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La violence (policière) de retour à Villiers-le -Bel...

Publie le mardi 12 mai 2009 par Open-Publishing
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Violences à Villiers-le-Bel : la police des polices saisie

de C.J.

Le parquet de Pontoise a chargé l’Inspection générale de la police nationale de faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles deux hommes ont perdu l’usage d’un œil samedi, en marge d’échauffourées entre jeunes et policiers.

Un an et demi après les émeutes de novembre 2007, qui avaient suivi la mort de deux adolescents tués dans la collision de leur moto avec une voiture de police, Villiers-le-Bel a de nouveau vécu, samedi soir, une flambée de violences. Plusieurs échauffourées ont éclaté entre jeunes et policiers, faisant cinq blessés légers parmi les forces de l’ordre et deux graves parmi les jeunes de la ville. Tout deux ont perdu l’usage d’un œil.

Le parquet de Pontoise a saisi mardi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices) pour savoir dans quelles circonstances Alexandre, 21 ans, et Bruno, 31 ans, ont été atteints.

Bruno et Alexandre, qui ont été entendus par la sûreté départementale lundi, affirment n’avoir rien à voir avec les jeunes qui ont pris à partie et caillassé les policiers. « Je veux qu’il soit entendu comme une victime, qu’il y ait une réelle investigation et pas qu’on parte du principe qu’il était opposé aux forces de l’ordre », a souligné l’avocate de Bruno. « J’étais en train de manger un sandwich avec mes amis [à l’occasion d’un anniversaire, ndlr] dans le quartier de la Cerisaie, de l’autre côté de la rue qui longe les Bleuets. On a vu les CRS arriver, ça a tout de suite commencé à tirer. Et d’un coup, j’ai été touché en pleine tête. Je suis tombé. Je n’ai pas trop vu ce qu’il s’est passé, je ne participais pas du tout », a témoigné Bruno au Parisien. Le chauffeur livreur, qui a été opéré mardi matin à la Pitié-Salpêtrière pour se faire enlever l’œil touché et le remplacer par une prothèse, pense avoir été victime d’une balle. Reste à savoir s’il s’agit d’une munition, un flash-ball ou un gomme-cogne.

Les incidents de samedi soir ont éclaté en trois endroits différents. Vers 21H25, une trentaine de CRS a été prise à partie par une trentaine de jeunes lors d’une patrouille sur la place du Midi. Les forces de l’ordre ont alors recouru à un tir de dispersion sans faire de dégâts ni de blessés. Une heure plus tard, des jeunes encapuchonnés et cagoulés ont jeté des bouteilles de verre et des pierres sur une autre patrouille de CRS qui remontait le boulevard Salvador-Allende, blessant deux policiers. Dix minutes plus tard, à 22H40, d’autres agents, appelés pour tapage nocturne, sont encerclés, allée des Bluets, par une centaine de jeunes qui leur ont lancé des bouteilles, des pavés et des éléments de barbecue. Des véhicules de la police sont endommagés et trois fonctionnaires sont cette fois touchés. L’un d’eux, blessé à la cuisse, à l’épaule et au pied s’est vu prescrire trois jours d’arrêt de travail.

Les affrontements entre jeunes et policiers sont réguliers à Villiers-le-Bel depuis les événements de 2007. En tout, les épisodes de violence de samedi n’ont pas duré plus d’une demi-heure chacun. C’est la confrontation allée des Bleuets qui a été la plus intense. « On pourrait penser que c’est un accident. Mais là, nous sommes quand même deux à être touchés au visage », a remarqué Bruno, qui « souhaite que les jeunes gardent leur calme ». « Je ne veux pas de revanche. Je demande seulement justice. Qu’une enquête soit faite et que j’obtienne réparation », pointe-t-il.

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Blessé à Villiers-le-Bel : « J’ai perdu un oeil »

Propos recuillis par Aurélie Foulon

Bruno, 31 ans, chauffeur-livreur, a perdu un oeil dans les affrontements entre la police et des jeunes, samedi soir à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise). Il devait être opéré ce mardi matin à l’hopital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.


Que s’est-il passé samedi soir ?

Bruno. C’était l’anniversaire d’un ami. On était une petite dizaine à commander des sandwichs dans le quartier de la Cerisaie, de l’autre côté de la rue qui longe les Bleuets. On a vu les CRS arriver et quand ils sont rentrés dans la cité, ça a tout de suite commencé à tirer. Je ne saurai même pas dire de quel côté c’est parti en premier, si la police a été victime d’un guet-appens ou pas. Je n’ai pas trop vu ce qu’il s’est passé, je ne participais pas du tout. Tout ce que je sais, c’est que j’ai perdu un oeil.

Comment avez-vous été blessé ?
J’étais en train de manger avec mes amis, comme on le fait souvent. Et d’un coup, j’ai été touché en pleine tête. J’ai vu des coups partir mais pas celui là. Je suis tombé. Comme c’était tendu, mes amis m’ont ramassé et m’ont emmené à l’hôpital de Gonesse. J’ai été transféré à Saint-Denis, puis aux 15-20 et maintenant à la Pitié-Salpêtrière. Je sais maintenant que mon oeil est mort. Il n’y a pas d’espoir. Mardi matin, on va m’opérer pour l’enlever et mettre une prothèse à la place.

Par quel type de projectile avez-vous été touché ?
Je sais que j’ai été assommé, je suis tombé et je perds mon oeil. Je n’ai pas été touché dans les jambes ou les bras, mais à l’oeil. On pourrait penser que c’est un accident. Mais là, nous sommes quand même deux à être touchés au visage...

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je ne veux pas de revanche, cela ne pourrait que me faire du tort. Je souhaite que les jeunes gardent leur calme. Je demande seulement justice. Qu’une enquête soit faite et que j’obtienne réparation. Même si je ne retrouverai jamais mon oeil. Pour l’avenir, je ne sais pas encore ce que je vais devenir. Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir.

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