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La mobilisation pour le 1er mai deux fois moins forte qu’en mars

Publie le vendredi 1er mai 2009 par Open-Publishing
14 commentaires

PARIS - Des centaines de milliers de personnes ont manifesté à l’occasion du 1er mai en France, mais la mobilisation était bien moindre que le 19 mars pour exiger de Nicolas Sarkozy une autre politique face à la crise.

Ce recul va compliquer la tâche des syndicats, qui doivent se réunir lundi pour déterminer leur stratégie face au gouvernement, lequel n’entend pas modifier sa ligne privilégiant l’investissement malgré trois mobilisations successives.

Le ministère de l’Intérieur a dénombré 450.000 manifestants dans le pays, contre 1,2 million le 19 mars et la CGT 1,5 million, soit moitié moins que la fois précédente.

A Paris, les manifestants étaient 160.000, selon les syndicats, et 65.000 d’après la police, également en fort recul, de même que dans la plupart des grandes villes de province.

Pour la première fois unis le jour de la fête du Travail, les huit syndicats misaient au départ sur une mobilisation accrue pour contraindre Nicolas Sarkozy à prendre de nouvelles mesures sur l’emploi et le pouvoir d’achat.

Ils se sont donc efforcés de relativiser leur contre-performance, soulignant qu’il y avait quatre à cinq fois plus de monde que lors des habituels défilés du 1er-Mai.

"On a une mobilisation qui est très significative et qui est importante, donc, il faudrait que le gouvernement arrête ce regard de haut, en disant : ’C’est une manifestation de plus’", a déclaré François Chérèque, dirigeant de la CFDT.

Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a estimé que cette journée démontrait "l’ancrage d’un mécontentement dans le pays".

Jean-Claude Mailly, le chef de file de Force ouvrière, a estimé que ce reflux de la mobilisation justifiait son appel à changer de méthode, par exemple en lançant une grève de 24 heures. "On ne va pas faire des manifs tous les mois. Moi, j’appelle à monter d’un cran", a-t-il dit sur BFM-TV

"LA CRISE, C’EST EUX"

Dans les cortèges, l’annonce par le gouvernement de son intention de relancer son texte sur le travail dominical a fourni un nouveau motif de colère aux manifestants, alors que le chômage a poursuivi son envolée en mars.

"La crise c’est eux, la solution c’est nous", "Sarko nous l’a promis, Sarko nous a menti" ou "On ne paiera pas pour les banquiers", proclamaient des banderoles.

A Marseille, il y avait 35.000 manifestants selon les syndicats, entre 8.000 et 10.000 d’après la police, contre les centaines de milliers revendiqués le 19 mars par les organisations.

A Lyon, entre 10.000 personnes selon la police et 15.000 d’après les syndicats ont manifesté, contre 20.000 à 45.000 le 19 mars.

Même cas de figure à Bordeaux, où les manifestants étaient 13.500 selon la police et 33.000 selon la CGT, soit moins de la moitié que les fois précédentes.

Dans plusieurs villes, des salariés d’usines menacées de fermeture ont emmené les cortèges, comme à Toulouse où figuraient des salariés des usines Molex et Freescale.

On dénombrait 40.000 manifestants selon les organisateurs, 15.000 selon la police, soit trois fois moins qu’il y a un mois et demi.

A Marseille, où le front syndical était mis à mal par l’absence de FO, les ouvriers d’ArcelorMittal ouvraient le défilé, devant ceux des bassins industriels de Fos-sur-Mer.

"On est dans un processus de mobilisation pour faire pression. Le gouvernement ne pourra pas toujours faire la sourde oreille", prévenait Gilbert Tomasi, délégué FSU.

FISSURES DANS LE FRONT SYNDICAL

Face aux revendications syndicales, le gouvernement reste ferme et mise, pour contenir les tensions sociales, sur les mesures déjà annoncées, dont le plan sur l’emploi des jeunes d’un montant de 1,3 milliard d’euros dévoilé vendredi dernier.

Des fissures sont cependant apparues dans le front syndical -le "G8" né de la crise regroupant les organisations CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU et Solidaires- sur la stratégie à suivre pour contraindre le gouvernement à bouger.

Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, veut prolonger le 1er mai par une grève public-privé de 24 heures. Mais François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, a réaffirmé son opposition à une grève "qui ne règlerait pas" les problèmes.

Les leaders syndicaux doivent se retrouver lundi pour décider "des prochaines initiatives", dans un contexte compliqué par la baisse de la mobilisation.

Du Parti socialiste, qui a retrouvé une certaine pugnacité face à Nicolas Sarkozy, au Nouveau parti anticapitaliste, les partis de gauche étaient très présents dans les cortèges.

Le PS a dû cependant se passer de la "photo de famille" de Ségolène Royal défilant dans la capitale aux côtés du premier secrétaire Martine Aubry et du maire de Paris Bertrand Delanoë.

Initialement annoncée à Paris, l’ex-candidate à la présidentielle a en effet décidé de rejoindre les salariés en lutte d’Heuliez, à Niort (Deux-Sèvres).

Gérard Bon et Gregory Schwartz, avec Nicolas Fichot à Toulouse, Marc Parrad à Rouen, Jean-François Rosnoblet à Marseille, Claude Canellas à Bordeaux

http://www.lexpress.fr/actualites/2...

Messages

  • Pas deux fois moins fort mais bien trois fois moins fort....

    3 millions de manifestants selon la CGT, 1,2 million selon la police le jeudi 19 mars

    Le nombre de manifestants dans les 213 cortèges de protestation organisés jeudi 19 mars dans toute la France à l’appel de tous les syndicats a atteint 3 millions, a déclaré un porte-parole de la CGT. La mobilisation est supérieure à celle du 29 janvier, qui avait vu un à 2,5 millions de manifestants descendre dans la rue.
    Selon la police, ils étaient quelque 1,2 million de manifestants, dont 85.000 à Paris.
    A Paris, le nombre de manifestants était en hausse : entre 85.000 personnes, selon la police (contre 65.000 le 29 janvier), et 350.000 personnes (contre 300.000) selon la CGT.

    Plus de 1,2 million de personnes ont manifesté le 1er mai selon la CGT

    Plus de 1,2 million de personnes ont défilé dans les rue ce vendredi, selon la CGT. La police n’en a compté que 465.000.

    • De toute façon il dit qu’il ne nous voit pas quand on est en grève et qu’on perd une journée de salaire, tout en bloquant l’économie, alors un jour férié qu’est-ce qu’il s’en tape de ces défilés à la con !!!

      Le 1er mai est un symbole que nous devons honorer tous les ans pour les raisons que nous savons. Pas une grève !

    • A mon avis faut pas chipoter sur deux fois ou trois fois moins forte, le problème n’est pas là, le constat est que c’est un désaveu de la façon de faire des syndicats. ILs auront beau dire qu’il y avait plus de manifestants qu’aux habituels 1er Mai, il n’en reste pas moins que celui-ci n’est pas franchement marqué et que les instances syndicales feraient bien de revoir leurs copies....

    • Les européennes approchent, il est important de voter. C’est aussi l’occasion de manifester accords et désaccords :

      Pas trop d’abstention !

    • Les européennes approchent, il est important de voter. C’est aussi l’occasion de manifester accords et désaccords :
      Pas trop d’abstention !

      Voilà ce qui résume tout de ceux qui font le jeu du patronat et de la bourgeoisie :

      Se précipiter pour faire élire des gens sans grands pouvoir au détriment des tâches élémentaires du syndicalisme et de la lutte contre les patrons.

      La boucle est bouclée, dans les licenciés qui se battent désespérément pour leur sauvegarde beaucoup se retrouveront dehors avec seulement les yeux pour pleurer , parce qu’une gauche faillie , rompue à la trahison permanente , aura démobilisé, essayé de se servir des révoltes sociales pour leur donner objectif de voter pour ceux qui les ont baisé depuis plusieurs dizaines d’années, pour un parlement sans grands pouvoir !

      Aux tâches de combat, comme à chaque fois de la part de crétins électoralistes, on indique qu’il faut bien voter comme solution aux problèmes du quotidien et des grandes batailles pour faire reculer la bourgeoisie.

      Quand ils ont eu plus de 50% ils ont fait une politique anti-sociale et pro-patronale ; là ils demandent aux travailleurs de se désarmer pour des châteaux en Espagne ! pardon à Strasbourg et Bruxelles.

      Méthodiquement, comme au 1er Mai, ils n’ont pas fait le service minimum de la mobilisation, se servant de ce qui se faisait des militants syndicaux pour faire propagande au milieu pour attirer sur une impasse électoraliste.

      Pendant qu’on se faisait chier pour mobiliser les travailleurs et les classes populaires, qu’on jouait aux bisounours pour mettre en signature toutes les forces de gauche pour soutenir les luttes sociales, la gauche du PS et du Front de Gauche ne faisait même pas le service minimum mais préparait son initiative de propagande pour un objectif dilatoire par rapport aux problèmes de mobilisation.

      On a vu des camionnettes rutilantes, des ballons, des tracts par centaines de milliers, luxueux, appelant aux urnes européennes comme solution aux batailles de l’heure. Il n’y a que des biaffras de l’esprit pour faire croire cela et surtout cela se fit sans aucune proposition pour développer le mouvement social.

      Bravo, vous avez réussi à embourber la première vague de résistance au capitalisme !
      Vous êtes directement responsables, aux côtés des patrons, de centaines de milliers de licenciements !

      Quelles sont ces alliances électorales, sans lendemains, construites contre les batailles sociales mais en en prenant prétexte ?

  • Ben,les directions syndicales ne veulent plus mobiliser,alors a quoi s’attendre ?Pourquoi se réunir Lundi,nous savons déja les résultats.Rien avant la rentrée,Alors se mobiliser pourquoi,pour qui ?Cela ressemble étrangement a un désavoeux pour les directions.Inquiétant cette fausse union et les aléas qui en découlent.momo11

    • J’ai défilé comme mes camarades ce 1er Mai.

      Pendant la manif, nous étions nombreux les militants de la CGT et salariés de ma boîte à penser qu’il faut arrêter de continuer dans le piège dans lequel veulent nous enfermer certaines organisations syndicales. L’objectif de François Chérèque et la CFDT est de nous enfermer dans le réformisme syndical, le syndicalisme "politiquement correct" qui renonce à se battre de manière offensive. Pour cette organisation là, il s’agit de gérer la crise et non de combattre ses causes. Il suffit d’écouter et lire ce que ce personnage et autres dirigeants CFDT pensent sur nos délégués et syndicats CGT d’entreprise qui, sous la violence patronale, choisissent de passer avec les salariés à des méthodes de lutte plus fortes. Combien de fois dans ma boîte nous avions subi des attaques du genre :"ce sont de vrais voyous, des communistes dangereux, ils mettent l’entreprise en danger avec leur déterminationetc, etc...". Ces propos anti-Cgt sont souvent dégueulés dans ma boîte par les délégués Cfdt. Cela ne veut pas dire qu’ils sont tous comme ça. Heureusement on en connait qui pensent différemment. Et il y a des boîtes où l’unité syndicale est réelle, combative et positive et il faut continuer comme çà.

      Mais les voyous du patronat comptent avec des types comme Chérèque pour peser fortement afin de freiner la mobilisation.

      A chaque intersyndicale confédérale ou départementale il faut se plier au chantage que nous font les dirigeants de la CFDT.

      Lorsque mon patron nous annoncera un PSE dans ma boîte, on ne va pas rester les bras croisés à essayer de renouer comme d’autres, le "dialogue social" et à ne rien faire pendant que l’on reçoit les coups. Cela, camarades, on vous le garantit. On va se battre jusqu’au bout parce qu’il ne nous reste plus d’autre alternative que la contre-violence pour faire face au terrorisme patronal. Et ceux de la Cfdt, syndiqués ou délégués, et autres organisations qui voudront nous rejoindre, ils seront les bienvenus.

    • Comme a dit Sarko : " Le dialogue avec les syndicats est essentiel ( 23 avril ) Leur rôle n’est pas facile, avec une extrême gauche en embuscade, et l’inquiétude qui monte dans le pays"
      Canard enchaîné - 29 avril 2009

    • des caporaux à la direction des syndicats ça ne gagnera jamais une bataille, ils devraient restés chez eux lundi ça fera le même effet !
      erick

  • A la Réunion faible mobilisation par rapport au 19 mars

    1 000 à St Denis
    1 200 à St Pierre une première (presque) réussie

    apresmidi de lutte et de maloya avec la CGTRSud (et le NPAR)

    CEUX QUI LUTTENT
    SONT CEUX QUI VIVENT
    banderolle de la CGTRsud

    TOUT EST A NOUS
    RIEN N’EST A EUX.
    TOUT CE QU’ILS ONT, ILS L ONT VOLE.
    PARTAGE DU TRAVAIL
    PARTAGE DES RICHESSES,
    OU ALORS CA VA PETER
    slogan repris ici avec le NPAR

    • En Guadeloupe, ils étaient nombreux, toujours unis, car s’ils ont bien reçu 50 € d’augmentation de la part du patronat, les 150 € promis de l’Etat tardent à venir. Comme quoi ils se sont faits "enfiler" par l’Etat qui ne tient pas ses promesses !

      Il y a des villages entiers, où des plans sociaux existent, comme dans les Landes qui sont sortis massivement. Même les enfants manifestaient aux côtés de leur père ou mère concerné !

      J’ai même pensé qu’il faudrait faire manifester les enfants (encadrés par les parents et autres adultes) tenant des pancartes du genre "Sarko, tiens ta promesse : donne du travail à mon papa, à ma maman", ou "Sarko, j’ai faim" ou encore "je ne veux pas que mon village crève", etc. Mais est-ce qu’il les verrait ? Peut-être ! il n’aurait même pas besoin de talonnettes pour lire les pancartes !

  • Ne pas oublier que pour bcp de gens, le premier mai c’est avant tout la fête des syndicats, pas un jour de lutte. Beaucoup de gens ne sont pas allé manifester aujourd’hui, dénoncant une récupération du mouvement social par les syndicats.
    Cela ne veut en aucun cas dire que les français ne trouve plus rien a redire a la politique de Sarko.
    Ensuite effectivement, je suis tout a fait d’accord, c’est un tolé pour les syndicats et leurs manifs tous les 2 mois... Esperons qu’ils comprennent le message (enfin) et passent la vitesse supérieure... perso j’y crois malheureusement pas.

    C’est pour ca que j’invite tout le monde a agir pour la convergence des luttes, a prendre des contacts, a mener des actions en commun, a faire des AG de villes régulieres ( la prochaine a Strasbourg sera a 13h00 le 16 mai 2009 Place Broglie ).
    Puisque les syndicats sont incapables de porter nos revendications, c’est a nous de nous prendre en main !

  • C’est marrant on aurait pu écrire cet article y a une semaine tellement c’était évident qu’il n y aurait pas de mobilisations plus forte qu’en mars. Les syndicats (enfin les bureaucrates) l’ont posé comme une condition indispensable mais y a pas eu beaucoup de propagande dans les boites. C’était un enterrement et leur déclaration de lundi le confirmera. Du bon boulot les gardes chiourmes de la classe ouvrières.

  • Paris bonjour. Tu écris les huit syndicats et tu en cites sept : oubli volontaire ou omission ? La lutte ne se décrète pas, elle se fait avec tous ceux qui veulent la mener. Le reste ce n’est que de l’incantation pour ne pas dire de la masturbation intellectuelle. Pour vivre il faut une part d’utopie ,oui mais pas de défoulement inutile, pour ce faire plaisir, pour être le meilleur révolutionnaire sur "la toile". Les syndicats ont tous les défauts, qu’attendez vous pour prendre le pouvoir ? Le syndicat ce sont les adhérents qui le font. Je ne veux donner de leçon à personne et redit que la division syndicale, politique ( combien de partis se réclament du marxisme et du communisme ?) font le lit de la droite et de l’extrême droite .Cordialement. BOU91