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Le conseil du patronat commente le dernier manifeste de Québec solidaire

Publie le mardi 12 mai 2009 par Open-Publishing

Dernièrement, le parti Québec solidaire dévoilait le manifeste "Pour sortir de la crise : dépasser le capitalisme",

Il n’en fallait pas plus pour que le vice-président du conseil du patronat du Québec, Daniel Audet, dénonce le manifeste dans un article intitulé : "Le ticket Khadir-David".

Voici d’ailleurs l’article en question :

Le ticket Khadir-David

Daniel Audet, premier vice-président du Conseil du patronat du Québec
Le Journal de Montréal, 4 mai 2009, p. 29

Dans leur manifeste Pour sortir de la crise : dépasser le capitalisme ?, les néo-communistes de Québec solidaire tiennent les Lucides responsables de la récession actuelle. Chose surprenante, en même temps, ils s’attardent longtemps aux politiques publiques américaines, pas aux québécoises. En fait, ils dénoncent des réalités qui n’ont rien à voir avec le Québec. D’où l’expression ticket, expression consacrée des campagnes présidentielles américaines qui désigne les candidats à la présidence et la vice-présidence.

C’est la faute aux idées néolibérales

Prétendre que le « Manifeste pour un Québec lucide (…) proposait de s’engager davantage dans la voie tracée par les néolibéraux depuis 30 ans. (Et que) nous assistions à une sorte d’union sacrée de politiciens, de penseurs, d’économistes et de gens d’affaires, un peu à l’image de la vaste coalition de droite qui a porté les Reagan et Bush au pouvoir aux États-Unis », relève du plus pur délire. La comparaison serait plus juste si on prenait, par exemple, le Parti travailliste sous Tony Blair.

De plus, la plupart des exemples avancés par le camarade Khadir n’ont aucun lien avec le Québec. Ainsi on s’attarde longtemps sur les erreurs commises par nos voisins du sud pour expliquer la « crise ». Les subprimes, le resserrement du crédit, la déréglementation du système financier, autant d’exemples typiquement américains. Au Québec, les institutions financières ont-elles consenties des hypothèques subprimes ? Virtuellement aucune. On a connu, il est vrai, des chutes de capitalisation boursière et un resserrement du crédit, mais ils ont été générés par une dégradation économique made in USA.

M. Khadir, dont le parti est formellement affilié aux communistes, s’en prend aussi aux opérations de sauvetage des banques et des fabricants d’automobiles. Avez-vous vu une institution financière ou un fabricant d’automobile faire l’objet d’une opération de sauvetage au Québec ? Au contraire, toutes nos institutions financières font des profits. Notre système financier est le plus solide et le plus fiable au monde. Pourquoi le réglementer ?

La crise, quelle crise ?

De toutes les juridictions d’Occident, le Québec est probablement celle qui s’en sort le mieux. Le taux de chômage augmente certes – on doit le déplorer –, mais pas autant qu’ailleurs. Qu’on se souvienne de 1993 alors que l’on connaissait un taux de chômage dépassant les 13 %, et encore en 2002, excédant les 10 %. Il n’est encore qu’à 8,3 %. Plus bas que le taux ontarien. Une première. Tous les indicateurs économiques nous répètent inlassablement que l’économie va mieux au Québec qu’ailleurs. Le système financier est sain, nous ne fabriquons pas d’automobiles et nous n’avons pas de pétrole. L’immobilier se maintient tant sur le plan des prix de revente que des mises en chantiers (surtout si on compare avec les États-Unis, l’ouest canadien ou l’Europe).

Une des grandes qualités du capitalisme c’est sa capacité à se transformer justement. Des dépressions et des récessions, on n’en a connues des pires au Québec. Chaque fois, on s’est relevé et le capitalisme a triomphé. Ce que disait Churchill au sujet de la démocratie vaut également pour le capitalisme : c’est le pire des systèmes, sauf tous les autres ! Mais le ticket Khadir-David s’inspire d’un autre système. Un système qui toutes les fois qu’il fut essayé a résulté en un gâchis incommensurablement plus grand que la pire des dépressions capitalistes."


-À la lecture de cet article, on peut presque croire que le capitalisme ne brise pas de vies au Québec. Pourtant, il suffit de se promener à Montréal pour voir le nombre effarant et toujours croissant de sans-abris. Et il y en a presqu’à chaque hiver qui meurent de froid dans les rues de Montréal comme cela s’est produit d’ailleurs cet hiver. Dans l’ensemble du Canada, les statistiques nous disent que les 50% de la population les plus riches se partagent 90% de la richesse du pays. Dans l’autre 50%, il est évident qu’on ne vit pas la grande prospérité. Et en plus, ce sont toujours les plus fervents tenants du capitalisme qui veulent faire des coupures sur le dos des plus démunis ; coupes dans l’assurance-emploi, dans l’aide sociale etc... Et effectivement, ces mesures finissent pas s’appliquer, comme cela a été le cas pour l’assurance-emploi. Et cela ne résulte-t-il pas en un gâchis pour les citoyens affectés ? Oui je crois que Québec solidaire a raison de réfléchir sur le capitalisme"