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Olivier Besancenot, le chiffon rouge

Publie le mardi 5 mai 2009 par Open-Publishing
9 commentaires

Le leader du NPA, en choisissant l’opposition radicale, permet au chef de l’Etat de jouer la division.

de MATTHIEU ÉCOIFFIER

Pour l’après-Sarkozy, Olivier Besancenot a un candidat : Nicolas Sarkozy. Et si d’aventure la « gauche molle » sur un axe PS-Modem venait à l’emporter en 2012, ce serait quasiment kif-kif. « C’est le pouvoir économique qui tire les ficelles. Tous ceux qui à gauche ont mis les mains dans le cambouis des institutions actuelles ont fini par faire des politiques de droite », assurait le leader du NPA dans Libération début février. Une façon de justifier l’indépendance absolue du NPA vis-à-vis du PS. Et de refuser de rejoindre le Front de gauche aux élections européennes avec le PCF et le PG, suspects de vouloir « aller à la soupe » aux élections régionales avec les « socio-libéraux » du PS.

« Gagnant-gagnant ». D’où la stratégie actuelle de s’appuyer sur le modèle de la Guadeloupe - Besancenot y a défilé le 1er mai avec le LKP - pour faire du NPA un parti de luttes. « On n’est pas dans une logique d’alternance, mais d’alternative », rappelle Pierre-François Grond, un de ses proches.

En attendant le Grand Soir et le renversement du capitalisme, le bras de fer avec le président de la République a été jusqu’à présent du « gagnant-gagnant » pour les deux protagonistes. Le chef de l’Etat et l’UMP érigent Besancenot en leader de la radicalité pour diviser la gauche. « On va vous faire avec Besancenot ce que vous nous avez fait avec Le Pen », avait ainsi lancé Nicolas Sarkozy, le 7 juin 2008, à François Hollande, alors premier secrétaire du PS, dans un avion au retour de Beyrouth.

Hérissés. Un NPA à 10 % qui, en ne s’alliant avec personne, empêche la gauche d’être majoritaire ? La comparaison avec le Front national hérisse ces anciens trotskistes. « Le NPA n’a rien à voir avec le FN. 90% de nos électeurs vont voter à gauche au deuxième tour, quelles que soient les consignes du NPA. Cette comparaison est une insulte à nos traditions et une plaisanterie inventée par la gauche tiède pour masquer ses insuffisances et justifier son incapacité à s’opposer à Sarkozy », martèle Grond. Reste à évaluer les dégâts causés, notamment chez les nouveaux militants NPA, par le discours puriste de leur leader.

De son côté, Besancenot a vu tout le parti à tirer d’une stratégie « d’opposition frontale » en réponse à « la présidence de combat de Sarkozy », explique son entourage. Cette posture permet au facteur de Neuilly d’être régulièrement sacré « meilleur opposant » dans les sondages, au coude à coude avec Ségolène Royal. Elle pourrait néanmoins trouver ses limites. Ainsi le dernier baromètre OpinionWay-le Figaro, le 25 avril, a pour la première fois caractérisé les types d’opposition. « Besancenot reste l’opposant le plus radical et Royal la plus médiatique. Mais c’est Bayrou (21 %) et Aubry (14 %) qui sont jugés les plus constructifs », explique Denis Pingaud, patron de cet institut. « La radicalité de Besancenot est sympathique. Mais la crédibilité de ses solutions est proche de zéro, prévient Christian Picquet, toujours au NPA mais candidat du Front de gauche aux européennes. Il ne suffit pas d’appeler à la grève générale comme un derviche tourneur, il faut faire l’unité de la gauche de gauche. Sinon le spectre d’une alliance PS-Modem risque d’aboutir à la disparition de la gauche. Comme en Italie. »

http://www.liberation.fr/politiques/0101565269-olivier-besancenot-le-chiffon-rouge

Messages

  • Il ne faut pas deformer la vérité :

    OB ne refuse pas de rejoindre le front de gauche ( c’est le parti qui l’a decidé d’un vote).

    Le NPA propose au "front de gauche" une alliance durable, tandis que celui ci ne souhaite qu’une alliance temporaire en vue des europeenes .

    Je comprends tres bien que le NPA refuse une simple alliance " spontanée " avec des partis qui n’hésiteront pas a s’allier encore avec des listes PS voire MODEM pour les prochaines echeances .

  • "Il ne suffit pas d’appeler à la grève générale (...), il faut faire l’unité de la gauche de gauche. Sinon, le spectre d’une alliance PS - Modem risque d’aboutir à la disparition de la gauche de gauche. Comme en Italie".

    Elle est bien bonne, celle-là ! En Italie, il y a eu à la fois l’unité de la gauche de gauche au sein de Refondation Communiste ET union gouvernementale avec le centre sous la houlette de Prodi. Pour faire la politique que l’on sait, et avec le résultat catastrophique que l’on sait. Il faudrait peut-être cesser de réécrire l’histoire.

    Quant à Piquet, il a rejoint le Front de Gauche avec une cinquantaine de militants. Le mouvement inverse de militants en direction du NPA est nettement plus important numériquement.

    J’attends avec impatience les commentaires qui s’imposent sur l’élection municipale de Perpignan, l’unité de la gauche de gauche qui serait de nature à éviter les alliances avec le Modem et même un groupe catalaniste de droite.

  • Au lieu de répéter bêtement les mêmes éculubrations contre le NPA,
    parlons de l’après-européenne = front de gauche antilibéral permanent ?
    Quant au Chiffon Rouge, cette belle chanson elle fait l"unité alors ne confondons
    pas les genres !!!!

  • Libération, toujours aussi intelligent et fin...-(humour...)


    Le Chiffon rouge

    Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge

    Une fleur couleur de sang

    Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge

    Lève-toi car il est temps

    Allons droit devant vers la lumière

    En levant le poing et en serrant les dents

    Nous réveillerons la terre entière

    Et demain, nos matins chanteront

    Compagnon de colère, compagnon de combat

    Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas

    Tu vas pouvoir enfin le porter

    Le chiffon rouge de la liberté

    Car le monde sera ce que tu le feras

    Plein d’amour de justice et de joie

    Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge

    Une fleur couleur de sang

    Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge

    Lève-toi car il est temps

    Tu crevais de faim dans ta misère

    Tu vendais tes bras pour un morceau de pain

    Mais ne crains plus rien, le jour se lève

    Il fera bon vivre demain

    Compagnon de colère, compagnon de combat

    Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas

    Tu vas pouvoir enfin le porter

    Le chiffon rouge de la liberté

    Car le monde sera ce que tu le feras

    Plein d’amour de justice et de joie

  • Les faits rattrapent toujours les raisonnements malsains :

     La gauche n’a pas eu besoin du Modem pour faire une politique ultra-libérale au niveau national jusqu’en 2002, politique où PS, Verts et PCF, comme larrons en foire, se sont entendus pour privatiser + que tout gouvernement ne l’avait fait depuis la libération. Pas besoin de Modem pour ça et ce n’était pas non plus à cause de l’extreme gauche que le quarteron de vendus des appareils à mener une politique anti-sociale qui nous a amené la droite dure. Contre les travailleurs et contre les militants mêmes de la gauche, pour ceux qui étaient encore des rangs des travailleurs. Cette politique continue de se mener localement. Donc il est faux de dire que l’extreme gauche ne s’alliant pas avec la gauche , cette dernière est obligée de s’allier sur sa droite Les faits ! les faits !....

     Faut-il rappeler, sans cesse et sans cesse, dans quelles circonstances la phrase de Sarkozy aurait été prononcée ? C’est quand Hollande, Buffet, une dirigeante verte, etc, se sont trouvés coincés entre des sacs Vuiton pour participer en coeur à la propagande du très sioniste Sarko sur le perron de l’ambassade de France au Liban ! C’est à dire qu’au niveau pratique, les actes de la gauche étaient de soutenir le 2e ou 3e impérialisme de la planète dans un de ses exercices de nombrilisme limite facho habituel. Un acte terrible quand on travaille à une opposition en Méditerranée au sionisme et à l’impérialisme. Une image donnée d’une gauche alignée derrière son impérialisme ! Une image qui depuis longtemps rompt avec les notions élémentaires d’internationalisme (prolétarien...), qui fait préféré un certain fondamentalisme à une gauche aussi gauche et aussi soumise à son impérialisme. Il est loin le temps d’HoChi Minh, fondateur du PCF !Les faits ! les faits !....

     Revenons à l’Italie : Depuis la bataille du PCI pour le compromis historique (c’était à l’époque le désir d’une unité du PCI avec le grand parti Démocrate Chrétien, corrompu et maffieux, soumis à la CIA et une bourgeoisie putchiste, au pouvoir depuis 1945), la classe ouvrière a été de défaite en défaite, menée par les mêmes idiots du village que chez nous. Les faits ! les faits !....

     La dernière grande alliance a mené les déchets survivants lointains de la DC avec ce qui restait des morceaux éparpillés du PCI (DS et RC) au gouvernement par deux fois . Là il n’y avait rien (hélas) à l’extérieur comme en France . C’est à dire que l’extreme gauche était dans dans Refondation communiste qui était dans la majorité gouvernemantale avec Prodi (les déchets de la DC) et le gros morceau survivant du PC devenu une espèce de parti social-démocrate . Qu’à fait la gauche ? Sans l’excuse d’une extrême gauche dehors ? Une politique de droite militariste et ultra-libérale ! Aucune excuse ! Refondation Communiste en est sorti puissemment affaibli et tente de mener avec grande difficulté un redressement (à la différence du PCF qui a le pied enfoncé sur la désagrégation aux côtés toujours du PS Les faits ! les faits !....

     Sautons un moment le channel et allons voir la gauche là bas . Depuis longtemps existent des gouvernements travaillistes menant des politiques pourries contre les travailleurs , avec révolutionnaires ou pas, dans le parti travailliste. Une direction de parti travailliste dedans tellement pourrie que maintenant elle flatte le racisme dans la classe ouvrière dans le cadre de la grande crise. Ont-ils eu besoin d’une extrême gauche pour cela ? Que nenni ! Pourtant ce fut longtemps une extrême gauche casher, interne au Parti travailliste (là donc on ne peut accuser celle-ci d’avoir empêcher la gauche de gagner électoralement) tenant même à un moment le Grand Londres. Les faits ! les faits !....

     Passons outre-rhin : Pendant des dizaines d’années la social-démocratie allemande n’a pas eu besoin de la justification d’une extrême gauche, qui l’empêcherai de faire des majorités, pour mener des politiques de droite . Les faits ! les faits !....

     Enfin, un dernier mot (avant de revenir sur la question du NPA, car il faut là parler) :
    "Si je comprends mon beau Monsieur c’est la faute à Mr Besancenot si tu te comportes en fripouille, c’est de sa faute ! il t’a pas retenu ! Olivier t’a tuer....." ...
    Et hop, par un retour aigu du sens des choses, les politiques ultra-libérales de la gauche, la faute à besancenot, les écuelles de la bureaucratie à moitié vides, la faute à Besancenot ! etc.

    Il y a comme un drôle de vertige en ce moment de voir l’extraordinaire sainte alliance qui se crée pour attaquer le NPA : de la droite à la gauche, jusqu’au Front de Gauche, de la CFDT à FO, en passant par la CGT, des médias bourgeois avec d’incroyables émissions à charge c’est du basting, on voit d’incroyables attaques tout à fait surréalistes.

    Les uns reprochant au NPA de ne pas les empêcher de mener des politiques de droite, les autres reprochant au NPA d’être....anti-capitaliste (autrement que dans des propos fumeux), d’autres de ne pas s’unir à ceux qui n’arrivent pas à écarter leur museau des mamelles du PS ...

    Touchante unanimité, des rivages de la bourgeoisie jusqu’à nos nomenclaturas ... A donner la nostalgie à plus d’un communiste .

    Pour un parti qui fait dans les 3 à 4% ça commence à faire beaucoup. A ce rythme là on se demande à quelle date l’interdiction ... sous les hourras de la gauche plus rien.

    Ce qu’il y a derrière cette touchante unanimité (sans parler de l’excroissance Picquet , un fabuleux conteur des travers du NPA, des procès de Moscou aux méchantes exclusions, toujours pas prononcées d"ailleurs, c’est un tort, de Rouillan à Guévarra, l’homme y va fort dans le viscéral) ressort d’un problème de fond, les positions des uns et des autres dans la terrible crise du capitalisme, de l’effroyable bataille qui se mène pour faire s’agenouiller tous les courants de résistance dans la classe ouvrière.

    C’est là actuellement le NPA mais cela aurait pu être LO , ou le PCF si il avait viré sa nomenclatura et repris sa liberté au côté de la classe ouvrière.

    Mais c’est quand même impressionnant cette touchante union sacrée. Ca sera d’ailleurs le défi du NPA de continuer d’être ouvert à l’unité dans la lutte et ne pas se faire bloquer dans un coin du ring.

    Le NPA n’a jamais caché qu’il recherchait l"unité de la classe exploitée dans le combat (85% de la population), dans la résistance au capitalisme, et que toute politique d’unité était inféodée à cet objectif , ne pouvait qu’être un levier vers cela.

    D’ailleurs toute politique d’unité avec des courants politiques vise toujours à aider à l’unité dans la lutte de la classe exploitée. Ce n’est pas une unité manœuvrière mais une unité qui vise explicitement à cet objectif.

    A une série de reprises le NPA a réuni toute la gauche, du PS jusqu’aux anars, pour leur faire signer des appels à soutenir le combat social. C’est une réalité. Une réalité dont ne peuvent se prévaloir les donneurs de leçon es-unité . Mais une réalité qui n’a pas réussi à faire bouger la gauche nomenclaturiste qui a laissé ses militants sans aides et sans autres objectifs que de détourner la résistance des travailleurs vers un mirage électoral.

    Mais pour l’instant , nous n’arrivons pas à aller plus loin. La gauche de 2009, ce n’est pas la gauche de 1936, celle de maintenant à de puissants appareils sans organisation populaire des masses, elle possède des rangs serrés de nomenclaturistes et des rangs clairsemés dans le peuple. Celle de 1936 était populaire et un front populaire sans "populaire" dedans ressort de l’ersatz, de la caricature.

    Il manque actuellement d’un pilier, d’un puissant courant communiste unifié (PCF et ex-PCF) qui émerge pour sauver l’honneur du PCF. Il faudra pour cela sortir pour avoir mains libres.