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Pour Cesare Battisti, merci aux Malgaches

Publie le vendredi 30 juillet 2004 par Open-Publishing

Avoir entendu
RFI le 27 juillet 2004

Chers tous

Il était 20 heures à Paris, peut-être ? En tous cas, le timbre hésitant
pour de fermes paroles depuis le pôle austral par la voix du Président Chirac, rarement autoritaire avec tant de scrupule depuis quelques mois,
attira mon attention.

Il répondait à RFI sur les réfugiés politiques malgaches en France, anciens
dignitaires du pouvoir dont l’ex Président Didier Ratsiraka. Au nombre de
quatre... dont le nouveau gouvernement avait demandé l’extradition l’an
passé ; si j’ai bien entendu : la France a des traditions d’accueil et c’est
une tradition qu’il n’y a pas à changer... nous aimons que nos réfugiés
restent discrets, c’est le cas des résidents Malgaches, les résidents
discrets ne font pas d’ennui à la France et s’ils ne militent pas contre
leur pays, il n’y a aucune raison de ne pas les protéger.

« La tradition et la loi française supposent la plus parfaite discrétion.
Il est évident que si cette discrétion n’était pas respectée, la France en
tirerait toutes les conséquences. Elle ne peut accepter d’avoir sur son
territoire des gens qui militent d’une façon ou d’une autre contre un pays
pour lequel la France entretient par ailleurs des relations fraternelles. »

Si la tradition est de ne pas extrader pourvu qu’on reste discret,
alors on n’extradie pas ceux qui sont restés discrets : Cesare Battisti, sauf les amateurs de roman noir et encore à le lire comme une biofiction autocritique : qui en avait entendu parler en France avant le mois de Frévrier 2004 ?

Il n’était pas un activiste en France contre le gouvernement Italien, ni
contre le gouvernement français, il était discret et assumait son autonomie
économique intégré à la société comme gardien d’immeuble et comme romancier.

Si le gouvernement Italien en a contre Cesare Battisti, ce n’était pas
attendu. Ce qui était attendu, c’était l’amnistie générale en Italie et
l’espoir d’obtenir la nationalité française après vingt ans pour Cesare, dont la vie s’était restructurée à Paris.

Il y aurait donc deux poids et deux mesures entre les Présidents et les
citoyens ? On ne peut le croire en République une et indivisible d’égalité
de liberté et de fraternité.

Une chance, cela non accessible en archives est évoqué dans un article en
ligne !

Citation globale de l’article :
http://www.rfi.fr/actufr/articles/055/article_29535.asp

" Madagascar
Visite-éclair du président français

Jacques Chirac vient de passer quelques heures dans la capitale malgache. L’
occasion de rappeler les liens d’amitié qui unissent la France et
Madagascar, en dépit des tensions diplomatiques qui ont prévalu en 2002.
De notre correspondant à Madagascar

Avant la baignade dans les eaux de l’Ile de la Réunion, pour ses
vacances, Jacques Chirac s’est autorisé un bain de foule à Madagascar. Le
chef de l’État est le troisième président français à venir sur la Grande Ile
de l’Océan indien, après Charles de Gaulle en 1958, et François Mitterrand
en 1989.
Pour cette visite de quelques heures, le président français a eu droit à
un accueil chaleureux, aussi bien de la part de son homologue malgache, Marc
Ravalomanana visiblement fier de recevoir Jacques Chirac, que de la part de
la population. Plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient massées
le long de la route, avec des drapeaux français et malgaches, pour saluer
les deux présidents de la République. Les deux hommes ont inauguré, dans le
quartier populaire d’Anosibe, une route réhabilitée grâce à l’aide
financière de l’Agence française de développement. C’est à cette occasion
que Jacques Chirac s’est livré à cet exercice du bain de foule qu’il
affectionne particulièrement. Les deux délégations se sont ensuite rendues
au Palais présidentiel, pour un entretien en tête-à-tête et un déjeuner de
travail. Jacques Chirac et son épouse ont quitté la Grande Ile en milieu d’
après-midi, pour rejoindre l’Ile voisine de la Réunion.
Malaise dissipé

Cette visite-éclair du chef de l’État français a été l’occasion pour les
deux parties, malgache et française, de rappeler les liens historiques et d’
amitié qui unissent les deux pays. Ces liens ont pourtant été malmenés en
2002, lors des événements politiques qui ont secoué la Grande Ile. Une large
partie de l’opinion publique reprochait alors à la France de tarder à
accepter Marc Ravalomanana comme le président officiel de Madagascar. Ce
malaise s’est visiblement dissipé dans les mois qui ont suivi. Ce qui fait
dire à Jacques Chirac que dorénavant, « nous regardons vers l’avenir.
Ensemble. » Le président malgache confirme : « les relations franco-malgache
sont au beau fixe. »
Le dossier des dignitaires de l’ancien régime au pouvoir, dont l’
ex-président Didier Ratsiraka, exilés en France depuis 2002, a été à peine
abordé. Tout juste Jacques Chirac a-t-il précisé : « La tradition et la loi
française supposent la plus parfaite discrétion. Il est évident que si cette
discrétion n’était pas respectée, la France en tirerait toutes les
conséquences. Elle ne peut accepter d’avoir sur son territoire des gens qui
militent d’une façon ou d’une autre contre un pays pour lequel la France
entretient par ailleurs des relations fraternelles ».
Paris est toujours le premier partenaire bilatéral d’Antananarivo. Pour
autant, le chef de l’État français s’est engagé à aider encore plus
Madagascar dans ses efforts pour sortir de la pauvreté. Ainsi, Jacques
Chirac a évoqué l’idée d’une possible annulation de la dette malgache
vis-à-vis de la France, peut être dans les prochains mois.
Les deux présidents vont se revoir bientôt, puisque Jacques Chirac reviendra
à Madagascar en mars 2005 pour une visite officielle.

Olivier Péguy
Article publié le 27/07/2004
Dernière mise à jour le 28/07/2004 à 14:11 (heure de Paris)

« La France aujourd’hui est toujours le premier partenaire de Madagascar. » "

(ndlr -L. : et pourtant la France résiste aux demandes d’extradition ;
est-ce à dire que l’Italie ne serait pas aussi fraternelle qu’elle en a
l’air ? Une pression trop forte, peut-être ? Et si le Président, dans une quête de cohésion et d’unité républicaine, trouvait finalement le moyen d’y résister ?)

C’est peut-être l’objet une bonne lettre nous restant à faire par la poste, ou dans le site de l’Elysée, pour son retour de vacances ?

Courage et espoir... toujours.

Louise