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Italie : nouveau débarquement de clandestins sur l’île de Lampedusa

Publie le dimanche 1er août 2004 par Open-Publishing

Un bateau de pêche avec 177 hommes d’origine probablement nord-africaine a été intercepté dans le port de Lampedusa, portant à 243 le nombre d’immigrants arrivés illégalement dans la nuit de vendredi à samedi sur cette petite italienne, située entre l’Afrique et la Sicile.

Avec ces arrivées, le centre de transit de l’île, qui venait d’être évacué par charters entiers mercredi, devait à nouveau afficher complet, vu sa capacité de 190 places.

L’embarcation était un bateau en bois dont la couleur de la coque et la route trahissait son origine probablement tunisienne, selon les gardes-côtes.

Le bateau, particulièrement exigu face au nombre de passagers, a profité d’une météo marine favorable pour arriver jusqu’à l’entrée du port de Lampedusa, où il s’est fait repéré par un habitant.

Des hommes de tous âges, dont l’un a reçu des soins d’urgence avant d’être évacué vers une unité médicale, en sont descendus, affirmant être de la Palestine ou d’Irak aux enquêteurs, qui penchent plutôt pour l’Afrique du nord.

Trois hommes de la police criminelle sont montés à bord à la recherche du moindre indice, une étiquette de bouteille, des vêtements, etc, pouvant les éclairer sur la traversée illégale et ses organisateurs.

Deux embarcations d’immigrants clandestins avaient été secourues quelques heures plus tôt au large de Lampedusa et leurs 66 passagers, dont 40 dérivant sur un pneumatique de 7 mètres, avaient été conduits sur l’île.

Une patrouille des gardes-côtes avait pris à son bord 39 hommes et une femme, conduits ensuite à Lampedusa pour recevoir des vivres, un matelas et subir une identification sommaire.

Le groupe était en majorité originaire d’Afrique noire et d’Afrique du nord, et très probablement partis de Libye, selon des premiers éléments recueillis.

Leur pneumatique surchargé était équipé de petits moteurs de 25 chevaux, très insuffisants pour achever la traversée.

Une heure plus tard, une vedette de la garde des finances avait débarqué 26 hommes, dont l’un a confié qu’ils étaient partis de Libye.

Au port, l’association de la confraternité de la Misericordia, chargée par le ministère italien de l’Intérieur de gérer le centre de transit de Lampedusa, les attendait avec un infirmier, un responsable, des bouteilles d’eau et une fourgonnette pour faire des navettes vers le centre.

Attendant leur tour, accroupis sur la jetée, en rang cinq par cinq, tous tenaient visiblement à garder leur nationalité pour eux dans la crainte d’une expulsion et répondaient avec hésitation aux quelques questions en français.

"Je suis très, très fatigué", a confié l’un deux dans un français haché, en affirmant avoir passé cinq jours en mer.

La peau noire et les traits métissés, il a balbutié le mot "Darfour", le nom de cette région du Soudan au coeur des préoccupations internationales en raison de combats ayant fait de nombreux réfugiés.

Deux jours plus tôt, les autorités italiennes avaient fait évacuer par des charters le centre d’accueil de l’île où plus de 500 immigrants en provenance des côtes africaines avaient été admis le week-end dernier.

La vague de débarquements clandestins sur Lampedusa, qui avait marqué le pas au printemps à la suite d’accords bilatéraux entre Rome et Tripoli et de la venue du colonel Khadafi à Bruxelles, a repris ces deux derniers mois.

Elle a pris un tour spectaculaire avec l’action du Cap Anamur, une organisation humanitaire allemande qui a recueilli 37 clandestins à bord début juillet et les a débarqués en Sicile après une escale à Malte.

Ses responsables sont poursuivis pour incitation à l’immigration clandestine par la justice italienne.

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