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Un billet sur l’Europe, à méditer : "La fin d’une époque "

Publie le samedi 21 mars 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

La fin d’une époque
(daniele Fonck redac. chef tageblatt)

Il fut un temps où la Communauté européenne, petit club de gens bien décidés de miser ensemble sur l’intérêt commun de leurs pays et citoyens, débattaient en „gentlemen“. Cela ne signifiait en rien que l’un ou l’autre acceptait sans rechigner de lâcher du lest sur un dossier qui le concernait au plus haut point ou cédait à la légère. D’ailleurs, chacun pouvait invoquer „l’intérêt vital“ et en définitive, la formule n’était pas mauvaise.

Persuadés de l’efficacité de leur modèle et croyant dur comme fer dans la nécessité de la construction européenne (il y eut encore un mur à Berlin et un rideau de fer entre l’Autriche et la Hongrie), les Six choisirent de s’ouvrir à de nouveaux Etats membres. Peu à peu, la famille s’agrandit et des malentendus apparurent. Avant, il n’y eut pas de „grand“, de „moyen“ ou de „petit“, puis, soudain, de „grands arrivants“ comme l’Espagne déclarèrent n’avoir que faire de „l’acquis communautaire“ (dixit Felipe Gonzalez). On n’en finit pas moins d’accorder les violons. L’anglais, ou plutôt le „continental“ n’était pas encore langue véhiculaire. Il fallut donc plus d’une fois un médiateur, notamment entre Français et Allemands, et le Luxembourg sut naturellement jouer ce rôle.

Jean-Claude Juncker, jeune premier dans tous les sens du mot, excella en cela. D’autant que Mitterrand l’avait plutôt à la bonne et que Kohl le traitait en fils spirituel. C’était sans compter avec l’arrivée de Tony Blair aux affaires qui par son comportement et son look, donna au Luxembourgeois son premier „coup de vieux“. D’ailleurs, instinctivement, ces deux-là, Juncker et Blair, ce fut tout sauf un coup de foudre.

Attention, danger

Passée à vingt-sept membres, l’Union européenne devint difficilement gérable, les incompréhensions se multiplièrent au rythme des opportunismes des dirigeants ainsi qu’au rythme de l’ego surdimensionné de quelques-uns. Les générations ayant changé, la langue n’a plus le même poids et la médiation a perdu en importance. Paris et Berlin, Paris et Londres, Berlin et Varsovie se parlent directement.

Certes, le „petit“ aurait pu devenir un brillant premier président du Conseil, s’il n’y avait eu les aléas du Traité constitutionnel devenu Traité de Lisbonne et les „non“ référendaires néerlandais, français, irlandais. JCL Juncker, à force de tergiverser et d’attendre son heure, l’a laissée passer. Il en ressent de l’amertume sans l’admettre et cette première est une mauvaise conseillère.

Comble de malchance : la crise financière se pointa. Face à l’inouï imbroglio et la nébuleuse entretenue par les milieux financiers, tous les pays concernés, faisant fait de la pensée unitaire, ont cherché midi à leur heure. L’ultralibéral copain Sarkozy cherche depuis lors des boucs émissaires et il en est de même pour la conservatrice amie Merkel, de surcroît en campagne électorale. Et c’est ainsi que le médiateur adulé devint le premier ministre d’un „paradis fiscal“ qu’il faut museler et renvoyer dans ses cordes.

Ces jours-ci, Jean-Claude Juncker livre un ultime combat en multipliant les attaques et s’en prenant notamment aux privilèges préservés de Londres et de ses joyaux de la couronne (les Channel Islands). Mais à quoi bon, sinon qu’à exaspérer davantage encore le directoire des grands résolus, imposer sa volonté ?

Citons N. Sarkozy : „Preuve a été faite que la fermeté et la volonté sont payantes.“ Bref, nous revoici à l’époque du département des Forêts où le serf sert le seigneur et l’esclave obéit aux maîtres.

N’aurions-nous donc plus rien à perdre ? Si : le secret bancaire qui demeure et qui est devenu endéans quelques jours, par le biais d’un glissement sémantique, „confidentialité privilégiée“.

Fin d’une époque.

 http://blogs.editpress.lu/dfonck/20...

Messages

    • Il me semble en effet souhaitable de quitter l’Union européenne pour des raisons qui sont fort bien expliquées par :
       Bernard Cassen et autres intervenants dans "En finir avec l’eurolibéralisme" ed mille et une nuits, 3,50 euros
       l’essai de B. Landais et A. Monville dans "L’idéologie européenne", éd. Aden, environ 23 euros
       le site "l’idéologie européenne", une mine de renseignements
       le site du PRCF

      Quitter l’union européenne ne relève pas de l’utopie, contrairement à ce que certains reprochent frileusement. Il ne s’agit pas de se replier sur soi, mais de chercher un autre type d’alliances fondées sur la coopération et non sur la concurrence, pour empêcher qu’au carcan sarkozyste, s’ajoute le talon de fer de l’U.E, véritable machine de guerre conçue en pleine période de guerre froide et qui cherche à étendre son influence et son idéologie mortifères.

      Je ne suis pas nationaliste du tout. Je suis internationaliste, mais l’inter-nationalisme repose sur l’existence des nations, leur coopération et non leur dilution dans une entité impérialiste.

    • Je ne suis pas nationaliste du tout. Je suis internationaliste, mais l’inter-nationalisme repose sur l’existence des nations, leur coopération et non leur dilution dans une entité impérialiste.

      tu veux dire quoi par la ???

      Se sentir internationaliste et rêvé de un monde sans frontières ou tous les cultures et les langues sont respecte dans une système de société socialiste pour toi veux dire être impérialiste ???

      Tu n’est pas nationaliste.... c’est ça....

      RF