en son bec un fromage.

    Maître Renard, par l’odeur alléché,

    Lui tint à peu près ce langage :

    Et bonjour, Monsieur du Corbeau,

    Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

    Sans mentir, si votre ramage

    Se rapporte à votre plumage,

    Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.

    À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie,

    Et pour montrer sa belle voix,

    Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

    Le Renard s’en saisit, et dit : Mon bon Monsieur,

    Apprenez que tout flatteur

    Vit aux dépens de celui qui l’écoute.

    Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.

    Le Corbeau honteux et confus

    Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.