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Mixité : la mini-max révolution culturelle du Grand Orient de France

Publie le dimanche 12 avril 2009 par Open-Publishing
11 commentaires

Avertissement :

Il est arrivé déjà quelques fois que des sites amis s’ouvrent à des articles sur la franc-maçonnerie, lesquels articles étaient bien entendu comme il leur convenait d’être, en toute liberté, c’est à dire à l’occasion contestataires ou hostiles à l’institution. Notre propos, soyons clairs, n’est nullement ici de fournir en contrepartie l’éloge qui manquerait ou de redonner à charge la critique à rebattre, nous n’avons ni qualité ni mandat pour le faire.

Il nous est seulement venu, il y a très peu de temps, le texte d’un maçon ami, ocséniste-zaziste par chance en seconde position, M. KD (d’un nom sans doute prédestiné, excusez l’amicale et facile ironie !). Le texte qu’il nous a adressé correspond à une réflexion ouverte, c’est à dire publique, sur la question dite de la "mixité." La chose nous a paru intéressante. En voici une version réduite à la taille obligée d’un article.

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Texte de monsieur KD

" Ce n’est rien dévoiler de très extraordinaire ou de subrepticement secret, le web étant bruissant de la chose, que de rappeler que le GO est engagé actuellement dans une réflexion visant à son passage à la mixité au prochain convent cet été.

Allons bon, quelle affaire ! N’est-ce pas là que du très banal ! Seriez-vous d’incorrigibles réacs ? de vieux croûtons misogynes que ça "travaille" ? ou au contraire de forcenés activistes de la cause féminine ? Y a t-il dans cette affaire un problème et quelle en serait la nature ? telles sont les questions spontanées qui nous arrivent en général des profanes béotiens ? Je rejette le négatif, mais nos amis vindicatifs ont tout à fait raison quand même de les poser.

Je rejette le négatif pour la raison évidente que les maçons sont a priori gens de bien, je m’empresse de dire qu’ils ne sont pas les seuls dans cet étrange état-disposition et qu’ils n’ont pas en la matière le monopole. Les francs-maçons sont gens de bien, assurément, non parce qu’ils détiendraient commodément le Bien tout fait et tout casqué, mais -déjà et ce n’est pas si mal- parce que c’est leur profession de foi que de vouloir le chercher.

– Mais basta ! trêve d’emberlificotage ! au but l’ami KD, au but ! le coup de la truelle on le connaît déjà !

– Ok ok ! : 1. Mon premier sera ma pré-position, autrement-dit mon parti-pris, 2. mon second sera la discussion entre ce que j’appelle le bien et le Bien, 3. mon troisième sera que la démocratie ne se réduit pas au vote. 4. Et mon quatrième sera si possible sur l’avenir.

Commençons donc "logiquement" par le 2e.

Nous avons tous appris adolescents la fameuse formule pascalienne ; "la vraie morale se moque de la morale", "la vraie justice se moque de la justice", etc. etc. On peut encore construire sur ce modèle si on en a envie "la vraie démocratie se moque de la démocratie", vous comprendrez plus loin pourquoi on le souligne.

La formule de Pascal ne signifie pas que nous avons à rejeter uniquement le mal ou l’injustice, ce qui n’est même pas à discuter, mais que nous avons à distinguer entre un bien vrai, gros, éclatant et un bien qui serait moins vrai, ou sans doute de second rang, chétif voire toussotant.

– Allons allons ! cher frère KD, encore une fois, cesse d’ergoter : tu ratiocines peut-être sur des subtilités.

– Holà holà, les ocsénistes, je vois que j’ai affaire à des esprits forts à qui on ne la fait pas ! Je prendrai donc un exemple très brutal que j’aurais mieux aimé éviter pour ne point secouer vos charmantes sensibilités. Mais à tant de cogner, il faut parfois jouer avec une certaine intensité :

Cognons donc en faisant appel à Gandhi. Gandhi, alors qu’il était déjà ce qu’il était, fut traîné par les Anglais à son dernier procès indien (j’ai oublié l’année). C’était bien sûr pour s’y faire condamner, il n’y avait aucune espèce d’ambiguité là-dessus, la paix civile nécessitait si je me rappelle deux ans ans d’assignation à résidence.

– Messieurs, la Cour ! entrée formelle, train pompeux comme il se doit ! Tout le monde après se rassoit.

Alors, et ce n’est certes pas un fait banal de tous les jours, voilà que cette Cour d’Anglais, président en premier, se relève sans un mot, et, très profondément, s’incline devant Gandhi.

Si les Anglais distinguent le b et le B, la justice et la Justice, pourquoi voulez-vous que des Français en aient depuis Pascal précisément perdu jusqu’à l’idée.

Le petit b et le grand B de la mixité maçonnique : mixité d’ambiance et de sérénité, mixité de dignité quant à la femme et quant à l’humain

Ceux qui rechignent encore un peu peut-être parmi nos frères pour virer définitivement leur cuti quant à nos soeurs, font observer -ce qui est juste- que les soeurs sont depuis belle lurette visiteuses bienvenues, à l’aise, au Grand Orient de France. On sait seulement que le GO n’est pas mixte dans sa pratique ou sa réalité permanente si je puis dire, ni notamment dans les "ébats" initiatiques : Les soeurs qui ont voulu un jour trouver la "lumière" sont allées la recevoir ailleurs dans des obédiences officiellement mixtes comme le Droit Humain ou exclusivement féminines.

Les frères donc habitués depuis 300 ans en France a une séparation relative et coutumière des sexes estimeraient parfois que tout baigne assez chez eux, comme ça, dans la sérénité et que le Grand Orient n’essuie en tout cas pas de ses adversaires les plus teigneux la réputation tordue de n’être qu’un lupanar.

Dont acte !

Les plus réticents parmi nous, s’il y en a, mais il doit bien y en avoir, trouvent que pas mal de pratiques, de petits bonheurs risqueraient d’être perturbées en passant à la mixité. Je ne trouve pas pour ma part d’emmerdement prévisible, à l’exception peut-être du réaménagement des toilettes qui me paraît annexe.

Bref, écourtons le débat dans ce résumé, on pourrait discutailler pendant des heures. Deux points ressortent : Outre l’invocation d’une noble tradition séculaire contraire, un argument apparemment prégnant est que les francs-maçons sont des démocrates absolument libres dans des loges libres et qu’il y va dans cette affaire de leur libre choix souverain, sacré, inaliénable.

Je réponds catégoriquement non ! La liberté des hommes, le libre choix, le vote n’est pas en démocratie la loi suprême de la démocratie : La démocratie s’incline devant plus grand, à savoir la Raison et la Loi morale qui va avec. C’était en 1981 ou 82, rappelez-vous, ce socialiste estimé mais que la flamme emporte contre les droitiers récalcitrants d’en face : "Messieurs, dit-il, nous avons raison parce que nous sommes majoritaires, vous avez tort parce que vous êtes minoritaires." Il s’est après excusé. Le majoritaire versus le minoritaire ne fait pas le vrai, le bien, le juste. Le vrai est le vrai, le bien le bien, le juste le juste, voilà la vérité.

La mixité avec un grand B, c’est la référence à cela : c’est la reconnaissance de quelque chose d’incontournable, d’irrécusable, ici l’égalité absolue en dignité de nos soeurs.

– Mais je ne songe pas à la nier répond le brave et demeuré charlot !

La surrection des femmes est un long boulot historique douloureux, ce principe fondamental essentiel à nos sociétés modernes, essentiel à l’Occident, arrive en 46 au droit de vote pour les femmes, dans les années 70 au droit d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation écrite du mari. Aujourd’hui à une revendication rigoureuse et exigeante de parité dans un monde encore imparfait sur ce plan.

– On dit à l’aimable bonnard charlot qui la ramenait plus haut :

Il n’y a pas à discuter sur cet essentiel qui nous transcende très simplement. Notre commodité de vie, notre sérénité pour les meilleures motifs du monde ne fait pas le poids. La vérité chemine souvent lentement, celle-là tu imagines s’il lui a fallu du temps ! A l’heure où nous sommes, en pleine lumière (celle dont on parlait sans doute précédemment), je te le dis, la lumière ne se refuse pas, ne se récuse pas.

Dans la mixité qui est proposée, l’histoire ne fera pas marche arrière, l’avenir de la cause est gagné. Déja depuis au moins un an des loges initient des soeurs illégalement si l’on peut dire au sein du Grand Orient. C’est à l’honneur de ceux qui le font, c’est à l’honneur aussi du Grand Orient.

Cette totale certitude d’un Progrès, d’un Meilleur, d’un plus grand Bien acquis, me conduit pour finir à la proposition suivante : Dans cette affaire de la mixité au Grand Orient, le vote ordinaire classique devient une stupidité si ce n’est une infamie. Comme à l’ONU dans les trés grandes circonstances, et comme à Denver pour Obama, à la demande même de son adversaire Hillary arrêtant le décompte, je demande que le vote pour la mixité se fasse par acclamation, l’acclamation s’entendant ainsi qu’on le sait comme absolue unanimité.

Je vous remercie.

KD

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Texte mis en musique avec l’aimable participation du groupe des Inoxydables philosophes de l’Ocséna !

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Ocséna, Organisation contre le système-ENA et pour la démocratie avancée

– http://ocsena.ouvaton.org

Messages

  • La mixité au GO, qu’est-ce que ça apportera de mieux ?

    De la normalité ! Les mecs cesseront enfin de demander par courtoisie aux soeurs invitées ce qu’elles pensent de la contraception.

    Est-ce qu’on leur demande nous de faire des planches savantes sur pourquoi ils sont gros ou sur pourquoi ils ont si souvent tant de boutons ou de poils dans le dos ?

    Françoise

  • O ...N S’en bat LES C. . .ouilles mon général !

    .

    . .

    Le GOF comme l’ENA = ON RASE TOUT (et GRATIS en plus)

    Ceux qui nous empêchent d’avancer parce que Le Duigou copine avec Bertrand voire plus le cas échéant. Ras le bol de ces guignols. Dehors les Francs-Maque(reaux).

    • Si le GO rejette une fois de plus la mixité (comme il est loin encore d’être impossible), ce sera dans doute l’heure de la plus dure des vérités :

      La franc-maçonnerie apparaitra inexorablement comme pitrerie invraisemblable entre boyscouts très demeurés.

    • Si le GO rejette une fois de plus la mixité (comme il est loin encore d’être impossible), ce sera dans doute l’heure de la plus dure des vérités :

      La franc-maçonnerie apparaitra inexorablement comme pitrerie invraisemblable entre boyscouts très demeurés.

      Ah ouai c’est hyper dur comme vérité ! La vache. J’ai les boules.

      Nan en vrai je m’en tape. Pour moi la seule chose qui compte c’est l’essence de la maçonnerie , mixte ou pas (si tu crois que je vais me battre pour la mixité dans une saloperie pareille tu rêves) - ça me rend malade que certaines orgas ouvrières (partis syndicats) soient infestées par les "frères".

      MA-LA-DE j’te dis. Et je crois pas du tout que ce soit une "pitrerie invraisemblable entre boyscouts très demeurés" vu les ravages que ça produit indirectement sur nos vies.

      Xavier Bertrand à l’époque Ministre du Travail "oui je suis franc-maçon".

      http://www.lexpress.fr/actualite/politique/xavier-bertrand-oui-je-suis-franc-macon_470367.html

      Et comme dit l’autre, JC Le Duigou par exemple, membre du Siècle, un club fndé par un maçon, est lui même invité à certaines séances de travail ouvertes , au GODF....

      Mais y’a pas que lui, se murmure de plus en plus fortement que Mailly serait un "frère" - d’ailleurs, o nle trouve souvent dans les pas du GODF....Un exemple :

      "(...)les membres du Conseil de l’Ordre

      vous convient aux

      ASSISES DE LA CITOYENNETÉ

      qu’ils organisent le samedi 21 mars 2009
      de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00

      en l’Hôtel du Grand Orient de France - Temple Arthur GROUSSIER
      16, rue Cadet - 75009 Paris (Métro Cadet ou Grands Boulevards)

      au cours desquelles interviendront :

      * Eric AOUCHARD,
      Responsable Administration Pénitentiaire

      * Jean-Paul DELEVOYE,
      Médiateur de la République

      * Jean-Michel DUCOMTE,
      Président de la Ligue de l’Enseignement

      * Blandine KRIEGEL,
      Ancienne Présidente du Haut Conseil à l’Intégration et membre du Comité National Consultatif d’Éthique

      * Jacques GARCIA,
      Président de l’Association "je veux être citoyen"

      * Laurent GIOVANNONI,
      Secrétaire Général de la CIMADE

      * Philippe GUGLIELMI,
      Ancien Grand Maître du Grand Orient de France

      * Jean-Claude MAILLY,
      Secrétaire Général de Force Ouvrière

      * Hervé MORIN,
      Ministre de la Défense

      * Joël ROMAN,
      Philosophe et écrivain

      * Stéphane ROZES,
      Directeur Général du C.S.A. et Maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris

      * Dominique SCHNAPPER,
      Membre du Conseil Constitutionnel

      Je sais bien que les Francs mac ont changé , "avant" c’était "pas pareil", - qu’il y eut bcp de francs maçons dans la Commune. Tous les 1er mai ils descendent au Mur des Fédérés. Qu’ils furent des progressistes.Libéraux ( au bon sens du terme). Eclairés etc. Oui c’est vrai - sans doute qu’au 18è et au 19è les maçons furent des vecteurs de progrès social etc.

      Mais soyons sérieux, qu’apportent ils au 21 è me siècle ? A quoi riment des loges où se côtoient des personnes supposées être des ennemis jurés ?

      Qu’est ce qu’une loge comme la "P2" avait encore avoir avec ses origines ?

      "(...)La loge P2 tire son nom d’une loge maçonnique créée en 1877 : la Loge Propaganda Massonica. Cette loge n’était pas vraiment secrète car des personnages éminents en faisaient partie comme Zanardelli, ministre de la Justice ou le poète Carducci. La « propagande » de cette loge consistait à diffuser les valeurs maçonniques (progrès, laïcité et liberté) à travers les institutions politiques et citoyennes.

      Quand Mussolini interdit la franc-maçonnerie en 1925, les francs-maçons s’exilèrent en France. La loge Propaganda Massonica fut le pilier de la principale obédience italienne : le Grand Orient d’Italie. La loge « PM » fut donc un des symboles de la République italienne en exil. À la Libération, la loge « PM » initia des hommes qui, officiellement, représentaient l’opposition à la franc-maçonnerie : des communistes, des catholiques et des démocrates chrétiens. Ces hommes étaient attirés par le prestige historique de la franc-maçonnerie mais devaient entrer secrètement dans une loge pour ne pas risquer d’être rejetés par leur mouvement d’appartenance.

      La loge « PM » commença à dévier de l’idéal maçonnique avec l’arrivée d’un certain Licio Gelli, qui en devint le secrétaire. Gelli servit le régime fasciste pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui encore, il est difficile d’expliquer ce qui a poussé la Maçonnerie italienne à accepter un tel homme. C’est donc en 1964 que Gelli fut initié, il entra à la loge « PM » quelques années plus tard. En 1975, Licio Gelli devint « vénérable » (c’est-à-dire président) de la loge « PM ». À partir de cette période, la loge fut rebaptisée Propaganda Massonica n°2 ou « P2 ». De 1971 à 1979, le parti communiste italien fut à son apogée en participant à la majorité gouvernementale. Gelli ne pouvait supporter cette situation et milita pour un retour à l’autorité avec des mesures comme le rétablissement de la peine de mort et la limitation du droit de grève dans la fonction publique. Il s’agissait du programme d’un seul homme et absolument pas celui du Grand Orient d’Italie. Les nombreux militaires, dirigeants d’entreprises, politiciens et journalistes qui demandèrent à rejoindre la loge de Gelli comprirent que la « P2 » ne proposait plus un programme maçonnique humaniste mais une philosophie ultra-conservatrice.

      « L’affaire P2 »

      Le 5 octobre 1980, Il Corriere della Sera publie une interview dans laquelle Gelli expose ses idées et tente de le présenter comme un projet de la franc-maçonnerie. Par cette erreur le Grand Orient d’Italie détient alors la preuve que Gelli avait trahi l’idéal maçonnique. Gelli fut donc exclu du Grand Orient en 1981.

      En mai 1981, le gouvernement italien démissionne suite à la divulgation d’une liste : celle des membres de la loge P2 dans laquelle figurent de nombreuses personnalités politiques issues du parti au pouvoir (les démocrates chrétiens), mais aussi du Parti communiste.

      Pertini, le Président de la République déclara qu’il licencierait tout employé du Quirinal s’il était maçon.

      Aujourd’hui encore, la franc-maçonnerie italienne est considérée comme une « mafia » par un grand nombre d’Italiens. (...)"

      Extraits de Wikipédia (pour faire court mais la P2 ça va bien au delà de ça...)

    • "GO : Il faut pas non plus se "la" monter pour cette fichue histoire de mixité refusée cette année encore au convent de Lyon"

      Pour résumer sobrement et de manière balancée, la maçonnerie est un endroit extrêmement sympa, peuplé de gens sympas, ayant seulement une tendance rapide à tourner vieux thons en vieillissant.

      Ce qui est très rassurant au GO c’est premièrement bien sûr qu’il n’y a pas de femmes, deuxièmement que malgré toute la discussion permanente annoncée, le GO n’a jamais par chance inventé la moindre idée.

      Le GO pour ses deux raisons est une association idéale pour notre société.

      Par ailleurs on ne laissera pas dire que le GO n’est pas "ouvert". De mémoire d’homme on n’y a jamais vu le refus d’un daltonien.