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Italie ­ Nouvelles vague de perquisitions le 20 juillet

Publie le mardi 27 juillet 2004 par Open-Publishing

Mardi 20 juillet 2004, de nombreuses perquisitions ont eu lieu à Rovereto, petite ville du nord de l’Italie. Six compagnons anarchistes ont été immédiatement incarcérés et placés à l’isolement dans la prison de Trento. On trouvera ci-dessous un communiqué écrit par leurs compagnons.

La guerre est ici aussi, « guerre au terrorisme » et répression de la dissension, partout.

Mise à jour de la situation des 6 compagnons arrêtés la matinée du 20 juillet... peut-être les dates ont-elles également un sens pour les flics...

Depuis hier, 6 anarchistes de Rovereto ­ Gigi, Tibo, Marco, Mattia, Massimo, et Lollo ­ sont détenus dans la prison de Trento, via Pilati 7, sous l’accusation de coups et lésions aggravées et en groupe, contre six nazifascistes de la région de Trento. Ce sont justement ces derniers qui ont porté plainte et procédé à une identification à la police contre les compagnons, en déclarant avoir été agressés par au moins 40 personnes. L’histoire est en réalité bien différente. Le soir du 4 octobre 2002, nous, anarchistes, avons organisé une soirée à l’université de Trento sur le thème de l’immigration, contre les expulsions et les lagers pour immigrés.

L’initiative n’a pas plu aux fascistes qui nous attendaient un peu plus loin à la sortie de l’université pour nous faire la fête. Ils nous ont suivi jusqu’au parking S. Severino et là, forts du fait que nous étions une vingtaine dont une grande partie de jeunes, ils nous ont attaqués avec des masses, des ceintures et des chaînes. Mais ils se sont cassé les dents.

Le lendemain, nous avons découvert dans les journaux que, l’embuscade s’étant mal passée, ils avaient décidé, d’un commun accord avec la police, de nous la mettre dans le cul d’une autre manière, en renversant les faits et en tentant de nous coincer.

Mais revenons à aujourd’hui, vu qu’il n’y a rien de nouveau ni dans les embuscades fascistes, ni dans la collaboration séculaire entre les guignols à la tête rasée et la police.

Cette rixe est évidemment un prétexte pour les arrêter, parce que les mesures adoptées contre les compagnons sont complètement disproportionnées par rapport aux délits dont on les accuse (si on devait arrêter tous ceux qui à quelque titre que se soit sont impliqués dans des bagarres nocturnes, doutons que l’on puisse encore rencontrer beaucoup de gens dans les rues).

En plus de l’arrestation, le procureur Storari a imposé que les compagnons ne puissent pas communiquer entre eux, ni avec leurs proches ni avec leur avocat pendant au moins 5 jours, délai maximum de détention possible avant l’interrogatoire par un juge. Il s’agit d’une mesure qui est d’habitude utilisée pour délit de mafia et non pas pour rixe, ce qui signifie clairement qu’ils veulent exercer une pression psychologique sur les compagnons. De plus, le matériel séquestré au cours de la perquisition n’a rien à voir avec les accusations et, juste pour donner quelques exemples, des lunettes, des perruques, des piles, des bonbonnes de gaz de camping, de la cire, des pétards, des livres et des tracts ont été saisis.

Le caractère politique de ces arrestations, qui s’ajoutent aux dizaines déjà effectuées dans le reste de l’Italie sur un mode similaire et qui s’ajoutent à d’autres mesures, aussi bien pénales qu’administratives qui ont plu ces derniers mois sur les têtes de tous qui tentaient de résister et de s’opposer à la misère qui nous est imposée toujours plus quotidiennement, est également clair.

Qu’il s’agisse des initiatives contre la guerre, de celles contre les dernières réformes, de celles contre les centres de rétention, de celles contre la loi Bossi-Fini, contre les licenciements ou pour les augmentations des salaires, la situation sociale est toujours plus explosive et les flics n’apprécient pas que ceux qui soufflent sur le feu pour qu’il s’étende restent en circulation. La solidarité est une arme qui frappe à travers l’action ; soufflons encore plus fort ; cette société basée sur l’humiliation et l’exploitation de l’homme par l’homme et de la nature par l’homme ne peut être réformée, et doit être complètement détruite.

LIBERTE POUR TOUS, LIBERTE IMMEDIATE
FEU AUX PRISONS

Traduit de l’italien à partir de anarcotico.net, 21 juillet 2004

Source : http://www.a-infos.ca